Prêté à l’Olympique Lyonnais en janvier dernier, Thiago Almada ne prolongera pas l’aventure en Ligue 1. Le meneur de jeu argentin, peu en vue sous le maillot lyonnais, va prendre la direction de l’Atlético de Madrid dès cet été. Botafogo, son club d’appartenance, a officialisé ce mardi un accord avec les Colchoneros. Un transfert estimé à près de 40 millions d’euros, bonus inclus, qui pourrait rapporter gros à la galaxie Eagle Football… mais peut-être pas à l’OL. Malgré les espoirs des supporters rhodaniens, les détails du prêt du joueur à Lyon laissent planer un sérieux doute sur tout gain éventuel.
Une fin d’aventure discrète à Lyon
Arrivé en grande pompe au Groupama Stadium lors du mercato hivernal, Thiago Almada devait incarner le renouveau offensif d’un OL en difficulté. À 23 ans, le champion du monde 2022 apportait avec lui sa technique, sa vivacité et une certaine expérience du football européen après son passage remarqué à Atlanta United, en MLS. Pourtant, le bilan est maigre : deux petits buts inscrits, une influence irrégulière et un manque de continuité dans le jeu.
Dans un collectif lyonnais en reconstruction et sous pression, Almada n’a jamais vraiment trouvé sa place. Ni ailier percutant, ni véritable meneur axial dans le système mis en place par Pierre Sage, l’Argentin n’a pas réussi à convaincre. Son départ, sans tambour ni trompette, symbolise une parenthèse aussi intrigante que brève.
L’Atlético mise gros pour l’avenir
En Espagne, en revanche, la nouvelle a été accueillie avec bien plus d’enthousiasme. Diego Simeone tient là un profil rare : créatif, technique, travailleur. L’Atlético de Madrid, toujours à la recherche de nouveaux talents capables de dynamiser son entrejeu, semble convaincu par le potentiel d’Almada. Le montant de l’opération parle de lui-même : entre 20 et 25 millions d’euros fixes, auxquels s’ajoutent des bonus et un pourcentage à la revente, qui pourraient faire grimper le total à près de 40 millions.
Une somme conséquente qui confirme la cote intacte de l’ancien joueur de Vélez Sarsfield. Malgré un passage en demi-teinte à Lyon, Almada conserve la confiance des recruteurs. Son âge, son profil et son vécu international en font un pari à moyen terme intéressant pour les Colchoneros.
Des bénéfices… mais pas pour tout le monde
Dès l’annonce de l’accord entre Botafogo et l’Atlético, de nombreux supporters lyonnais ont espéré une retombée financière pour leur club. À juste titre : dans la structure tentaculaire d’Eagle Football Group, un transfert d’un club à l’autre pourrait logiquement profiter à l’ensemble du groupe. Et surtout à l’OL, en grande difficulté financière et récemment sauvé in extremis par la DNCG.
Mais la réalité semble moins favorable. Les éléments communiqués à la Bourse par OL Groupe ne mentionnent aucun pourcentage à la revente ou participation économique concernant Almada. Le prêt consenti par Botafogo aurait été réalisé « à titre gratuit », sans option d’achat ni clause particulière. Si cette version est confirmée, Lyon n’aurait aucun droit à percevoir un centime sur le transfert du joueur à Madrid.
Cela n’empêche pas certaines sources, notamment au Brésil, de suggérer le contraire. Des droits économiques croisés entre les différentes entités d’Eagle Football, ou encore des arrangements internes non rendus publics, pourraient théoriquement permettre à l’OL de tirer un bénéfice. Mais rien ne l’atteste officiellement à ce jour.
Une affaire symptomatique de la galaxie Textor
Ce flou autour le transfert de Thiago Almada soulève une question plus large : comment sont gérés les intérêts sportifs et financiers des clubs au sein d’un même groupe ? Depuis la prise de pouvoir de John Textor, l’OL est devenu une pièce centrale du puzzle Eagle Football. Mais le manque de transparence sur les mouvements de joueurs entre les clubs affiliés (Botafogo, Molenbeek, Crystal Palace…) inquiète de plus en plus les supporters et observateurs.
Dans le cas Almada, on parle d’un joueur appartenant à Botafogo, prêté sans frais à Lyon, puis vendu à prix d’or à Madrid. Si l’OL n’en tire aucun bénéfice, cela relance le débat sur la pertinence d’un tel modèle pour un club historique du football français, dont les ambitions européennes semblent pour l’instant suspendues à des décisions prises bien au-delà de Décines.
L’avenir dira si l’opération aura réellement profité, d’une manière ou d’une autre, à l’OL. En attendant, c’est surtout l’Atlético qui se frotte les mains, en récupérant un jeune talent capable de faire parler sa classe en Liga.