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Wimbledon : l’histoire du plus prestigieux tournoi de tennis

Playa Luanco

Playa Luanco

Wimbledon, c’est bien plus qu’un tournoi de tennis. C’est une institution, un rite, un moment sacré du calendrier sportif. Depuis sa création en 1877, le plus ancien des tournois du Grand Chelem incarne l’élégance, la tradition et l’excellence du tennis. Plongée dans une histoire fascinante qui traverse les siècles.

1877 : naissance d’un mythe

Tout commence dans le sud-ouest de Londres, au All England Lawn Tennis and Croquet Club. À l’origine, le club n’accueillait que des amateurs de croquet. Mais en 1877, il organise un tournoi de lawn tennis, une discipline alors récente, sur gazon. Ce premier Wimbledon est réservé aux hommes et ne réunit que 22 participants. La finale attire 200 spectateurs, chacun ayant payé un shilling. Le Britannique Spencer Gore devient le tout premier vainqueur.

Il faudra attendre 1884 pour voir apparaître les épreuves féminines, avec Maud Watson comme première lauréate. Rapidement, Wimbledon devient le tournoi de référence, à mesure que le tennis se structure comme sport international.

Un tournoi pétri de traditions

Wimbledon n’est pas un tournoi comme les autres. Il cultive un goût affirmé pour la tradition. Tout y est codifié : la tenue blanche obligatoire, l’absence de sponsoring visible sur les courts, la fraise à la crème, et un protocole d’accueil digne d’un événement royal. Même la désignation des jours de repos est immuable : jusqu’à récemment, aucun match n’était joué le dimanche intermédiaire — une règle tombée seulement en 2022.

Le tournoi est aussi célèbre pour son gazon impeccable, entretenu avec une rigueur quasi scientifique. Il s’agit du seul tournoi du Grand Chelem encore disputé sur herbe, une surface rapide, imprévisible, qui exige agilité et réactivité.

Les légendes s’y forgent

Wimbledon a vu défiler les plus grands noms du tennis. Björn Borg, John McEnroe, Boris Becker, Steffi Graf, Serena Williams, Martina Navratilova, Roger Federer, Novak Djokovic… Tous ont marqué le Centre Court, théâtre de joutes devenues mythiques. En 1980, la finale entre Borg et McEnroe entre dans la légende ; en 2008, celle entre Nadal et Federer est considérée comme la plus grande de tous les temps.

C’est aussi à Wimbledon que des dynasties ont vu le jour. Martina Navratilova détient le record absolu avec neuf titres en simple dames, tandis que Roger Federer en compte huit chez les hommes, un sommet égalé par Pete Sampras puis par Djokovic.

Mais Wimbledon est aussi un lieu de drames sportifs : les défaites inattendues, les chutes sur gazon, les larmes d’adieu. Le Centre Court est un écrin d’émotions, où chaque point peut faire basculer une carrière.

Une évolution discrète mais nécessaire

Si Wimbledon reste fidèle à ses traditions, il a su aussi s’adapter au monde moderne. L’introduction du toit rétractable en 2009 sur le Centre Court, puis sur le court n°1 en 2019, a permis de mieux gérer la pluie londonienne, longtemps fléau du tournoi.

La technologie Hawk-Eye est utilisée pour les challenges, et la billetterie s’est modernisée sans abandonner la fameuse « queue » : cette file d’attente mythique de fans venus camper pour obtenir un ticket le jour même.

Autre changement majeur : la fin de la distinction entre « amateurs » et « professionnels ». Depuis l’ère Open en 1968, Wimbledon est devenu un tournoi global, où s’affrontent les meilleurs du monde, sans distinction de statut.

Un symbole national et universel

Wimbledon n’appartient pas seulement à la Grande-Bretagne. C’est un patrimoine mondial du sport. Chaque année, des millions de téléspectateurs suivent les deux semaines du tournoi. Il attire les célébrités, les têtes couronnées, mais reste profondément attaché à son public fidèle, respectueux et silencieux pendant les échanges.

Malgré les critiques sur son conservatisme, Wimbledon conserve un prestige unique, une aura incomparable. Gagner à Londres, c’est toucher l’éternité. Le trophée n’est pas seulement une coupe : c’est une place dans l’histoire.