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Mbappé et le numéro 10 : une prise de pouvoir qui divise

Mbappé

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En héritant du mythique numéro 10 de Luka Modric au Real Madrid, Kylian Mbappé a déclenché une vague de critiques sur les réseaux sociaux. Pour certains fans, notamment ceux d’Arda Güler, ce choix représente une injustice. Derrière ce simple changement de maillot, une bataille symbolique se dessine.

Un numéro chargé de symboles

Le numéro 10 n’est pas un chiffre comme les autres au Real Madrid. Porté pendant plus d’une décennie par Luka Modric, Ballon d’Or 2018, ce numéro est l’héritage des artistes du ballon rond, des meneurs de jeu élégants et décisifs. Lorsque le Croate a annoncé son départ pour l’AC Milan cet été, une question simple mais hautement symbolique s’est immédiatement posée : qui pour lui succéder ?

La réponse est venue ce mercredi soir : ce sera Kylian Mbappé. Arrivé libre de tout contrat après son départ du Paris Saint-Germain, la superstar française portait jusqu’ici le numéro 9 durant la pré-saison. En changeant de maillot pour enfiler le 10, Mbappé ne fait pas qu’adopter un nouveau flocage : il revendique un rôle central, presque hégémonique, dans la galaxie madrilène. Mais cette appropriation ne fait pas l’unanimité.

Le camp Güler monte au créneau contre Mbappé

En interne, un autre joueur convoitait ardemment ce numéro : Arda Güler. Révélation turque, auteur d’une fin de saison brillante avec le Real et remarqué lors de l’Euro 2024, le milieu offensif de 20 ans est devenu l’un des chouchous du public merengue. Formé à Fenerbahçe, élégant dans son style et prometteur dans son rendement, Güler incarne pour beaucoup l’héritier naturel de Modric.

Selon la presse espagnole, l’international turc espérait pouvoir récupérer ce fameux numéro 10, qui correspond à son registre créatif et à son positionnement sur le terrain. Mais c’est finalement Mbappé qui a eu gain de cause. La hiérarchie du vestiaire, le poids marketing du joueur français et les impératifs liés à son statut de recrue-phare ont sans doute pesé dans la balance. Résultat : frustration et colère chez une partie des supporters.

Des réseaux sociaux en feu

Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans les heures qui ont suivi l’annonce du changement de numéro, le compte de Mbappé a été submergé de commentaires acerbes. « Tu ne seras jamais un 10, tu ne joues pas comme tel », s’indigne un utilisateur sur X (ex-Twitter). Un autre va plus loin : « Le 10 revenait à Arda, tu lui as volé. Lui, c’est un vrai numéro 10. »

Ces critiques ne visent pas tant la qualité de Mbappé que sa légitimité à incarner ce rôle symbolique. Pour beaucoup, le Français est un attaquant pur, un finisseur, un joueur de rupture, pas un créateur de jeu comme l’étaient Modric ou Güler. Autrement dit, il n’a pas le style ni l’âme d’un « vrai 10 », et son choix est vu comme une usurpation.

Une tension révélatrice des débuts de Mbappé

Au-delà du débat sur le numéro, cette polémique révèle une tension plus profonde. Elle met en lumière la cohabitation entre deux figures opposées : d’un côté, Kylian Mbappé, star mondiale, produit du marketing sportif moderne, déjà vu par certains comme le patron désigné du vestiaire madrilène. De l’autre, Arda Güler, jeune espoir façonné par l’amour du jeu, le mérite sportif et l’attachement des supporters.

Le Real Madrid se retrouve ainsi à gérer un équilibre délicat entre sa politique de galactiques — incarnée par le trio Mbappé-Bellingham-Vinicius — et la montée en puissance d’une génération dorée de jeunes talents, portée par Güler, Endrick ou encore Camavinga. Dans ce contexte, chaque décision symbolique peut vite cristalliser les tensions.

Un défi d’image pour Mbappé

Pour Kylian Mbappé, cette polémique n’est pas anodine. S’il souhaite s’imposer au Real Madrid comme un leader incontesté, il devra gagner non seulement sur le terrain, mais aussi dans les cœurs. Or, démarrer son aventure en froissant une partie du public n’est jamais idéal. Certes, les performances parleront à terme, mais l’attachement à certains symboles — comme le numéro 10 — ne peut être négligé dans un club aussi chargé d’histoire.

Cette controverse lui rappelle aussi que le Real Madrid n’est pas un club comme les autres : ici, le prestige ne s’achète pas, il se mérite. Et même pour une star de son calibre, chaque geste, chaque décision, chaque prise de pouvoir est scrutée.

La suite sur le terrain

En définitive, c’est bien sur le rectangle vert que Mbappé devra convaincre. S’il enchaîne les buts, les gestes de classe et les titres, le débat autour du numéro 10 s’estompera rapidement. Mais s’il peine à répondre aux attentes, cette controverse pourrait ressurgir comme un symbole d’une intégration ratée. Quant à Arda Güler, il sait désormais que pour devenir un jour le vrai numéro 10 du Real, il devra le mériter… à force de génie.