Critiqué pour son jeu au pied depuis son arrivée au PSG, Gianluigi Donnarumma semble avoir définitivement tourné la page de ses errements passés. Grâce à une adaptation tactique opérée par Luis Enrique, l’Italien rayonne dans cette Coupe du monde des clubs et s’impose à nouveau comme un rempart de classe mondiale.
Transformation tactique de Donnarumma au cœur du renouveau
Depuis le début de l’année 2025, le PSG n’a plus à trembler lorsque le ballon arrive dans les pieds de Gianluigi Donnarumma. L’inquiétude chronique née de ses relances approximatives semble appartenir au passé. Une mutation que l’on doit à une décision forte de Luis Enrique, qui a choisi d’adapter son système pour tirer le meilleur de son gardien, plutôt que de le forcer à entrer dans un moule qui ne lui convenait pas.
Un entraîneur de gardiens de Ligue 1, ayant préféré rester anonyme, a mené une étude sur la transformation du portier parisien. Selon lui, le changement est aussi simple qu’efficace : « Tactiquement, c’est monstrueux de la part du coach. Il ne s’est pas entêté à vouloir le faire jouer au pied et Donnarumma a repris confiance. » En le recentrant sur ses qualités fondamentales, principalement sur sa ligne et dans sa surface, Luis Enrique a redonné à Donnarumma un rôle clair, loin des exigences du « gardien-lanceur » moderne.
Des statistiques révélatrices d’un retour au sommet
Depuis le début de la Coupe du monde des clubs, Donnarumma n’a encaissé qu’un seul but. C’était contre Botafogo en phase de groupes, sur une frappe déviée contre laquelle il ne pouvait pas grand-chose. Pour le reste, c’est un sans-faute. Sa solidité est devenue l’un des piliers du bon parcours parisien dans ce tournoi. Mais ce n’est pas un phénomène isolé : cela fait désormais six mois que le champion d’Europe 2021 réalise des prestations solides et régulières.
Lors de la phase à élimination directe de la Ligue des champions, il a été déterminant : des arrêts décisifs contre Liverpool, notamment lors du match retour des huitièmes de finale, et deux penalties stoppés dans la séance. Face à Aston Villa en quarts, même sérénité, même présence. Sur l’ensemble de la compétition européenne, il figure dans le top 5 des meilleurs gardiens, avec 77 % de tirs arrêtés et une moyenne de 0,75 but encaissé par match.
La fin d’un malentendu sur le rôle de Donnarumma
Certains ont tenté d’expliquer cette montée en puissance par des éléments extérieurs, comme sa paternité récente ou la cicatrice laissée par le violent contact avec Wilfried Singo fin 2024. Mais pour l’expert des gardiens interrogé, l’élément déclencheur est bien plus concret : « Le PSG travaille différemment par rapport à Gianluigi. Luis Enrique voulait un gardien capable de relancer au pied sous pression. Mais ce n’est pas son profil. »
Ce constat, aussi évident qu’il puisse paraître, a mis du temps à s’imposer à Paris. Pendant plusieurs saisons, Donnarumma a dû composer avec une image de gardien peu fiable, trop souvent exposé par des situations où il n’était pas à l’aise. Le souvenir de sa bourde face à Karim Benzema en 2022, lors de l’élimination contre le Real Madrid, a longtemps pesé sur sa réputation. Aujourd’hui, cette ère semble révolue.
L’inspiration Courtois, la simplicité retrouvée
La comparaison avec Thibaut Courtois, régulièrement évoquée dans les milieux d’entraîneurs, est révélatrice. « Courtois ne fait pas plus que ce qu’il sait faire. Il joue simple, propre. Donnarumma, lui, a parfois voulu trop en faire, quitte à se mettre en danger », explique le coach interrogé. L’évolution actuelle tend vers cette même logique : limiter les risques, maximiser la concentration sur l’arrêt pur, le placement, l’autorité dans les airs.
Donnarumma ne cherche plus à briller par sa relance. Il l’utilise quand elle est possible, mais refuse désormais de subir un pressing haut pour tenter une passe hasardeuse. « Il va mettre des ballons mi-longs, souvent vers Hakimi ou Nuno Mendes, en fonction du positionnement adverse », détaille l’analyste. Un jeu plus direct, moins ambitieux techniquement mais bien plus adapté à ses qualités.
La confiance retrouvée, le vestiaire conquis
Ce repositionnement n’a pas seulement changé ses statistiques, il a aussi modifié la perception de Donnarumma dans le vestiaire et parmi ses pairs. Lui que l’on disait fébrile ou trop jeune pour assumer le rôle de numéro un au PSG apparaît désormais serein, déterminé, solide. « Il a retrouvé confiance, ça saute aux yeux », confirme l’entraîneur de Ligue 1. Cette confiance se ressent dans ses prises de balle, dans ses sorties, et surtout dans l’attitude générale de la défense parisienne, bien plus rassurée qu’il y a un an.
En redevenant un gardien « à l’ancienne », fort sur sa ligne et décisif dans les moments clés, Donnarumma a enfin trouvé sa place à Paris. Loin des canons modernes du poste, il incarne un style plus classique mais terriblement efficace. Et dans cette Coupe du monde des clubs, où chaque arrêt peut faire basculer un destin, cela pourrait bien faire toute la différence.