Battues par la France en ouverture de l’Euro 2025, les Anglaises ont finalement conquis le titre continental après une finale renversante contre l’Espagne. Dimanche soir, Lucy Bronze et Esme Morgan ont ironisé sur cette trajectoire en expliquant, avec humour, que tout avait été « prémédité ». Une manière décalée d’assumer un tournoi plein de rebondissements.
Une entrée ratée… mais une sortie triomphale
Le 5 juillet dernier, l’Angleterre débute son Euro féminin par une défaite frustrante face à l’équipe de France (2-1). Un revers qui fait tache pour les tenantes du titre, alors présentées comme les grandes favorites de la compétition. L’équipe de Sarina Wiegman, réputée pour sa rigueur et sa solidité, semblait alors en panne d’idées face à des Bleues inspirées.
Mais plutôt que de sombrer, les Lionesses ont su rebondir avec maîtrise. Deux victoires lors des matches suivants les ont propulsées en quarts, puis une montée en puissance progressive a permis à l’Angleterre d’atteindre la finale. Face à l’Espagne, championne du monde en titre, les Anglaises ont livré un match héroïque conclu aux tirs au but (1-1, 3 t.a.b. 1), décrochant ainsi leur deuxième titre continental consécutif.
Et c’est justement au lendemain de cette apothéose que Lucy Bronze et Esme Morgan ont livré leur version des faits… avec une bonne dose d’humour.
« Tout ça faisait partie du plan »
Dans une vidéo publiée dans les coulisses du vestiaire anglais, les deux défenseures apparaissent tout sourire, expliquant avec ironie que la défaite contre la France faisait « partie du plan ». « On a préféré perdre le premier match pour éviter l’Allemagne en quart et l’Espagne en demie », plaisante Lucy Bronze. « On a même pensé à rater exprès un corner », ajoute Morgan, hilare.
Le ton est évidemment léger, presque moqueur. Mais il témoigne aussi d’un certain soulagement après un tournoi où l’Angleterre a été secouée, parfois mise en difficulté, avant de trouver les ressources mentales pour s’imposer. L’humour sert ici de soupape. Il permet de désamorcer les critiques et de savourer pleinement un titre acquis dans la douleur, mais avec caractère.
Cette auto-dérision assumée renforce également la cohésion du groupe, souvent mise en avant comme la grande force des Lionesses. Au-delà des résultats, c’est un état d’esprit fédérateur et détendu qui a porté les Anglaises jusqu’au sommet.
Une revanche sur les doutes
Il faut dire que cette édition 2025 n’a pas été un long fleuve tranquille pour la sélection anglaise. Critiquée après sa défaite inaugurale, remise en cause pour un jeu jugé trop stéréotypé, l’équipe de Sarina Wiegman a dû répondre sur le terrain. Et elle l’a fait avec méthode, solidité et sang-froid. Des scénarios tendus, comme la demi-finale face aux Pays-Bas, ont révélé la résilience de ce groupe.
Face à l’Espagne, l’Angleterre a su gérer un match équilibré, étouffant la machine à passes ibérique et s’en remettant à la loterie des tirs au but pour s’imposer. Un exercice que les Espagnoles, pourtant dominatrices dans le jeu, ont mal négocié. Ce contraste cruel n’a pas échappé aux joueuses anglaises, qui, dans leur humour, laissent aussi entrevoir une forme de revanche sur la critique.
Lucy Bronze, cadre de la sélection, a tenu à rappeler que « les grands tournois se gagnent avec le mental autant qu’avec le talent ». Et ce mental, l’Angleterre l’a montré dans les moments clés. Même après une entame ratée, elle n’a jamais cédé à la panique. Une leçon de maturité.
Un titre, et une ambiance qui fait la différence
Si l’Angleterre a conservé son titre, c’est aussi grâce à cette ambiance singulière que dégage le groupe. À l’image de Bronze et Morgan, les Lionesses n’ont jamais paru écrasées par la pression. Leurs vidéos dans les coulisses, leur spontanéité sur les réseaux, leur goût du second degré rappellent que le haut niveau n’exclut pas la légèreté.
Cette alchimie humaine, précieuse, constitue une forme de supplément d’âme. Elle contribue à créer une dynamique positive, où l’on rit ensemble des mauvais moments comme on célèbre les bons. La vidéo post-finale n’est pas qu’une blague : c’est le signe d’un groupe soudé, qui sait relativiser et s’amuser, même dans les contextes les plus tendus.
La force tranquille des Lionesses
L’ironie assumée de Lucy Bronze et Esme Morgan ne doit pas faire oublier la performance globale de l’équipe anglaise. Dans un tournoi ultra-compétitif, où les géants comme l’Allemagne, la Suède ou la France ont échoué à franchir les dernières marches, l’Angleterre a su tirer son épingle du jeu.
Ce sacre confirme que les Lionesses, sous les ordres de Sarina Wiegman, sont entrées dans une nouvelle ère : celle de la constance au plus haut niveau. Et même si l’humour sert à masquer les cicatrices du tournoi, il n’efface pas l’essentiel : cette Angleterre-là, même chahutée, sait gagner.
Et si perdre contre la France faisait vraiment partie du plan… alors il était parfaitement exécuté.
