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Aitana Bonmatí, le cœur brisé de l’Espagne battue en finale

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Ballon d’Or 2024 et leader technique de la Roja, Aitana Bonmatí a vécu un véritable cauchemar dimanche soir après la défaite de l’Espagne en finale de l’Euro féminin 2025 face à l’Angleterre. Battue aux tirs au but après un match dominé, la milieu espagnole peine à digérer un scénario qu’elle juge profondément injuste.

Une Espagne dominatrice… mais cruellement punie

L’histoire semblait toute tracée. Une Espagne flamboyante, auréolée de son titre mondial de 2023, qui arrive en finale de l’Euro 2025 avec une armada offensive impressionnante, une emprise totale sur le jeu, et la ferme intention de faire le doublé. Pendant six matchs, les joueuses de Montse Tomé avaient écrasé la concurrence, inscrit 18 buts et imposé un style inimitable, alliant possession, verticalité et justesse technique.

Face à elles, l’Angleterre, plus pragmatique, plus solide, mais aussi plus en souffrance tout au long du tournoi. Et pourtant, c’est bien la sélection aux Trois Lions qui soulève le trophée après un match nul 1-1 et une séance de tirs au but fatale à la Roja (3 t.a.b. 1). Un véritable coup de massue pour les Espagnoles… et pour leur métronome, Aitana Bonmatí, qui a vu son tir arrêté lors de la fatidique loterie.

Une détresse à la hauteur de l’investissement

Rarement abattue devant les médias, la Ballon d’Or 2024 n’a pas masqué son désarroi au moment de livrer ses impressions. « La vérité est que c’est très cruel au regard de la manière dont le tournoi s’est déroulé, et le match pareil », a-t-elle lancé, visiblement marquée. « Mais parfois en football, celui qui gagne n’est pas celui qui joue le mieux, ni celui qui le mérite. »

Une phrase lourde de sens, prononcée sans aigreur mais avec la lucidité d’une joueuse d’élite confrontée à l’irrationalité du sport. La défaite n’est pas seulement arithmétique : elle est aussi morale pour Bonmatí, convaincue que son équipe a fait « tout ce qu’il fallait » pour remporter ce titre. « Nous n’avons clairement pas été bien sur les penalties. J’assume ma part de responsabilité et c’est dur, en vrai », a-t-elle ajouté, la voix tremblante.

Un penalty manqué comme symbole

Dans une séance tendue et peu inspirée côté espagnol, le penalty manqué par Bonmatí a fait figure de tournant. Elle, la joueuse symbole de cette Roja conquérante, n’a pas su concrétiser son tir. Un moment cruel, qui en dit long sur le poids mental que peut représenter une telle finale pour une leader. D’autant plus que son match avait été, comme souvent, d’une maîtrise technique remarquable.

Ses passes entre les lignes, sa vision du jeu, sa capacité à contrôler le tempo avaient une fois encore permis à l’Espagne de dominer la rencontre dans les grandes largeurs. Mais face à une Angleterre compacte, accrocheuse et bien organisée, les occasions franches ont manqué. Et le réalisme anglais, en fin de première période, a suffi à équilibrer la marque après l’ouverture du score espagnole.

Le football, ce jeu d’incertitude

Le scénario rappelle une vérité ancienne : le football n’est pas toujours juste. Les tirs au but sont un condensé d’émotions, mais aussi d’aléas. L’équipe qui joue le mieux ne l’emporte pas nécessairement. Et les leaders, aussi brillants soient-ils, ne sont pas à l’abri d’un échec ponctuel. Bonmatí le sait mieux que personne : elle n’avait quasiment rien raté durant tout le tournoi. Mais le football peut frapper là où on l’attend le moins.

« Je pense que ce que nous avons montré pendant cet Euro, c’est que nous avons grandi, encore », confiait-elle quelques heures après le match, en zone mixte. « Mais ça ne rend pas la défaite moins amère. On voulait le titre, pas les compliments. » Une déclaration lucide, qui révèle une joueuse exigeante, consciente du chemin parcouru mais frustrée par le résultat.

Une leader déjà tournée vers l’avenir

Malgré la douleur de la défaite, Aitana Bonmatí n’a pas sombré dans l’amertume. À seulement 27 ans, elle reste au sommet de son art, et sa prestation sur cet Euro — malgré l’échec final — confirme son statut de référence mondiale. Déjà titrée en Coupe du monde, vainqueure de la Ligue des nations, multiple championne avec le FC Barcelone, elle sait que cette génération espagnole a encore des sommets à atteindre.

La prochaine grande échéance, les Jeux olympiques de Los Angeles 2028, pourrait lui offrir une nouvelle chance de marquer l’histoire. Et avec une équipe aussi riche en talents, la Roja ne manquera pas d’occasions de se relever. Bonmatí, elle, sera là. Plus déterminée encore. Car les défaites forgent les championnes, autant que les victoires.

Dans ce match où le mérite n’a pas suffi, Aitana Bonmatí a prouvé une chose : même dans la défaite, elle reste un modèle de dignité, de talent et d’ambition.