À 22 ans, Loïs Boisson ne cesse de faire parler d’elle sur le circuit féminin. Révélation du dernier Roland-Garros, où elle avait atteint les demi-finales à la surprise générale, la Niçoise vient de franchir une nouvelle étape importante dans sa jeune carrière. Grâce à son premier titre en WTA 250, conquis dimanche sur la terre battue de Hambourg, Boisson fait un bond significatif de 19 places au classement pour se hisser, ce lundi, à la 44e position mondiale. Un cap symbolique et un tremplin avant la tournée nord-américaine qui débute cette semaine.
Le visage concentré, la rage discrète dans le poing serré après la balle de match, Loïs Boisson savait ce que ce titre représentait. Sur la terre battue allemande, elle a su dominer la Serbe Olga Danilovic en deux sets maîtrisés (7-5, 6-3), décrochant ainsi son tout premier trophée sur le circuit principal. Quelques heures plus tard, la confirmation tombait : avec cette victoire, elle intégrait pour la première fois le top 50 WTA, grimpant à la 44e place mondiale. Une performance d’autant plus marquante qu’elle intervient dans une saison déjà riche en émotions.
La saison de Loïs Boisson est en pleine explosion
Il y a moins d’un an, peu de suiveurs pariaient sur une percée aussi rapide de Loïs Boisson. Entrée par une invitation dans le tableau principal de Roland-Garros, elle avait stupéfié le public français en se hissant jusqu’en demi-finales. Entre qualités techniques solides, couverture de terrain exemplaire et une belle combativité mentale, elle avait su tirer le meilleur de son jeu sur la terre battue parisienne. Elle avait ensuite connu un passage plus délicat sur le gazon londonien de Wimbledon, où elle avait été sortie dès les qualifications.
Mais la tournée européenne estivale sur terre battue lui a permis de retrouver ses repères et sa confiance. À Hambourg, elle a su dérouler son jeu de fond de court, dictant les échanges avec constance et variation, notamment grâce à un revers slicé très gênant pour ses adversaires.
« C’est un moment très spécial pour moi », a-t-elle déclaré après son succès. « J’ai beaucoup travaillé ces dernières semaines pour retrouver mon niveau après la déception de Wimbledon. Ce titre me donne confiance pour la suite de la saison. »
Une ascension qui s’inscrit dans le paysage du tennis français
Avec cette progression, Boisson devient la deuxième Française la mieux classée derrière Caroline Garcia (actuellement 21e), et surtout une figure montante du tennis tricolore. Dans une période où la relève peinait à s’imposer durablement sur le circuit, son explosion apporte une bouffée d’air frais au clan français.
Son coach, Vincent Millot, ne cache pas sa fierté : « Loïs a un potentiel énorme. Mais ce qui fait la différence aujourd’hui, c’est sa maturité. Elle a su rebondir après Roland-Garros, continuer à travailler dur et rester concentrée sur ses objectifs. »
À l’image d’autres talents comme Diane Parry ou Elsa Jacquemot, Boisson incarne une nouvelle génération ambitieuse, prête à se frotter aux meilleures mondiales.
Une concurrence stable, des opportunités à saisir
Dans le haut du classement WTA, peu de changements cette semaine. La Biélorusse Aryna Sabalenka conserve son trône de numéro une mondiale, talonnée par Iga Swiatek et Coco Gauff. Elena Rybakina, sans jouer, gagne un rang pour se hisser à la 12e place, profitant des absences dans le tableau de Hambourg.
Mais la progression la plus marquée revient à la Roumaine Irina-Camelia Begu, titrée à Iasi, qui grimpe de 28 places pour pointer à la 82e position. Une illustration que la hiérarchie peut encore évoluer avant l’US Open, où de nombreux points seront en jeu.
Cap sur le dur américain pour Loïs Boisson
Pour Loïs Boisson, l’objectif est désormais clair : bien aborder la tournée nord-américaine. Dès cette semaine, elle participera au WTA 250 de Washington, avant de rejoindre Cincinnati, puis New Haven, avec l’ambition de se hisser dans le tableau principal de l’US Open. Sur dur, une surface sur laquelle elle a encore des progrès à faire, elle compte notamment sur son service en amélioration constante pour tenir le rythme imposé par les cadors du circuit.
« Je sais que le dur est un autre défi, mais je veux le relever à fond », affirmait-elle dimanche soir. « Mon objectif est d’atteindre les huitièmes de finale à l’US Open. Pour cela, chaque match sera important dans les prochaines semaines. »
À 22 ans, Loïs Boisson est en train d’écrire l’un des plus beaux récits de la saison 2025. Avec son premier titre en poche et un bond significatif au classement, elle s’installe dans une nouvelle dimension. Le top 50 n’est plus un rêve, c’est une réalité. Reste désormais à confirmer sur les surfaces rapides et à inscrire son nom parmi les toutes meilleures. La promesse est là, et elle semble prête à être tenue.