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Tour de France : cap sur la Bretagne

Maéva Paret-Peintre

Maéva Paret-Peintre

Après un début de Tour rythmé en Normandie, le peloton du Tour de France met le cap sur la Bretagne ce vendredi à l’occasion d’une septième étape entre Saint-Malo et Guerlédan. Avec l’arrivée prévue en haut de la côte de Mûr-de-Bretagne, les puncheurs sont attendus aux avant-postes pour un final explosif qui pourrait bien rebattre les cartes au classement général.

Un décor breton, un profil nerveux

La 7e étape du Tour de France 2025 marque un tournant géographique et stratégique dans la première semaine de course. En quittant les routes normandes pour s’attaquer aux reliefs bretons, les coureurs entrent dans une région réputée pour son public fervent, son sens du cyclisme… et ses pièges. Avec un tracé de 172 kilomètres entre Saint-Malo et Guerlédan, le profil du jour propose une succession de petites côtes, de routes étroites et de passages venteux qui réclameront de la vigilance et de la maîtrise.

Mais c’est surtout le final qui concentre toutes les attentes. L’ascension du Mûr-de-Bretagne, théâtre de nombreux coups d’éclat par le passé, servira de juge de paix à une étape qui ne devrait laisser aucun répit dans les vingt derniers kilomètres. La double montée du Mûr, courte mais très raide, devrait écarter les sprinteurs et mettre en lumière les spécialistes des efforts explosifs.

Une étape de Tour de France pour puncheurs et ambitieux

La physionomie de cette journée est toute tracée : une échappée matinale animera le début d’étape, mais le peloton devrait reprendre les fuyards à l’approche de Guerlédan. Ensuite, place à un final en tension, où les puncheurs auront une véritable carte à jouer. Les candidats ne manquent pas : qu’il s’agisse de coureurs aguerris aux classiques printanières ou de leaders cherchant à glaner des secondes précieuses, la côte de Mûr-de-Bretagne pourrait offrir un terrain idéal à une offensive décisive.

Les favoris du général, eux, ne pourront pas se permettre de relâcher leur attention. Même si cette montée ne provoquera sans doute pas de gros écarts, elle pourrait suffire à isoler certains leaders, à tester des jambes ou à provoquer des surprises. Une attaque bien placée ou une mauvaise gestion du placement peut rapidement coûter du temps dans ce type de configuration.

Un maillot jaune sous pression

Alors que les premiers jours de course ont vu le maillot jaune changer d’épaules à plusieurs reprises, cette septième étape pourrait à nouveau bousculer la hiérarchie. Les bonifications à l’arrivée, conjuguées à une montée finale sélective, offrent une belle opportunité pour des outsiders de déloger le porteur actuel. Tout dépendra du scénario de course, mais l’intensité du final pourrait créer des écarts suffisants pour faire basculer le classement.

Certains leaders, s’ils n’ont pas encore montré leurs ambitions, pourraient choisir ce terrain pour envoyer un message. D’autres, plus discrets, pourraient profiter de la surveillance des grands noms pour s’extirper dans les derniers hectomètres. Le maillot jaune est donc loin d’être assuré de rester sur les mêmes épaules ce soir.

Le souffle breton du Tour de France

L’arrivée en Bretagne, terre de cyclisme par excellence, s’accompagne toujours d’une atmosphère particulière. Le public breton, passionné et fidèle, devrait une fois de plus répondre présent sur les bords de route, notamment sur les pentes du Mûr-de-Bretagne, devenu au fil des éditions un passage symbolique du Tour. Cette ferveur populaire, alliée aux pièges techniques du parcours, pourrait contribuer à faire de cette étape l’une des plus marquantes de la première semaine.

Après des journées marquées par les bordures et les sprints, cette étape offre un changement de rythme bienvenu, où les qualités de grimpeur et de puncheur sont mises à l’épreuve. À l’approche du week-end, les cartes devraient commencer à se dévoiler un peu plus clairement, avec des écarts qui, s’ils restent minimes, pourraient avoir un poids conséquent dans les étapes de montagne à venir.

Un avant-goût des batailles à venir

Si cette étape bretonne ne constitue pas un sommet en altitude, elle n’en reste pas moins un moment stratégique de ce Tour de France. Elle peut servir d’indicateur, de révélateur de forme ou de test psychologique pour les leaders. Elle peut aussi sourire à un coureur audacieux, capable de surprendre dans la dernière rampe.

En tout cas, une chose est sûre : après Saint-Malo, c’est à Guerlédan que le Tour pourrait changer de visage. Le Mûr-de-Bretagne a déjà façonné des classements par le passé. Il pourrait bien, ce vendredi, en écrire une nouvelle page.