Plusieurs pays ont récemment connu un épisode de canicule avec des températures atteignant parfois les 40°C voire 46°C. Face à la répétition de ce type d’événements climatiques extrêmes, on se demande comment la Coupe du monde 2026 sera organisée avec la menace d’une nouvelle vague de chaleur à l’été prochain. La FIFA fera-t-elle jouer les équipes très tôt le matin ou choisira -t-elle un report en hiver comme au Qatar ?
Depuis la mi-juin, une grande partie de la planète connaît une période caniculaire sans précédent. De l’Afrique à l’Europe, en passant par l’Amérique, le thermomètre grimpe partout. Au Maroc, les températures ont atteint des records en juin, avec plus de 45°C, alors que le pic se situe généralement entre la mi-juillet et août. En France, en Espagne, au Portugal et en Italie, notamment, la vague de chaleur a atteint des niveaux également très élevés avec des températures côtoyant les 40°C. À ces chaleurs suffocantes la journée, s’ajoutent des nuits tropicales, c’est-à-dire au-delà de 25°C.
Des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes
Si cet épisode caniculaire s’est estompé fin juillet, les météorologues prévoient une nouvelle vague de chaleur en août, et ce jusqu’à septembre. Cette situation démontre que les vagues de chaleur deviennent plus intenses et plus fréquentes. Aussi, elles commencent plus tôt et interviennent plus tard à la fin de l’été. Cette tendance serait due au changement climatique, conséquence de la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités humaines.
Quel avenir pour les compétitions estivales en plein air face aux épisodes de canicule ?
« Du fait du réchauffement climatique provoqué par l’homme, la chaleur extrême devient plus fréquente et plus intense. C’est quelque chose avec laquelle nous devons apprendre à vivre », a prévenu Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU basée à Genève. Selon l’expert donc, les canicules devraient dorénavant survenir chaque année un peu plus tôt et prendre fin un peu plus tard. Cette fréquence chamboulerait nos sociétés, à commencer par les compétitions sportives qui ont lieu à l’été et en plein air.
La Coupe du monde 2026 menacée par la canicule
C’est notamment le cas de la Coupe du monde de football, dont la prochaine édition aura lieu en juin et juillet 2026 au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Si le Canada se situe un peu plus au nord, donc proche du pôle, les États-Unis et le Mexique, en revanche, connaissent trop souvent des températures caniculaires. Au pays de l’Oncle Sam, en particulier, le mercure peut monter dangereusement. On a eu l’occasion de le constater pendant la Coupe du monde des clubs qui s’y est déroulé du 15 juin au 13 juillet. Par exemple New York, qui accueillera la finale du Mondial le 19 juillet 2026, a enregistré en juin des températures frôlant les 39°C, battant des records historiques.
Commencer les matchs le plus tôt possible en cas de canicule ?
Le stade choisi pour recevoir cette finale, le MetLife Stadium (82 500 places), ne dispose ni de toit ni de système de refroidissement. Il y a donc très peu d’ombre. De plus, c’est une cuvette capable de se transformer en fournaise. Pour éviter un drame, cet ultime match, comme d’autres rencontres pendant cette Coupe du monde 2026, pourrait se jouer tôt le matin en cas de températures élevées.
« D’un point de vue thermo-physiologique, je chercherais à commencer les matchs le plus tôt possible », suggère dans un entretien à BBC le professeur Mike Tipton, spécialiste des effets de la chaleur sur le corps humain à l’Université de Portsmouth. Selon cet expert, cela permettra de imiter les risques sur la santé des joueurs, officiels et spectateurs.
Vers un report de la Coupe du monde 2026 en hiver comme au Qatar ?
La FIFPro, le syndicat mondial des footballeurs, exprime la même inquiétude. Alexander Bielefeld, son directeur politique, affirme que « la santé et la sécurité doivent primer sur les intérêts commerciaux ». Il appelle donc la FIFA à revoir ses plans, quitte à bouleverser les grilles TV. Le dirigeant suggère par exemple de fractionner les matchs en quatre quarts-temps, comme au football américain, pour mieux hydrater les joueurs. Ce qui s’est fait pendant la Coupe du monde des clubs, remportée par Chelsea FC.
Une autre idée fait son chemin : une compétition en hiver comme au Qatar en 2022. Ce décalage avait été adopté pour éviter la chaleur extrême dans ce pays du Moyen-Orient. Sauf que pour 2026, la FIFA semble avoir pris sa décision définitivement : une Coupe du monde estivale coûte que coûte pour faire plus de profits…