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Tour de France 2025 : un affrontement décisif

Paul Seixas

Paul Seixas

Avec ses trois cols hors catégorie, ses 5.450 mètres de dénivelé et une arrivée au sommet du redouté col de la Loze, la 18e étape du Tour de France 2025 promet d’être décisive. Tadej Pogacar, solide leader du classement général, devra faire face à la menace de Jonas Vingegaard dans un décor taillé pour les héros et les grands renversements.

Une étape à part dans le mythe du Tour

Chaque édition du Tour de France possède son moment de vérité, cette journée où tout peut basculer. En 2025, cette étape porte un nom : Vif–Courchevel, 186 kilomètres, un enchaînement infernal de cols alpins et une arrivée jugée à 2.304 mètres d’altitude, au sommet du col de la Loze. Ce jeudi, la course entre dans une autre dimension, celle où le Tour se gagne… ou se perd.

Surnommée « l’étape-reine » de cette 112e édition, la 18e étape concentre tout ce que les Alpes peuvent offrir de plus spectaculaire et de plus cruel. Le parcours comprend trois ascensions classées hors catégorie, dont la dernière, le col de la Loze, est considérée comme l’une des plus dures jamais escaladées sur le Tour. Avec des rampes dépassant les 20 %, des portions irrégulières, et l’effet de l’altitude, l’effort y devient presque irréel.

Pogacar en position de force, mais pas à l’abri

Tadej Pogacar aborde cette journée avec un avantage confortable de 4 minutes et 15 secondes sur Jonas Vingegaard. Le Slovène, déjà double vainqueur du Tour, semble avoir une main ferme sur le maillot jaune. Mais sur ce genre d’étape, rien n’est jamais acquis. La moindre défaillance peut coûter des minutes précieuses, et le passé a souvent montré que les cols alpins ne pardonnent pas l’erreur, même aux plus grands.

Depuis le départ de Florence, Pogacar a survolé la compétition. Impressionnant en montagne, dominateur en contre-la-montre, il semble maîtriser tous les terrains. Mais voilà : la haute montagne sur plus de 5.000 mètres de dénivelé est un monde à part. Le Slovène devra non seulement contrôler Vingegaard, mais aussi gérer ses propres limites physiques sur une étape sans aucun temps mort.

Vingegaard en embuscade, l’attaque ou rien

Pour Jonas Vingegaard, l’enjeu est limpide : il faut attaquer. Deuxième au classement général, le Danois n’a pas réussi à faire vaciller Pogacar jusqu’ici. Mais il connaît la montagne, il sait qu’une journée mal gérée peut suffire à inverser le Tour. Vainqueur en 2022 et 2023, il a déjà prouvé qu’il pouvait faire craquer Pogacar quand les pentes s’élèvent.

S’il veut garder un espoir de victoire finale, Vingegaard devra sans doute tenter un coup de force à distance, probablement dès l’avant-dernier col, voire plus tôt. Avec l’appui de son équipe, il cherchera à durcir la course pour isoler Pogacar. Le profil de l’étape, propice aux offensives de grande envergure, lui donne une réelle opportunité. Mais encore faut-il avoir les jambes.

Le col de la Loze, juge suprême

Tout se jouera sans doute sur les 28 kilomètres d’ascension du col de la Loze. Introduit dans le Tour en 2020, ce col hors norme a déjà laissé des traces dans la mémoire collective. Ses passages à 20 %, ses courbes imprévisibles et son altitude extrême en font un enfer pour les coureurs, et un bonheur cruel pour les suiveurs. C’est là que les grandes différences se font. C’est là que les héros tombent ou se révèlent.

Dans les pentes de la Loze, la solitude devient totale. Même les coéquipiers les plus solides peinent à suivre. Pour Pogacar comme pour Vingegaard, ce sera une bataille de volonté autant que de puissance. Le coureur qui craquera ici pourrait dire adieu à ses rêves de maillot jaune.

Une journée qui promet un grand spectacle

Au-delà du duel entre les deux géants du classement général, cette étape pourrait aussi sourire aux grimpeurs en quête de gloire. Les Français Romain Bardet ou David Gaudu, le Colombien Egan Bernal ou encore l’Espagnol Juan Ayuso pourraient tenter de s’illustrer. Une victoire sur cette étape aurait une valeur symbolique immense : celle d’avoir triomphé sur le toit du Tour.

Le départ de l’étape sera donné à 12h20 depuis Vif, et l’arrivée est prévue entre 17h12 et 17h50 à Courchevel. La tension monte dans les Alpes, où le public se masse déjà dans les lacets pour voir passer les champions. La caravane est attendue en fin de matinée, mais tous les regards sont désormais tournés vers les sommets.