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Loïs Boisson retrouve le sourire sur terre battue

Loïs Boisson

Loïs Boisson

Elle avait surpris le monde du tennis il y a un mois à peine en atteignant les demi-finales de Roland-Garros. Loïs Boisson, 21 ans, révélée sur la terre battue parisienne, semble retrouver ses repères sur sa surface de prédilection. Mardi, à Bastad (Suède), la Française classée 66e mondiale a signé une victoire encourageante au premier tour du WTA 125, en dominant sa compatriote Chloé Paquet (151e) en deux sets (6-3, 6-4). Une victoire symbolique, mais précieuse, après un détour compliqué sur gazon.

L’épisode de Wimbledon, même s’il ne restera qu’un bref chapitre de sa jeune carrière, a laissé quelques traces. Éliminée dès le premier tour des qualifications, Boisson avait rapidement été renvoyée à la dure réalité du circuit. Une transition brutale entre la lumière de Paris et l’herbe britannique, peu familière et peu indulgente pour une joueuse en pleine ascension.

De l’ombre à la lumière, Loïs Boisson retourne au quotidien

Ce succès à Bastad marque peut-être le retour sur une trajectoire plus stable, après l’ascenseur émotionnel de ces dernières semaines. À Roland-Garros, l’invitée surprise du tableau principal, qui pointait alors au 361e rang mondial, avait littéralement explosé les pronostics. Elle avait su tirer profit de sa wild card pour éliminer plusieurs têtes de série et s’inviter dans le dernier carré, devenant l’une des sensations de l’édition 2025.

Son parcours exceptionnel à Paris avait propulsé son nom dans les médias, attiré les projecteurs, les sponsors… et la pression. L’entrée dans le top 100 a été aussi rapide que spectaculaire. Mais comme souvent dans le tennis, les lendemains d’exploit sont les plus difficiles à gérer. Sur gazon, surface qui exige des ajustements spécifiques, Loïs Boisson a manqué de repères. À Wimbledon, sa campagne s’est arrêtée net, sans avoir réellement pu défendre ses chances.

Il fallait donc rebondir, et Bastad offrait une opportunité idéale : une terre battue familière, un tournoi au niveau accessible, et un duel franco-français pour reprendre confiance. Ce mardi, face à une Chloé Paquet expérimentée mais en difficulté depuis plusieurs mois, Boisson n’a pas tremblé. Son jeu de fond de court a fait la différence, et son calme dans les moments importants a rappelé la solidité mentale qui l’avait portée jusqu’en demi-finale à Paris.

Un été pour confirmer les talents de Loïs Boisson

Cette victoire ne vaut peut-être pas une demi-finale de Grand Chelem, mais elle compte tout autant pour l’équilibre d’une joueuse encore en construction. À seulement 21 ans, Loïs Boisson est désormais attendue à chaque tournoi. Sa progression fulgurante l’a projetée dans une nouvelle dimension où chaque match, chaque déplacement, chaque prise de parole est scruté. Elle doit désormais apprendre à vivre avec cette nouvelle stature.

L’enjeu de l’été est clair : confirmer son niveau, solidifier sa place dans le top 100 et engranger de l’expérience sur différents formats de tournois. Le WTA 125 de Bastad n’est qu’une étape, mais une étape stratégique. En l’absence des meilleures mondiales parties se reposer après Wimbledon, des points sont à prendre, du rythme à retrouver.

Boisson, qui avait su exploiter la lenteur de la terre battue parisienne pour poser son jeu, semble vouloir capitaliser sur cette surface avant d’aborder la saison nord-américaine, qui se jouera sur dur. À Bastad, son attitude calme, sa qualité de déplacement et la propreté de ses frappes ont rappelé ce qu’elle peut produire lorsqu’elle évolue dans son environnement naturel.

Un nouveau statut à apprivoiser

La question qui entoure désormais la jeune Niçoise est simple : peut-elle devenir une valeur sûre du circuit WTA ? Son éclosion à Roland-Garros ne fut pas un accident, tant sa constance et sa maturité avaient impressionné. Mais le monde du tennis est impitoyable, et chaque semaine amène son lot de défis. Boisson devra apprendre à composer avec des adversaires mieux préparées, des attentes médiatiques plus fortes et des tableaux moins cléments.