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Novak Djokovic : l’éternel affamé du tennis mondial

TOPSHOT - Serbia's Novak Djokovic waves to the crowd with tears in his eyes after losing his men's first round singles tennis match against Argentina's Juan Martin Del Potro at the Olympic Tennis Centre of the Rio 2016 Olympic Games in Rio de Janeiro on August 7, 2016. / AFP PHOTO / Roberto SCHMIDT

À 38 ans, Novak Djokovic n’en finit plus de repousser les limites du sport de haut niveau. Si certains le disent sur le déclin, lui ne parle que de records à battre. Entre volonté de fer, science du corps et solitude du champion, retour sur une trajectoire hors du commun.

Le dernier survivant du Big Three

Quand Roger Federer a pris sa retraite en 2022, suivi de Rafael Nadal en 2024, une page mythique du tennis s’est tournée. Mais Novak Djokovic, lui, est toujours là. Fidèle à son habitude, le Serbe déjoue les pronostics et reste, en 2025, une figure centrale du circuit ATP. Vainqueur de 24 tournois du Grand Chelem, il détient déjà tous les records majeurs : semaines passées à la première place mondiale, titres en Masters 1000, confrontations gagnées contre ses deux rivaux historiques…

Alors que le monde du tennis se cherche de nouvelles icônes, Djokovic continue de hanter les tableaux finaux, bousculant des adversaires parfois de 15 ans ses cadets. Son secret ? Une hygiène de vie millimétrée, une préparation mentale sans faille, et surtout, une faim de victoire intacte. Là où beaucoup se reposent sur leurs lauriers, lui veut laisser une trace indélébile.

Une carrière bâtie dans la douleur

Djokovic n’a pas eu le chemin doré de certains prodiges. Né en 1987 à Belgrade, il grandit dans une Yougoslavie en guerre. Son apprentissage du tennis se fait entre les frappes de balles et les bruits de bombardements. Très tôt, il forge un mental de survivant. Ce socle lui permettra de traverser toutes les tempêtes du circuit avec une résilience impressionnante.

S’il a parfois souffert d’un déficit de popularité face à l’aura charismatique de Federer ou à la combativité romantique de Nadal, Djokovic a fini par imposer son propre style : chirurgical, complet, adaptable à toutes les surfaces. Il ne joue pas pour séduire, il joue pour gagner. Et il le fait mieux que personne depuis quinze ans.

L’obsession des records

Novak Djokovic ne s’en cache pas : il veut être considéré comme le plus grand joueur de tous les temps. Pour lui, cela ne passe pas par les sentiments, mais par les chiffres. Chaque titre est un échelon de plus vers l’absolu. Sa quête des records n’est pas égoïste, elle est existentielle. Elle est le moteur de son entraînement quotidien, de ses sacrifices personnels, de ses choix parfois contestés.

Car oui, Djokovic divise. Sa position sur la vaccination contre le Covid-19 en 2022, qui lui a valu d’être expulsé d’Australie, a entaché son image. Mais il a su rebondir, transformant la polémique en motivation supplémentaire. Là où certains voyaient une chute, il a vu une opportunité de revenir plus fort, ajoutant d’autres lignes à son palmarès.

Un corps d’élite au service de la longévité

À l’instar d’un Cristiano Ronaldo ou d’un LeBron James, Djokovic est un obsessionnel de la préparation physique. Régime sans gluten, yoga, cryothérapie, méditation, suivi biomécanique : chaque aspect de son corps est optimisé pour durer. Il ne joue pas seulement contre ses adversaires, mais contre le temps.

En 2025, il a adapté son calendrier pour éviter les surfaces trop traumatisantes et maximiser ses chances dans les grands rendez-vous. Ce choix stratégique, couplé à son incroyable capacité de récupération, lui permet de rester compétitif à un âge où la plupart de ses pairs ont raccroché.

Une solitude assumée

Être au sommet si longtemps a un prix. Djokovic le sait. Il est devenu une figure à part dans le paysage du tennis. Si certains jeunes joueurs le respectent, peu se sentent proches de lui. Loin des clans, des petites rivalités d’égo, le Serbe évolue dans une forme de solitude royale.

Il est aussi l’un des rares grands champions à s’exprimer régulièrement sur des sujets hors tennis : écologie, géopolitique, éducation. Cette prise de parole, sincère mais parfois maladroite, l’éloigne encore un peu plus du consensus, mais lui donne une profondeur rare dans le sport moderne.

L’héritage d’un géant

Que restera-t-il de Novak Djokovic quand il décidera enfin de raccrocher ? Des chiffres hors norme, bien sûr. Mais aussi un style de jeu qui a redéfini la polyvalence, un mental à toute épreuve, et une capacité unique à se réinventer. Si son image publique a souvent été ambivalente, son impact sur le tennis est, lui, incontestable.

En 2025, il continue d’inspirer les jeunes générations, non par sa personnalité, mais par son éthique de travail, sa persévérance, et cette incroyable capacité à repousser les limites humaines. Il est l’incarnation vivante de la phrase : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »