À l’heure où la plupart des clubs misent sur des designs épurés et des maillots collector, le TSV Hartberg a décidé de jouer la carte inverse. Le club autrichien de Bundesliga a levé le voile sur son nouvel équipement pour la saison 2025-2026… et c’est peu dire qu’il ne passe pas inaperçu. Recouvert d’une vingtaine de logos de sponsors, le maillot se veut résolument commercial, au point de faire passer certaines tenues de cyclisme ou de Formule 1 pour des modèles de sobriété. En quelques heures, l’image a fait le tour des réseaux sociaux.
L TSV Hartberg expose une tenue transformée en toile publicitaire
Sur le devant, au dos, sur les manches, le short et même les chaussettes : chaque centimètre carré semble avoir été exploité pour accueillir une marque. Avec ses couleurs criardes et ses logos en cascade, la tunique n’a rien de discret. Mais elle assume pleinement son message. Le club a d’ailleurs diffusé un communiqué pour justifier cette stratégie : « Dans un contexte économique difficile, chaque euro compte pour un club comme le nôtre. Ce maillot est le reflet de notre partenariat avec nos sponsors locaux et nationaux. »
L’objectif est clair : maximiser les revenus grâce à une visibilité extrême. Et quitte à provoquer les puristes, Hartberg compte sur le buzz pour se faire remarquer. Un pari déjà réussi, tant les réactions affluent de toutes parts.
La toile se déchaîne : entre moqueries et admiration
Très vite, les images du maillot ont enflammé X (ex-Twitter), Instagram et Reddit. Certains internautes se sont amusés à comparer la tunique à un « maillot de foot version fast-food » ou à « un bus touristique sponsorisé ». D’autres ont salué l’humour et l’audace de la démarche. « Au moins, ils ne font pas semblant, eux », peut-on lire dans les commentaires.
Plus sérieusement, cette démarche marketing interroge sur les limites du sponsoring dans le football moderne. Si les partenariats financiers sont devenus vitaux, notamment pour les clubs modestes, la frontière entre sport et publicité devient ici quasiment inexistante. Le TSV Hartberg semble néanmoins en assumer pleinement les conséquences, y compris les critiques.
La stratégie de survie du TSV Hartberg
Il faut rappeler que le TSV Hartberg n’est pas un géant du football européen. Installé en première division autrichienne depuis 2018, le club lutte chaque saison pour son maintien. Avec un budget réduit et des revenus limités, la manne publicitaire représente une part non négligeable de ses finances. Dans ce contexte, le choix d’un maillot ultra sponsorisé apparaît moins comme une provocation que comme une nécessité.
D’autres clubs à travers le monde ont déjà exploré cette voie, notamment en Asie ou en Amérique du Sud. Mais rarement un club européen n’était allé aussi loin, avec une telle saturation visuelle. Hartberg revendique même vouloir être le « club le plus transparent sur son modèle économique ». Une manière habile de transformer la polémique en levier de communication.
Une tendance amenée à se généraliser ?
Ce coup d’éclat marketing pourrait-il faire des émules ? À l’heure où l’UEFA impose des règles strictes en matière de fair-play financier, les clubs cherchent sans cesse de nouvelles sources de revenus. Le maillot, longtemps symbole d’identité et de fierté, devient aussi un espace marchand convoité. Certaines grandes écuries européennes disposent déjà de sponsors secondaires sur les manches ou les shorts. Le cas Hartberg pourrait ouvrir la voie à d’autres formes de « sursponsoring », notamment pour les clubs de second rang en quête de visibilité.
Mais la question de l’image reste centrale. Là où certains clubs préfèrent préserver une esthétique épurée pour vendre plus de maillots aux fans, Hartberg assume une rupture totale. Et si cette approche peut prêter à sourire, elle soulève des interrogations sur l’équilibre entre passion, identité et rentabilité dans le sport professionnel.