Ils ne sont pas venus pour rien. Tel semble être le mot d’ordre du XV de France avant de défier, une ultime fois cet été, les All Blacks. Après une première rencontre encourageante (défaite 31-27) et un deuxième match au goût amer (43-17), les Bleus ont l’opportunité de refermer cette tournée par un succès aussi inattendu que prestigieux. Ce samedi, à Hamilton (9h05 heure française, en direct sur Canal+), les Tricolores veulent montrer un visage conquérant pour écrire une page rare de leur histoire en Nouvelle-Zélande.
Une tournée du XV de France contrastée mais pleine d’enseignements
On savait ce déplacement dans l’hémisphère sud périlleux. Privé de nombreux cadres retenus pour la préparation olympique ou laissés au repos après une longue saison, le XV de France version juillet 2025 a été construit autour d’un noyau de jeunes joueurs prometteurs et de quelques anciens pour encadrer l’ensemble. Le pari était audacieux. Il s’est d’abord révélé payant, tant la première rencontre face aux Blacks a permis de voir une équipe joueuse, décomplexée, capable de faire douter les triples champions du monde jusque dans les dernières minutes.
Le deuxième match, en revanche, a ramené les Bleus à une forme de réalité. Battus dans l’intensité, dominés dans les rucks et débordés défensivement, ils n’ont pas résisté au rouleau compresseur néo-zélandais. Un rappel sévère des exigences du très haut niveau. Mais pas une condamnation.
Galthié : « Pas comme une petite nation »
Fabien Galthié ne veut pas voir ses joueurs quitter la Nouvelle-Zélande bredouilles. En conférence de presse cette semaine, le sélectionneur a insisté sur la capacité de son groupe à se relever rapidement, tout en pointant du doigt l’arbitrage jugé défavorable : « Je veux qu’on soit arbitré comme l’équipe de France, pas comme une petite nation », a-t-il lancé, agacé par certaines décisions du deuxième test.
Au-delà de cette prise de position, le technicien tricolore a reconduit une ossature stable pour ce dernier rendez-vous. Gaël Fickou, capitaine expérimenté, fait son retour au centre. En charnière, le duo Hastoy-Le Garrec tentera de redonner du rythme au jeu français, tandis qu’Auradou et Halagahu formeront une seconde ligne puissante et mobile. En première ligne, la présence de Rabah Slimani confirme la volonté de renforcer l’impact physique.
Le défi d’Hamilton : jouer sans complexe
Affronter les All Blacks à Hamilton, dans leur jardin, reste un défi immense pour n’importe quelle sélection. Mais les Bleus n’ont rien à perdre. Leur jeunesse peut devenir une force. Certains comme Emilien Gailleton, Depoortere ou Barré ont montré qu’ils avaient les armes pour bousculer les codes. Si la discipline est au rendez-vous et que l’agressivité défensive monte d’un cran, tout devient envisageable.
Du côté néo-zélandais, pas question de relâcher la pression. Le staff a décidé de procéder à quelques ajustements dans sa ligne de trois-quarts mais la colonne vertébrale reste en place. Le message est clair : il n’est pas question de laisser filer ce troisième test.
Une victoire pour clore l’été sur une note d’espoir pour le XV de France
La dernière victoire du XV de France en Nouvelle-Zélande remonte à 2009. Une éternité. Réaliser l’exploit samedi serait non seulement une performance historique, mais surtout un message fort envoyé à l’ensemble du rugby mondial : même en reconstruction, les Bleus restent compétitifs.
En attendant, Fabien Galthié et son staff s’appliquent à garder leur groupe mobilisé. Ils le savent, ce genre de test forge des joueurs et soude un collectif. Au-delà du résultat brut, ce sont les attitudes, l’engagement et l’intelligence de jeu qui seront scrutés.
