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OL : “Même si Lyon ne descend pas, ça pue…”

Jean-Pierre Rivère

Jean-Pierre Rivère

Le journaliste Daniel Riolo ne croit pas au simple maintien comme planche de salut pour l’OL. Dans une saison cauchemardesque marquée par l’instabilité, les tensions internes et une perte d’identité, l’OL, même sauvé sur le plan comptable, inquiète profondément par ce qu’il est devenu.

Un maintien qui ne rassure personne

L’Olympique Lyonnais a peut-être évité la relégation, mais pour Daniel Riolo, le mal est bien plus profond. Invité à s’exprimer sur la saison 2024-2025 du club rhodanien, le journaliste n’a pas mâché ses mots : « Même si Lyon ne va pas en Ligue 2, ça ne sent pas bon. »

La formule est brutale, mais elle résume un sentiment largement partagé : celui d’un club en perdition, sauvé par quelques sursauts tardifs mais privé de cap, d’identité et de cohérence. Ce n’est pas la position au classement final qui inquiète Riolo, mais tout ce que révèle la manière dont l’OL a traversé l’exercice.

Une saison de chaos pour l’OL

Sur le plan sportif, Lyon a vécu une première moitié de saison catastrophique. Des défaites en série, un fond de jeu inexistant, des cadres en difficulté, et un vestiaire sous tension. La nomination de Pierre Sage sur le banc, après les échecs de Blanc puis Grosso, a permis de stabiliser la situation — mais très tardivement.

« Ce club a touché le fond dans la gestion, dans la communication, dans l’image qu’il renvoie », tacle Riolo. « On ne reconnaît plus rien de l’OL des années 2000 ou même 2010. Le stade est le même, le blason aussi, mais l’âme n’y est plus. »

Une direction de l’OL contestée

En toile de fond, la gestion de John Textor continue de diviser. Arrivé avec de grandes ambitions, l’homme d’affaires américain a multiplié les décisions contestées : stratégie floue, communication maladroite, mercato incohérent.

« Textor donne l’impression de découvrir le football européen en marchant sur un champ de mines », ironise Riolo. « Ce n’est pas juste un problème de président ou de coach, c’est tout un projet qui semble bancal. »

Les supporters aussi ont exprimé leur malaise tout au long de la saison, entre colère dans les tribunes et lassitude face à un club qu’ils peinent à reconnaître.

Un avenir incertain malgré le sursis

Le maintien acquis n’efface pas les doutes. Quelle direction sportive ? Quelle ambition réelle pour la saison prochaine ? Le centre de formation reste une richesse, mais la gestion des jeunes talents a manqué de continuité. Les rares recrues n’ont pas toujours convaincu, et certains cadres donnent le sentiment d’être en bout de cycle.

« Ce Lyon-là ne fait plus peur, ni sur le terrain, ni dans les bureaux », résume Riolo. « Ce n’est pas juste une mauvaise passe, c’est une crise de fond. »

Même la perspective d’une nouvelle saison en Ligue 1 n’enthousiasme pas forcément. Car sans changements profonds, le scénario pourrait se répéter. « Il ne suffit pas de ne pas tomber pour être en bonne santé. Ce club doit se réinventer, vite », conclut le journaliste.

L’OL face à son identité perdue

Le plus alarmant dans le constat de Daniel Riolo n’est pas la critique sportive — elle est presque évidente — mais l’idée que Lyon a perdu ce qui faisait sa force : une colonne vertébrale claire, un projet lisible, une fierté d’appartenance.

Longtemps considéré comme un modèle de stabilité, l’OL est aujourd’hui un symbole d’errance. Et même si la Ligue 2 est évitée, ce n’est pas un succès : c’est un signal d’urgence.

Pour retrouver sa place, l’OL devra faire bien plus que survivre : il devra reconstruire, assumer ses erreurs, et surtout, se souvenir de ce qu’il a été. Parce qu’en l’état, comme le dit Riolo, « ça pue ».