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Boxe : le retour de la légende philippine face au défi de l’âge

Mbilli

Mbilli

Plus de trois ans après son dernier combat de boxe, Manny Pacquiao remonte sur le ring. Et pas pour une exhibition ou un adieu déguisé, mais pour une véritable affiche mondiale. Ce samedi 19 juillet, à Las Vegas, l’icône philippine affrontera l’Américain Mario Barrios, 30 ans, pour le titre WBC des poids welters. Un défi osé, tant l’écart d’âge, de taille et de dynamique semble important. Mais « Pacman », légende vivante aux 72 combats professionnels, n’est pas homme à faire les choses à moitié.

Une revanche de boxe sur le temps

Depuis son retrait en 2021, Manny Pacquiao s’était éloigné des rings pour se consacrer à sa carrière politique, marquée notamment par une candidature infructueuse à la présidence des Philippines en 2022. Mais comme tant d’autres champions avant lui, le goût de la boxe ne l’a jamais quitté. « La boxe m’a manqué », a-t-il confié en conférence de presse, justifiant un retour qu’il assure « mûrement réfléchi ». S’il est conscient des risques, Pacquiao affirme être prêt : « Je ne suis pas revenu à 50 % de ma forme, je suis à 100 %, comme avant. »

Son adversaire, Mario Barrios, n’est pas un inconnu. Avec 29 victoires en 32 combats, une ceinture WBC récemment acquise, et des références solides comme sa victoire contre Yordenis Ugas, il représente un danger réel. Et s’il respecte son rival du soir, il ne cache pas son intention de le faire chuter. « Sur le ring, c’est tuer ou être tué », a-t-il tranché.

Entre lucidité et obsession de performance

À ceux qui s’inquiètent de son intégrité physique, Manny Pacquiao répond avec détermination. « Le danger, c’est de ne pas être prêt. Moi, je le suis. Je me suis entraîné dur, entouré de mon équipe historique. Ma famille m’a vu à l’œuvre, ils savent que je suis au niveau. » Même le président de la WBC, Mauricio Sulaiman, s’est voulu rassurant : « Il ne court pas plus de risques qu’un autre. Il est sobre, discipliné, parfaitement préparé. »

Pourtant, les bookmakers ne s’y trompent pas : Barrios est largement favori. La jeunesse, l’allonge et le rythme devraient jouer pour lui. Mais Pacquiao ne doute pas : « La clé, c’est la vitesse. Je suis plus rapide que lui. » Un atout qui, s’il est réel, pourrait encore lui permettre de faire parler sa science du ring.

Un combat de boxe au-delà du sport

Au-delà de l’affiche, ce retour porte une dimension presque mythologique. Pacquiao, icône mondiale, revient avec le même regard de feu que lorsqu’il enchaînait les KO face à De La Hoya, Hatton ou Cotto. Un homme qui a fait vibrer des millions de fans, dans sa quête de gloire mais aussi dans son ascension sociale. Sorti de la misère, devenu star, élu sénateur, il veut aujourd’hui « laisser un bel héritage à la boxe ». Et c’est avec cette idée en tête qu’il monte une nouvelle fois entre les cordes.

Mais cette fois, le risque est grand. L’adversaire est jeune, affûté, sans le poids d’une légende à porter. Barrios, dans la fleur de l’âge, entend lui aussi écrire sa propre page d’histoire en infligeant une sortie définitive à un monument.

Le dernier tour de piste ?

Manny Pacquiao sait que ce combat pourrait être le dernier. Il l’assume. Il n’a rien à prouver, mais veut encore tout donner. Sa vitesse, sa vista, son expérience, tout sera nécessaire pour faire douter Barrios. Et peut-être, au bout du combat, réécrire une dernière ligne dorée à sa légende.

Dans la nuit de samedi à dimanche, à Las Vegas, le monde aura les yeux rivés sur un ring chargé d’histoire. D’un côté, une étoile montante ; de l’autre, un monument qui refuse de s’éteindre en silence. Qu’importe l’issue, Pacquiao a déjà gagné le droit de rêver encore.