Après la rétrogradation administrative en Ligue 2, l’Olympique Lyonnais tourne une page de son histoire. Ce lundi, Michele Kang a officiellement été nommée présidente du club. Déjà à la tête de la section féminine, la milliardaire américaine succède à un John Textor poussé vers la sortie, dans un contexte de crise institutionnelle et financière sans précédent.
Michele Kang, du foot féminin à la présidence générale
Ce n’était plus qu’une question de jours. Comme pressenti, Michele Kang a été désignée ce lundi matin nouvelle présidente de l’Olympique Lyonnais. Propriétaire et grande architecte de la section féminine lyonnaise depuis 2023, la femme d’affaires de 66 ans devient la première femme à occuper ce poste à la tête de l’OL masculin. Un tournant historique, à un moment critique de la vie du club.
La nomination a été officialisée en même temps que celle de Michael Gerlinger au poste de directeur général. L’ancien dirigeant du Bayern Munich accompagnera Kang dans une gouvernance totalement refondée. Derrière cette transition express : le feu vert d’Ares Management, le fonds d’investissement qui a prêté près de 400 millions d’euros à Eagle Football pour le rachat du club il y a deux ans.
Textor quitte la scène, sous pression maximale
Le départ de John Textor semblait inévitable depuis l’annonce de la rétrogradation administrative du club par la DNCG. Mis en cause pour sa gestion financière, son absence de comptes sécurisés pour l’OL et sa politique de multipropriété jugée trop floue, l’Américain n’a pas résisté à la pression croissante venue d’Ares et des instances françaises.
Dans un communiqué, l’homme d’affaires a officialisé sa démission de l’ensemble de ses fonctions, y compris du conseil d’administration. Il a tenté de livrer une sortie digne :
« Je suis extrêmement fier de nos succès sportifs à l’OL, qui a réussi à reconstruire son équipe et à revenir dans les compétitions européennes. (…) Michele est le choix idéal pour diriger l’OL dans la phase suivante. »
Des mots mesurés, mais qui peinent à faire oublier deux années de tensions, d’incertitudes et de relations compliquées avec la DNCG et la LFP.
Une reprise en main… imposée ? Michele Kang sous pression
Si Kang apparaît comme la nouvelle figure de proue du club, sa nomination doit beaucoup à la pression du fonds Ares. Face au chaos institutionnel, il fallait présenter aux autorités un nouveau visage capable de redonner de la crédibilité au projet lyonnais. En interne, certains parlent d’une « reprise en main forcée » pour éviter l’effondrement du modèle Eagle Football en France.
Derrière l’annonce, plusieurs inconnues demeurent. Kang aura-t-elle la pleine latitude pour réorganiser le club ? Avec Gerlinger, tentera-t-elle de recentrer l’OL sur une stratégie plus traditionnelle, ou s’inscrira-t-elle encore dans une logique globale de groupe ? Autant de questions qui devront rapidement trouver des réponses alors que le mercato s’ouvre dans un contexte sportif et financier délicat.
Le défi colossal de la Ligue 2
Le nouvel attelage Kang–Gerlinger arrive avec une feuille de route claire : sortir l’OL de la crise. Mais l’urgence est totale. Le club, relégué en Ligue 2 à titre provisoire, doit d’abord convaincre la DNCG dans les prochains jours pour espérer un repêchage administratif. À défaut, il faudra rebâtir une équipe capable de remonter dès la première tentative.
L’effectif, construit pour la Ligue 1 et les compétitions européennes, pourrait être décimé par des départs. Les finances restent fragiles, et les tensions en coulisses ne sont pas totalement apaisées. Dans ce contexte, Kang hérite d’un OL aussi prestigieux que fracturé. Son arrivée est saluée pour son profil de dirigeante moderne et structurée, mais son manque d’expérience dans le football masculin professionnel soulève des interrogations.