Face à la crise qui secoue l’Olympique Lyonnais depuis plusieurs mois, John Textor a décidé de passer la main. Le président américain a démissionné et a désigné sa compatriote Michele Kang pour lui succéder. Déjà à la tête de la section féminine du club, la femme d’affaires entend désormais redresser l’ensemble de la maison OL, alors que le maintien du club en Ligue 1 reste suspendu aux décisions de la DNCG.
Une crise profonde qui pousse Textor au retrait
C’est une décision lourde de conséquences, mais que John Textor a jugée nécessaire pour l’avenir de l’OL. Ce lundi, l’homme d’affaires américain a annoncé sa démission de la présidence du club rhodanien, après des mois de turbulences financières, sportives et institutionnelles. Face aux difficultés accumulées, notamment en matière de gestion budgétaire et de relations avec les instances du football français, Textor a préféré se retirer et confier la direction à un autre visage déjà bien implanté dans l’organigramme lyonnais.
Cette décision survient à un moment critique : l’OL est sous la menace d’une relégation administrative, en attendant le verdict de la commission d’appel de la DNCG. Un contexte explosif, qui nécessite une direction claire, crédible et efficace pour convaincre les autorités du sérieux du projet lyonnais.
Michele Kang, de l’ombre à la lumière
Le nom de Michele Kang n’est pas inconnu à Lyon. Depuis mai 2023, la femme d’affaires américaine est propriétaire de la section féminine, rebaptisée « OL Lyonnes », qu’elle a rapidement restructurée et stabilisée. Forte d’une réputation de gestionnaire exigeante et visionnaire, Kang a imposé sa marque dans un secteur du club souvent érigé en modèle.
Son passage à la tête de l’équipe féminine s’est traduit par une modernisation des structures, une attention renforcée à la performance et un retour à une certaine excellence sportive. Autant d’éléments qui ont convaincu Textor — son compatriote et voisin en Floride — de lui confier désormais la présidence de l’ensemble du club.
Mais ce changement de dimension ne sera pas sans obstacles. Kang devra rapidement se défaire de l’étiquette de « bras droit » de Textor, alors même que ce dernier reste actionnaire influent via Eagle Football. Elle devra aussi convaincre les supporters qu’elle peut incarner une nouvelle ligne directrice, plus claire, plus rigoureuse, plus ambitieuse.
Un style affirmé, entre indépendance et ambition
À 66 ans, Michele Kang incarne un leadership à l’américaine : directe, méthodique, et dotée d’une solide fortune personnelle, elle est connue pour être à la fois exigeante et très investie. Ancienne figure du secteur technologique et de la santé aux États-Unis, elle a réussi à bâtir un empire entrepreneurial avant de se tourner vers le sport, avec un intérêt particulier pour le football féminin et la diversité dans le management.
Selon plusieurs sources internes, Kang partage avec Textor un goût pour l’innovation, une méfiance vis-à-vis des structures traditionnelles du football européen, et un sens aigu du business. Mais là où son prédécesseur a parfois péché par improvisation et communication brouillonne, Kang affiche une rigueur et une discrétion bien plus affirmées, des qualités qui pourraient rassurer les instances comme les partenaires économiques du club.
L’urgence de la DNCG et le défi du redressement pour Michele Kang
Avant de pouvoir penser au sportif, la priorité de Michele Kang sera de sauver l’OL devant la DNCG. La commission d’appel doit prochainement statuer sur les comptes du club, après une première décision inquiétante. Kang devra défendre un projet crédible, équilibré et ambitieux, en misant sur sa réputation de femme d’affaires sérieuse et sur les garanties financières qu’elle est prête à offrir.
Parallèlement, elle devra aussi reconstruire une structure stable autour de l’équipe professionnelle masculine, confiée à Paulo Fonseca, tout juste nommé entraîneur. L’objectif est clair : redonner de la cohérence au projet sportif, sécuriser l’avenir financier du club et apaiser les tensions qui minent le vestiaire comme les tribunes.
Une nouvelle direction pour une reconstruction espérée
Le départ de John Textor marque un tournant pour l’Olympique Lyonnais. En plaçant Michele Kang à la présidence, le club change de visage, sans rompre totalement avec l’héritage américain. Cette nomination sonne comme la dernière carte d’un projet fragilisé, qui doit désormais faire ses preuves dans l’urgence.
Dotée d’une forte personnalité, d’une vision entrepreneuriale claire et d’un vrai sens de l’organisation, Michele Kang a les atouts pour redresser l’OL. Mais pour réussir, il lui faudra à la fois convaincre les instances, rassembler les forces vives du club et regagner la confiance des supporters. Une mission de taille, mais peut-être l’opportunité d’un renouveau pour l’institution lyonnaise.