La disparition brutale de Diogo Jota, attaquant de Liverpool, et de son frère André Silva, a bouleversé le monde du football. Les premières conclusions de l’enquête espagnole désignent une vitesse excessive comme cause probable de l’accident. Une tragédie d’autant plus amère qu’elle semble avoir pu être évitée.
Un excès de vitesse au cœur de l’accident
Moins de deux semaines après l’accident qui a coûté la vie à Diogo Jota, 28 ans, et à son frère cadet André Silva, 25 ans, les premières constatations de la Guardia Civil espagnole viennent apporter des précisions. Selon un communiqué publié ce mardi, les éléments recueillis tendent « vers un grand excès de vitesse », bien supérieur à la limite autorisée sur l’autoroute où le drame s’est produit, dans la province de Zamora, au nord-ouest de l’Espagne.
Le véhicule, une Lamborghini Huracan de location, aurait quitté la route dans la nuit du 25 au 26 juin avant de prendre feu. D’après les forces de l’ordre, l’un des points clés de l’expertise en cours reste l’analyse des traces laissées par les pneus, mais les premiers relevés laissent peu de place au doute : la voiture roulait à une vitesse bien trop élevée pour permettre un contrôle suffisant en cas de manœuvre brutale.
Diogo Jota probablement au volant
Les enquêteurs estiment avec un degré élevé de certitude que Diogo Jota lui-même était au volant au moment de l’accident. Cette précision, bien que douloureuse pour les proches, permet d’orienter plus clairement l’analyse des causes du drame.
Le joueur portugais et son frère, également footballeur professionnel en deuxième division portugaise, sont morts sur le coup, selon les secours arrivés sur place. Aucun autre véhicule n’a été impliqué, ce qui renforce l’hypothèse d’une perte de contrôle en lien avec la vitesse et les caractéristiques de la voiture, un modèle puissant souvent critiqué pour sa faible tolérance aux erreurs de conduite.
Une trajectoire tragique, un avenir fauché
La nouvelle de la disparition de Diogo Jota a provoqué une onde de choc dans le monde du football. Arrivé à Liverpool en 2020 en provenance de Wolverhampton pour 49 millions d’euros, l’attaquant s’était imposé comme une pièce maîtresse de l’effectif de Jürgen Klopp, apportant sa vitesse, son sens du but et son esprit de combat à l’équipe. Il avait notamment contribué au titre de champion d’Angleterre décroché par les Reds la saison passée.
Moins connu du grand public, André Silva, son frère cadet, évoluait quant à lui dans les divisions inférieures portugaises. Les deux frères étaient très proches, partageant la passion du football depuis leur enfance à Gondomar, près de Porto, où ont eu lieu leurs obsèques samedi dernier. La cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités du football portugais et anglais, dans une émotion palpable.
Un voyage vers Liverpool interrompu
Selon des médias portugais, Diogo Jota avait prévu de rejoindre Liverpool en ferry depuis Santander. Une option choisie sur recommandation médicale : il lui avait été déconseillé de prendre l’avion après une récente intervention chirurgicale au poumon. Le couple venait par ailleurs de célébrer leur mariage, quelques jours à peine avant l’accident, entouré de leurs proches et de leurs trois enfants.
C’est donc sur la route de ce retour vers l’Angleterre, censé être une reprise en douceur, que le destin a frappé. Une route pourtant bien connue et sécurisée, mais sur laquelle la vitesse semble avoir transformé un simple trajet en cauchemar.
La perte de Diogo Jota dépasse le football
Au-delà des chiffres et des analyses techniques, c’est d’abord la perte humaine qui marque les esprits. Diogo Jota, par son professionnalisme et sa discrétion, s’était imposé comme un joueur respecté dans le vestiaire de Liverpool comme en sélection portugaise. Son engagement, sa détermination sur le terrain et son humilité en dehors avaient forgé une image de joueur exemplaire.
Le club de Liverpool lui a rendu hommage dans une série de messages poignants, tout comme la Fédération portugaise, qui a salué « un homme de cœur et un athlète de haut niveau ». Dans les tribunes d’Anfield comme au stade de Gondomar, les minutes de silence, les maillots déposés, les larmes et les chants résonnent comme un dernier au revoir.
L’enquête se poursuit
Si les premières conclusions orientent clairement vers un excès de vitesse, l’enquête n’est pas encore totalement achevée. Les experts doivent encore confirmer les conditions exactes de la sortie de route et du déclenchement de l’incendie. Des tests techniques sur le véhicule, ainsi qu’une analyse complète des données GPS et mécaniques, viendront affiner les responsabilités et les circonstances.
Mais pour la famille, les amis, les coéquipiers et les supporters, ces réponses ne changeront rien à l’essentiel : deux vies ont été fauchées brutalement, et une communauté du football est aujourd’hui en deuil.