Certains champions ne se sont pas contentés d’écrire leur légende sur les terrains, les rings ou les pistes. Après – ou parfois pendant – leur carrière, ils ont su se réinventer dans d’autres domaines, au-delà de la gloire sportive. Cinéma, musique, politique, affaires, médias… Grâce à leur charisme, leur intelligence médiatique ou leur esprit d’entreprise, ces athlètes ont franchi les frontières du sport pour devenir des icônes culturelles, politiques ou économiques. Retour sur ces trajectoires hors norme.
Arnold Schwarzenegger : du culturisme à Hollywood… puis à la politique
Avant de devenir gouverneur de Californie et icône du cinéma d’action, Arnold Schwarzenegger a d’abord régné sur le monde du culturisme. Sept fois vainqueur de Mr. Olympia, l’Autrichien a construit son physique légendaire dans les salles de musculation avant de conquérir le grand écran avec Conan le Barbare, Predator ou encore Terminator.
Mais c’est en politique que « Schwarzy » surprend le plus. En 2003, il est élu gouverneur de Californie, réélu en 2006, et devient une figure majeure de la vie publique américaine, bien au-delà de ses origines sportives. Sa trajectoire est sans doute la plus spectaculaire parmi celles des sportifs devenus figures de la culture populaire mondiale.
Michael Jordan : de la gloire sportive à l’empire économique
Michael Jordan est bien plus qu’un joueur de basket. Dès les années 1990, il devient une marque à lui seul. Son contrat avec Nike donne naissance à la mythique gamme « Air Jordan », qui génère encore aujourd’hui des milliards de dollars.
Après sa carrière, MJ devient un homme d’affaires redoutable. Il investit dans diverses industries, notamment le sport, en devenant propriétaire majoritaire des Charlotte Hornets en NBA. Aujourd’hui milliardaire, Jordan est l’exemple parfait de l’athlète qui a su transformer son image en une puissance économique durable.
Ronda Rousey : de l’octogone aux écrans, histoire d’une gloire sportive qui dure
Première grande star féminine de l’UFC, Ronda Rousey a conquis le public par sa domination sans partage en arts martiaux mixtes, mais aussi par sa personnalité médiatique explosive. Dès son apogée sportive, elle s’ouvre aux médias, pose pour des magazines, et joue dans des films comme Fast & Furious 7 ou The Expendables 3.
Après sa défaite contre Holly Holm, elle entame une transition vers le divertissement. Elle rejoint la WWE, la célèbre fédération de catch, et continue de construire une carrière dans le spectacle sportif. Rousey est la preuve qu’un athlète peut rebondir et se redéfinir loin de sa discipline d’origine.
Tony Parker : businessman et homme de culture
Tony Parker, quadruple champion NBA avec les Spurs, aurait pu se contenter d’une retraite sportive paisible. Mais le meneur français a toujours eu un œil sur l’après. Il devient propriétaire du club de basket de l’ASVEL, qu’il développe comme un projet sportif ambitieux. Mais ce n’est pas tout : il investit dans l’hôtellerie de luxe, le vin, l’événementiel.
Mélomane et francophone convaincu, il a même tenté l’aventure musicale avec un album de rap en 2007. Moqué à l’époque, cet essai illustre pourtant sa volonté de se diversifier. Parker incarne cette nouvelle génération d’athlètes-entrepreneurs, qui veulent marquer leur époque au-delà du jeu.
Eric Cantona : l’artiste rebelle devenu comédien
Joueur flamboyant et imprévisible, Eric Cantona a toujours cultivé une certaine théâtralité. Son départ prématuré du football en 1997 ouvre la voie à une reconversion artistique étonnante. Cantona devient comédien, jouant aussi bien dans des films d’auteur que dans des publicités iconiques. Il s’essaie aussi à la poésie, au théâtre et à la photographie.
Réfractaire à l’ordre établi, il garde sa posture d’artiste libre et engagé. Son image de footballeur rebelle s’est transformée en celle d’un intellectuel atypique. Un exemple rare d’un athlète devenu figure artistique sans renier son passé.
Serena Williams : influenceuse, entrepreneure et icône culturelle
Dominatrice sur les courts de tennis pendant deux décennies, Serena Williams a su façonner une image qui dépasse le cadre du sport. Elle devient une figure de l’empowerment féminin, s’engage pour les minorités et développe sa marque personnelle avec une ligne de vêtements, des investissements dans la tech, et des participations dans des entreprises dirigées par des femmes.
Serena est aussi très active sur les réseaux sociaux, où elle s’exprime avec sincérité sur la maternité, la pression des femmes dans le sport ou les inégalités. Son influence s’étend bien au-delà du tennis, faisant d’elle une voix incontournable de son époque.
Des icônes aux multiples visages, bien au-delà de la gloire sportive
Ces parcours témoignent d’une évolution profonde du statut des athlètes. Jadis cantonnés à leur performance physique, ils sont aujourd’hui perçus comme des marques, des entrepreneurs, des artistes ou des figures politiques. Leur célébrité ne se limite plus au sport : elle s’étend aux industries du divertissement, de l’économie et de la culture.
Dans un monde où l’image compte autant que le palmarès, les sportifs les plus influents sont souvent ceux qui savent exister ailleurs que sur le terrain. De Schwarzenegger à Serena Williams, en passant par Jordan et Cantona, ces trajectoires montrent que la carrière d’un athlète peut ne faire qu’introduire… une vie bien plus vaste encore.