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Tour de France 2025 : Gouvenou en croisade contre les fumigènes

Tour de France 2025

Tour de France 2025

Le directeur de course du Tour de France 2025, Thierry Gouvenou, hausse le ton. Après l’utilisation massive de fumigènes lors de la deuxième étape, l’ancien coureur dénonce un comportement dangereux et irrespectueux de certains spectateurs. Une pratique qui pourrait bien ternir l’image du Tour… et surtout mettre en danger les coureurs.

Des scènes inquiétantes dès le début du Tour de France 2025

Le Tour de France 2025 n’a pas encore atteint les premières grandes étapes de montagne que la tension monte déjà dans les coulisses. Lors du final de la 2e étape, les caméras ont capté des scènes hallucinantes : des volutes de fumée rouge envahissant la route, des spectateurs brandissant des fumigènes à quelques mètres des coureurs, et des athlètes visiblement gênés dans leur effort.

Pour Thierry Gouvenou, c’est la goutte de trop. « J’espère qu’on n’aura pas autant d’abrutis en montagne qu’on a eus en début de Tour », lâche-t-il, sans détour. Une déclaration forte, à la hauteur de son inquiétude. Car ces fumigènes ne relèvent pas seulement de la mise en scène : ils représentent un danger réel.

« C’est incompréhensible de gêner des sportifs à ce point »

L’ancien coureur cycliste n’en revient pas. Ce qu’il dénonce, c’est d’abord le manque de respect envers les athlètes, qui traversent des phases d’effort extrême, souvent au seuil de leurs capacités physiques. « Ils respirent au maximum et ils doivent faire de l’apnée pendant quelques secondes. C’est quand même incompréhensible », déplore-t-il.

À ses yeux, ce comportement traduit une forme d’inconscience de la part de certains spectateurs, plus préoccupés par le spectacle que par les conséquences de leurs actes. « On n’est pas dans un stade fermé, on est au bord de la route, à quelques centimètres de coureurs lancés à pleine vitesse ou en plein effort. La moindre erreur peut avoir des conséquences dramatiques », rappelle-t-il.

Des risques de chute accrus pour ce Tour de France 2025

Au-delà de la gêne respiratoire, Thierry Gouvenou insiste sur les dangers liés à la visibilité. Un nuage de fumée dense, même de quelques secondes, peut masquer une chute, un virage ou un ralentissement. Et à ces vitesses, une perte de visibilité peut rapidement dégénérer.

« Le nuage de fumée fait qu’on ne voit plus le danger qu’il y a devant », alerte-t-il. « Ça peut provoquer des chutes. Je pense qu’on a des gens qui sont complètement inconscients des problèmes de sécurité, et il faudrait vraiment que ça cesse. » Un appel qui vise à éviter qu’un événement festif se transforme en drame.

Une inquiétude croissante à l’approche des montagnes

Ce mardi, la 4e étape présente déjà un point de tension : la redoutable rampe de Saint-Hilaire (800 m à 9,4 %) à seulement cinq kilomètres de l’arrivée. Un terrain idéal pour une attaque… et malheureusement, pour une nouvelle démonstration de pyrotechnie amateur.

Dans ces secteurs pentus, où les coureurs ralentissent et où le public s’entasse au plus près de la route, la probabilité d’un incident augmente considérablement. Les organisateurs le savent, les forces de l’ordre aussi. Des mesures supplémentaires sont envisagées dans les étapes alpines et pyrénéennes, avec une surveillance accrue et une communication renforcée auprès du public.

Un Tour de France 2025 en équilibre entre passion et sécurité

Le Tour de France a toujours été une fête populaire. L’accès gratuit, la proximité avec les coureurs, la tradition des déguisements et des encouragements bruyants font partie de son ADN. Mais depuis quelques années, une frontière est franchie. Cris trop proches, bousculades involontaires, gestes inappropriés… et désormais, les fumigènes.

Thierry Gouvenou ne remet pas en cause la ferveur. Il la comprend. Il l’a vécue en tant que coureur. Mais aujourd’hui, en tant que directeur de course, il appelle à une prise de conscience collective. « Ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas dans les règles. Et c’est punissable », rappelle-t-il fermement. Le Code du sport et les règlements d’ASO (organisateur du Tour) prévoient en effet des sanctions, y compris pénales, pour toute mise en danger volontaire des coureurs.

Un enjeu d’image… et de responsabilité

Au-delà des risques physiques, c’est aussi l’image du Tour de France qui est en jeu. Les images de coureurs avalés par la fumée ont fait le tour des réseaux sociaux. Beaucoup s’en amusent. Mais pour les organisateurs, c’est une publicité dont ils se passeraient volontiers. Surtout à l’heure où l’événement se veut exemplaire sur le plan de la sécurité, de l’environnement et de la responsabilité collective.

« On ne veut pas interdire l’ambiance, bien au contraire », précise un membre de l’organisation. « Mais on demande aux gens de faire preuve d’un minimum de bon sens. Les fumigènes n’ont pas leur place ici. On peut encourager autrement. »

À la veille des premières étapes de montagne, le message est lancé. Reste à savoir s’il sera entendu. Car une chose est sûre : le Tour 2025, aussi spectaculaire soit-il, ne pourra tolérer un incident grave venu des bas-côtés. Et Thierry Gouvenou, lui, ne lâchera rien.