Cruelle désillusion pour Alejandro Davidovich, qui a vu s’envoler un nouveau titre ATP ce dimanche à Washington face à Alex De Minaur. Malgré des balles de match, l’Espagnol s’est effondré en finale, incapable de contenir son émotion.
Alejandro Davidovich Fokina avait un pied et demi sur le toit du monde. Mais la victoire lui a, une fois de plus, glissé entre les doigts. En finale du tournoi ATP 500 de Washington, l’Espagnol s’est incliné face à Alex De Minaur au terme d’un combat épique de plus de trois heures, dans une issue aussi frustrante que déchirante. Une défaite au goût amer, d’autant plus difficile à digérer qu’il avait eu trois balles de match. À 25 ans, Davidovich attend toujours son premier titre sur le circuit principal.
Un scénario cauchemardesque
Il y a des défaites qui laissent des traces. Celle vécue dimanche par Davidovich Fokina pourrait bien en faire partie. Dans la chaleur de la capitale américaine, et après avoir maîtrisé les débats pendant la majorité de la rencontre, le joueur ibérique a vu le titre lui échapper de manière cruelle. Après avoir mené 5-3 dans l’ultime manche, il a servi pour le match à 5-4, se procurant trois balles de match, dont une qui ne s’est jouée qu’à… 16 millimètres.
Sur cette balle décisive, De Minaur, dos au mur, a tenté un lob désespéré qui a accroché la ligne de fond. Un coup de chance millimétré, confirmé par la technologie Hawk-Eye. Dans la foulée, l’Australien a inversé la dynamique, poussé le set au tie-break et l’a conclu sur un ace imparable. Score final : 6-4, 4-6, 7-6 [7-5]. Davidovich, accroupi au sol, le regard perdu, a ensuite fondu en larmes sur sa chaise, inconsolable.
Le soutien d’un adversaire admiratif
Le contraste était saisissant entre la joie modeste de De Minaur et le chagrin visible de son adversaire. L’Australien, fair-play et compatissant, n’a pas tardé à glisser quelques mots à l’oreille de Davidovich pour tenter d’adoucir sa peine.
« Tu es beaucoup trop fort pour ne pas obtenir un titre. Ça va venir, c’est certain », lui a lancé De Minaur. « Tu le méritais aujourd’hui. J’ai juste été chanceux. Tu es un sacré compétiteur, un sacré joueur. Personne sur le circuit ne veut jouer contre toi. Ce n’est pas la fin, ce n’est que le début pour toi. »
Des paroles sincères, qui traduisent le respect que Davidovich inspire malgré ses résultats en dents de scie. Capable de coups géniaux et d’un tennis aussi spectaculaire qu’inconstant, l’Espagnol peine encore à franchir ce dernier palier qui fait la différence entre de très bons joueurs et des vainqueurs.
Une malédiction à briser
Finaliste malheureux pour la deuxième fois de sa carrière, après Estoril en 2021, Alejandro Davidovich ne cesse de repousser l’échéance de son premier sacre. Il a pourtant battu cette semaine à Washington des adversaires redoutables, montrant une régularité et une intensité qui semblaient enfin alignées. Mais comme souvent, c’est dans le money time que le déclic ne s’est pas produit.
Cette incapacité à conclure s’ajoute à une série de défaites serrées depuis un an. En 2023, il avait déjà manqué de peu un exploit face à Djokovic à Roland-Garros. Cette fois, c’est De Minaur qui a joué les trouble-fêtes. Et même si Davidovich progresse au classement et dans son jeu, son mental reste mis à rude épreuve à chaque match à enjeu.
Une douleur nécessaire ?
La carrière d’un joueur de tennis est souvent jalonnée de défaites fondatrices. Pour Davidovich, cette nouvelle désillusion pourrait en être une. Car malgré la souffrance évidente, le niveau de jeu affiché cette semaine à Washington confirme que l’Espagnol est sur la bonne voie. Il lui reste à trouver la clé pour transformer ses occasions en triomphes.
À l’image d’un Casper Ruud ou d’un Daniil Medvedev dans leurs débuts, Davidovich devra surmonter ces premières épreuves avant de s’installer durablement dans le cercle des vainqueurs. La route est encore longue, mais la rage de vaincre est bien là.
Reste à espérer que, la prochaine fois, les millimètres joueront enfin en sa faveur.
