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Gaël Monfils s’incline d’entrée à Toronto

US Open

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Opposé au qualifié chilien Tomas Barrios Vera, Gaël Monfils a quitté dès le premier tour le Masters 1000 de Toronto, dimanche, après un match accroché mais une issue cruelle (6-4, 4-6, 7-6). À 38 ans, le Français enchaîne les contre-performances et voit son avenir sur le circuit s’assombrir.

Des occasions gâchées, un match qui échappe

Ce devait être une entrée en matière abordable pour Gaël Monfils. Opposé à un adversaire classé au-delà de la 140e place mondiale, le Français, aujourd’hui 48e à l’ATP, espérait retrouver un peu de rythme et de confiance au Masters 1000 de Toronto. Mais c’est une nouvelle fois la frustration qui a dominé à l’issue de ce match long de 2h46.

Le scénario est cruel : Monfils s’est procuré quatre balles de match, deux à 5-4, deux à 6-5 dans la dernière manche. Autant d’opportunités qu’il n’a pas su convertir, souvent trahi par une nervosité palpable dans les moments clés. En face, Tomas Barrios Vera, issu des qualifications, a su garder son calme et s’offrir la plus belle victoire de sa carrière en s’imposant au tie-break (7-4).

Le Chilien, 142e mondial, a profité de chaque hésitation du Français pour inverser le cours d’un match où il n’était pas favori. Pour Monfils, c’est une amère désillusion de plus dans une saison qui prend des airs de chant du cygne.

Une dynamique négative qui s’installe

Depuis son élimination au deuxième tour de Roland-Garros, Gaël Monfils ne parvient plus à enchaîner les victoires. Toronto marque sa sixième défaite en sept matchs, une série noire qui reflète les difficultés physiques, mentales et tactiques de l’ancien numéro 6 mondial.

Quelques jours plus tôt, il s’était déjà incliné dès son entrée au tournoi de Washington. Sur les surfaces dures nord-américaines, qui lui avaient parfois réussi par le passé, Monfils semble désormais désarmé. Son jeu spectaculaire, basé sur l’explosivité et les variations, ne suffit plus à faire la différence face à des adversaires souvent plus constants et rigoureux.

À 38 ans, il apparaît plus vulnérable dans les moments de tension. Là où autrefois son panache et sa créativité faisaient basculer les matchs, il manque désormais de tranchant. Les coups de génie sont toujours là, mais plus rares. Et surtout, ils ne suffisent plus à masquer une baisse globale de niveau.

Un adieu discret au public canadien ?

La scène est passée presque inaperçue, mais elle a marqué les fidèles du tennis. Avant de quitter le court, Gaël Monfils a tapoté du bout des doigts un coin du terrain, comme un geste d’au revoir. Puis il a salué longuement le public, reconnaissant de l’accueil réservé. Un geste discret, mais symbolique.

Toronto, qui accueille le Masters 1000 canadien une année sur deux en alternance avec Montréal, reverra-t-il Monfils ? Rien n’est moins sûr. En fin de carrière, et avec des résultats en berne, le Français pourrait choisir de réduire son calendrier ou même d’annoncer, à terme, son retrait du circuit.

Son passage à Toronto avait des allures de baroud d’honneur, dans un tournoi où il avait pourtant vécu de belles émotions par le passé. Ce dimanche, c’est une page qui semble doucement se tourner, sans fracas mais non sans émotion.

Une fin de carrière à apprivoiser

Gaël Monfils reste une figure majeure du tennis français, aimé pour son charisme, son style unique et son goût du spectacle. Mais le temps impose ses limites. Les blessures, les douleurs et la récupération plus lente pèsent désormais sur ses performances. Le plaisir semble encore là, mais il se heurte à la réalité d’un circuit toujours plus exigeant.

Son classement (48e) lui permet encore d’accéder aux grands tournois, mais pour combien de temps ? L’heure est peut-être venue pour lui de repenser ses priorités : viser quelques derniers coups d’éclat dans les tournois qui comptent, ou songer à une sortie progressive et choisie.

Avec la perspective de l’US Open, dernier Grand Chelem de la saison, Monfils aura sans doute encore une carte à jouer. Mais il faudra retrouver de l’efficacité, de la constance… et cette touche de magie qui faisait autrefois chavirer les foules.

L’héritage d’un artiste du jeu

Si le palmarès de Gaël Monfils n’est pas à la hauteur de son immense talent, son empreinte sur le tennis reste profonde. Il a incarné, pendant près de deux décennies, une autre façon de jouer : instinctive, imprévisible, généreuse. Son nom restera associé à des moments spectaculaires, des matchs renversants, et une personnalité rare sur le circuit.

Toronto ne l’aura peut-être pas vu une dernière fois, mais si c’est le cas, il en sera parti comme il a toujours joué : en combattant, en saluant, en laissant derrière lui une trace, un geste, un souvenir. Et c’est peut-être là l’essentiel.