Après avoir annoncé son retrait de la direction de l’Olympique Lyonnais, John Textor ne quitte pas pour autant la scène du football. Alors qu’il s’apprête à céder ses parts dans Crystal Palace, l’Américain de 59 ans s’oriente déjà vers un nouveau projet : l’acquisition d’un club anglais en Championship. Sheffield Wednesday et Watford sont dans son viseur.
John Textor prépare son départ de Lyon, mais pas du football
La nouvelle de la mise en retrait de John Textor de la présidence exécutive de l’OL a marqué un tournant dans le feuilleton lyonnais. Confronté à des difficultés financières et à un contrôle budgétaire strict imposé par la DNCG, le patron d’Eagle Football a décidé de laisser les rênes à Michelle Kang, copropriétaire du club. Un geste perçu par certains comme un désengagement, mais qui s’inscrit surtout dans une redistribution des priorités au sein de son groupe.
Dans son communiqué, Textor annonçait d’ailleurs la couleur : s’il lâche Lyon, c’est pour mieux se recentrer sur d’autres projets. « L’OL est entre de bonnes mains avec Michelle, et je me concentrerai sur Botafogo, Daring Brussels… et notre prochain club en Angleterre. » Une ligne directrice claire, qui se précise aujourd’hui.
Sheffield Wednesday et Watford dans le viseur
Selon les informations du Guardian, confirmées par plusieurs médias britanniques, John Textor s’intéresse de près à deux clubs de Championship : Sheffield Wednesday et Watford. Deux entités historiques du football anglais, aux parcours récents contrastés mais à la forte identité locale.
Watford, pensionnaire régulier de la Premier League ces dernières années, reste un club ambitieux malgré un cycle instable de changements d’entraîneurs. Sheffield Wednesday, lui, évolue dans un contexte plus compliqué, oscillant entre maintien et reconstruction après sa remontée en D2. Pour Textor, ce sont autant d’opportunités que de défis à relever.
Une obsession anglaise chez John Textor
Ce nouvel intérêt pour le football anglais ne date pas d’hier. Depuis plusieurs mois, John Textor exprime publiquement son envie de peser davantage dans le paysage britannique. L’Américain avait déjà acquis 43 % de Crystal Palace en 2021, mais son influence y est restée limitée. Le club étant dirigé collectivement par plusieurs actionnaires, Textor n’y a jamais trouvé la latitude nécessaire pour mettre en œuvre sa vision.
Déçu, il a donc décidé de revendre ses parts à Woody Johnson, le propriétaire des New York Jets. Une vente qui reste soumise à l’approbation de la Premier League, mais qui marque une rupture nette avec son premier projet anglais.
Une stratégie globale maintenue
Malgré les secousses autour de l’OL et de Crystal Palace, Eagle Football conserve une stratégie claire : bâtir un réseau international de clubs, interconnectés à la manière d’un City Group. Textor reste aux commandes de Botafogo, club brésilien avec lequel il connaît un regain de résultats, et conserve aussi une forte implication dans le projet Daring Brussels en Belgique.
L’Angleterre reste cependant la pièce manquante de son échiquier. L’objectif est de posséder un club sur lequel Eagle Football aurait la main complète, à la fois sur les décisions sportives, les investissements et la stratégie à long terme. Watford ou Sheffield Wednesday pourraient ainsi devenir le socle d’un projet plus cohérent que celui mené à Palace.
L’ombre de l’OL toujours présente
Malgré ce nouveau virage, John Textor reste encore propriétaire majoritaire de l’Olympique Lyonnais. Il ne quitte pas totalement le club, même s’il en confie la gestion opérationnelle à Michelle Kang. Cette transition devra cependant passer l’épreuve du verdict de la DNCG en appel, dont dépend en grande partie le mercato et la stabilité financière du club rhodanien.
Dans ce contexte, son intérêt pour un nouveau club anglais soulève des interrogations. Peut-il vraiment conduire plusieurs projets à la fois sans diluer son engagement ? Ses détracteurs pointent déjà du doigt une forme de dispersion, là où ses partisans évoquent plutôt une capacité à structurer un groupe mondial, malgré les aléas.
Un projet à confirmer
Pour l’heure, aucune offre n’a été officiellement déposée pour Watford ou Sheffield Wednesday. Mais les discussions existent, et la volonté de Textor est réelle. Dans un football anglais de plus en plus convoité par les investisseurs étrangers, sa recherche d’un club à taille humaine, en dehors de l’élite, semble cohérente avec sa volonté de contrôle et de développement à moyen terme.
Reste à savoir si cette nouvelle tentative anglaise sera mieux accueillie que la précédente. Car si John Textor a souvent été perçu comme un homme aux grandes ambitions, ses réalisations concrètes n’ont pas toujours suivi. En Championship, où la pression est forte mais les marges de manœuvre plus importantes qu’en Premier League, il pourrait enfin trouver le cadre idéal pour imposer sa marque.