Alors que la saison n’a pas encore repris, la jeune pépite du FC Barcelone, Lamine Yamal, se retrouve déjà au cœur d’une polémique. À l’occasion de son dix-huitième anniversaire, célébré samedi soir près de Barcelone, le joueur espagnol avait prévu une fête fastueuse, entre cadeaux de luxe et invités prestigieux. Mais c’est un détail de la soirée, révélé après coup, qui a provoqué l’indignation : la présence de personnes de petite taille engagées pour divertir les convives. Une pratique dénoncée par une association espagnole de défense des droits des personnes de petite taille, qui y voit une forme d’humiliation déguisée.
Une fête à la hauteur du nouveau statut de star de Lamine Yamal
Lamine Yamal, tout juste majeur, avait de quoi célébrer. Révélation de la saison passée au Barça, appelé en équipe nationale espagnole à seulement 16 ans, l’ailier est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands espoirs du football mondial. À 18 ans, son avenir semble déjà tout tracé, et sa notoriété dépasse largement les frontières de la Catalogne.
Pour marquer le coup, la soirée s’est déroulée en deux temps : un repas intime en famille, suivi d’une grande réception avec plus de 200 invités, parmi lesquels figuraient plusieurs de ses coéquipiers du FC Barcelone. Musique, décoration soignée, ambiance festive : tout avait été mis en œuvre pour faire de cette soirée un moment inoubliable. Parmi les cadeaux reçus, un collier de pierres précieuses orné d’un pendentif « LY », ses initiales, estimé à 400 000 euros, a attiré l’attention.
Mais ce n’est pas cette extravagance qui fait parler aujourd’hui en Espagne.
L’intervention de l’association ADEE
Deux jours après la fête, l’ADEE (Asociación de Personas con Acondroplasia y otras Displasias Esqueléticas con Enanismo), une association espagnole défendant les droits des personnes de petite taille, a dénoncé publiquement la présence de nains engagés pour animer la soirée. Selon elle, ce type de prestation, encore trop courant dans certains milieux festifs, constitue une forme d’exploitation et de moquerie. Elle a exprimé sa colère dans un communiqué publié lundi, réclamant des explications à l’entourage du joueur.
Pour l’ADEE, ces pratiques rappellent des spectacles humiliants du passé, où les personnes atteintes de nanisme étaient réduites à de simples objets de divertissement. L’association a insisté sur l’impact psychologique de ces représentations stéréotypées et dégradantes, qui nuisent à la dignité et à l’égalité des droits. « Ce n’est pas parce que cela a été toléré par le passé que cela doit continuer à exister aujourd’hui », précise le texte, largement relayé dans les médias espagnols.
Une tempête médiatique inattendue pour Lamine Yamal
Du côté de Lamine Yamal, ni lui ni son entourage n’ont, pour l’instant, réagi officiellement à la polémique. Mais la presse espagnole s’est déjà emparée du sujet, soulignant que cette affaire tombe mal pour le joueur, au moment même où il entame un nouveau chapitre de sa vie, tant sur le plan personnel que professionnel.
Cette tempête médiatique pourrait ternir, au moins temporairement, l’image lisse et prometteuse du jeune Barcelonais. Car si certains médias rappellent qu’il n’est peut-être pas directement responsable de l’organisation de chaque détail de la soirée, d’autres estiment qu’un joueur de son envergure doit désormais faire preuve d’exemplarité. À 18 ans, il devient un adulte aux yeux de la société, mais aussi une figure publique scrutée de près.
Une prise de conscience nécessaire dans le monde du football
Au-delà du cas personnel de Lamine Yamal, cette affaire soulève une question plus large : celle de la responsabilité des footballeurs dans la société. Idoles pour des millions de jeunes, les joueurs professionnels incarnent bien plus que leur performance sportive. Leurs choix, leurs paroles, leurs gestes sont observés, commentés, imités.
La polémique relance aussi le débat sur les pratiques festives et leurs dérives dans le monde du football de haut niveau. Entre luxe ostentatoire, prestations parfois douteuses et déconnexion avec les réalités sociales, certaines habitudes persistent malgré les évolutions sociétales. Cette affaire pourrait ainsi servir de piqûre de rappel : il est temps, peut-être, que le football professionnel assume pleinement son rôle de modèle culturel et éthique.
En attendant, Lamine Yamal va devoir gérer cette première vraie crise d’image depuis le début de sa carrière. Une leçon de communication et de maturité qui s’impose dès l’âge adulte.