Le 13 juillet dernier, Chelsea a remporté la Coupe du monde des clubs face au PSG (3-0). Mais la cérémonie de remise du trophée a été entachée d’un incident diplomatique : Donald Trump, alors président des États-Unis, a refusé de quitter le podium. Dans une interview, Marc Cucurella est revenu sur ce moment de gêne généralisée.
Une victoire éclatante… gâchée par un moment de flottement
Chelsea venait tout juste d’écraser le Paris Saint-Germain en finale (3-0), au terme d’un match parfaitement maîtrisé, pour s’offrir le titre de champion du monde des clubs. L’euphorie était totale, l’équipe anglaise jubilait, prête à savourer son triomphe. Pourtant, au moment de recevoir la fameuse coupe, un imprévu de taille a éclipsé les sourires. Donald Trump, président des États-Unis — pays hôte de cette édition inédite —, a choisi de s’inviter au moment de gloire des Blues… et de ne plus en descendre.
La scène a rapidement été relayée par les médias du monde entier : tandis que les joueurs anglais attendaient de poser avec le trophée, Trump restait campé au centre du podium, sourire figé, brassant les flashs des photographes et des caméras. Officiellement présent pour remettre le trophée, il a prolongé son temps de présence bien au-delà de ce qui était prévu, au point de voler la vedette aux véritables héros du soir.
« On ne savait pas quoi faire »
Interrogé par le journaliste Gerard Romero dans une émission diffusée cette semaine, Marc Cucurella a accepté de revenir sur ce moment gênant qui a marqué la cérémonie. L’arrière gauche espagnol n’a pas mâché ses mots pour décrire l’inconfort ressenti par les joueurs : « On ne savait pas quoi faire. On nous avait dit que le président allait juste remettre la coupe et s’éclipser, mais il est resté là, comme si c’était lui qui avait gagné le match. »
Cucurella ajoute : « Personne ne voulait créer un incident, surtout pas à un tel moment, mais c’était étrange. On était tous sur un nuage, puis tout à coup, on se retrouve à devoir partager la photo avec un chef d’État très controversé, qui n’avait rien à voir avec notre victoire. »
Le joueur raconte également que plusieurs coéquipiers ont hésité à s’approcher du centre du podium, ne voulant pas apparaître aux côtés de Donald Trump sur les images officielles. « Il y a eu quelques regards, des sourires forcés, mais au fond, tout le monde voulait juste qu’il descende. »
Une entorse au protocole critiquée
Le comportement de Donald Trump a rapidement été critiqué, notamment par les instances sportives. L’UEFA et la FIFA, bien qu’en position délicate, ont discrètement fait savoir que l’attitude du président américain ne respectait pas le protocole prévu pour les cérémonies officielles. La Maison-Blanche, de son côté, a tenté de minimiser l’incident en évoquant un « enthousiasme sincère du président pour le sport et les clubs victorieux ».
Mais pour de nombreux observateurs, l’intervention du chef d’État américain avait surtout des accents politiques. En pleine campagne pour sa réélection, Donald Trump n’a jamais caché son goût pour les coups médiatiques, et cette apparition sur le podium semblait taillée sur mesure pour son image : celle d’un président proche du peuple, des succès, et du spectacle.
Un malaise perceptible dans l’effectif
Si les joueurs ont affiché un minimum de politesse en présence du président, les images laissent entrevoir un certain malaise. Certains, comme Reece James ou Enzo Fernández, ont esquissé de brefs sourires sans un mot, tandis que d’autres comme Thiago Silva ont préféré se tenir à l’écart du centre du podium.
« On a tous ressenti cette tension », confirme Cucurella. « On voulait que ce soit notre moment, celui du club, de notre saison, de notre travail. Pas un moment politique. Mais on ne nous a pas vraiment laissés le choix. »
La gêne a été d’autant plus forte que ce moment est désormais immortalisé dans les clichés de la finale. De nombreuses photos officielles montrent Donald Trump, coupe en main, entouré des joueurs, comme s’il faisait partie de l’équipe.
Une anecdote qui restera dans les mémoires
À l’heure où Chelsea savoure son titre mondial, cette cérémonie tronquée restera comme une note dissonante dans une partition quasi parfaite. « On a gagné, et ça, personne ne pourra nous l’enlever », conclut Marc Cucurella. « Mais on aurait aimé que le moment nous appartienne à 100 %. »
Cet épisode illustre aussi les tensions parfois invisibles entre sport et politique, et la difficulté de préserver des moments de célébration de toute récupération médiatique. Pour Chelsea, l’essentiel est acquis : un titre mondial de plus, malgré une photo de groupe un peu encombrante.
