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Gallardo pète un câble : “Ce n’est pas l’essence du football”

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Battue par l’Inter Milan et éliminée dès la phase de groupes de la Coupe du monde des clubs, River Plate a quitté la compétition dans la frustration. Mais au-delà du score, c’est une décision de la FIFA qui a provoqué la colère de Marcelo Gallardo : la diffusion en direct de l’autre match du groupe sur les écrans du stade. Une innovation qui, selon lui, dénature l’esprit du jeu.

Une élimination douloureuse… et une colère froide

Mercredi soir, River Plate s’est inclinée 2-0 face à l’Inter Milan et a dit adieu à ses espoirs de qualification pour les phases finales de la Coupe du monde des clubs. Un échec cuisant pour le géant argentin, qui ambitionnait de jouer un rôle majeur dans ce tournoi au format inédit.

Mais au-delà de la défaite, c’est l’environnement du match qui a ulcéré Marcelo Gallardo. Au moment où son équipe jouait sa survie, les écrans du stade ont diffusé en temps réel les images de l’autre match du groupe, une victoire écrasante de Monterrey sur Urawa Red Diamonds (4-0). Une intrusion visuelle qui, pour l’entraîneur, a brisé la concentration et l’essence même de l’événement.

“Ce n’est pas normal” : Gallardo charge la FIFA

Interrogé après la rencontre par DAZN, Marcelo Gallardo n’a pas caché son agacement :
« Cela me semble une chose insolite. Ne pas comprendre l’ambiance, l’essence du jeu… Ce que cela signifie de disputer un match aussi important et de voir des images d’un autre match… C’est quelque chose qu’ils devraient revoir. Ce n’est pas l’essence du football. »

Pour l’ancien coach de River devenu une figure respectée du football sud-américain, cette pratique nuit à la pureté de la compétition. Dans un match à fort enjeu, où chaque minute peut faire basculer le sort d’une équipe, l’irruption d’informations extérieures peut altérer le comportement des joueurs, le rythme de la rencontre et l’émotion du moment.

« Il ne faut pas montrer d’images d’un autre match », insiste-t-il. « Cela a un impact. La FIFA devrait être plus sensible à ce genre de problèmes. Je ne pense pas que ce soit normal. »

Une innovation critiquée, un football aseptisé ?

La FIFA, dans une volonté de modernisation et de transparence, avait introduit cette nouveauté pour permettre aux supporters — et aux équipes — de suivre en temps réel l’évolution des classements dans les groupes. Une idée inspirée d’autres sports, comme le basket ou la Formule 1, où le spectateur est constamment connecté aux performances globales.

Mais dans le contexte du football, où chaque match est une histoire à part entière, cette superposition d’informations passe mal. Surtout lorsqu’elle intervient en pleine bataille pour la qualification.

Gallardo n’est pas le seul à alerter sur les dérives potentielles : plusieurs entraîneurs et joueurs estiment que cette hyper-visibilité finit par dénaturer le jeu, en modifiant les comportements en cours de match. Faut-il défendre à tout prix l’instant présent du match, ou ouvrir la porte à une vision élargie, “multi-écran”, comme le propose la FIFA ?

Une élimination au goût amer

La sortie de River Plate dès la phase de poules est en soi une déception majeure. Mais pour Gallardo, ce contexte technologique perturbant a contribué à rendre la tâche plus difficile encore. Loin d’un simple caprice, sa réaction pose une vraie question : jusqu’où doit aller l’innovation dans le football ?

Le football moderne ne cesse de se réinventer, entre VAR, caméras tactiques, datas en temps réel et écrans omniprésents. Mais à trop vouloir tout contrôler, ne risque-t-on pas d’en perdre l’essence même ? Celle de l’incertitude, du vécu sur le terrain, du souffle dramatique propre à chaque match ?

Gallardo, voix d’un football fidèle à ses racines

Marcelo Gallardo, connu pour son exigence tactique et sa vision passionnée du jeu, n’est pas homme à hausser le ton pour un détail. Sa sortie contre la FIFA est celle d’un entraîneur qui défend une certaine idée du football : celle où chaque match doit être vécu dans sa bulle, sans interférences extérieures, sans comparaison immédiate.

Un message fort, lancé au cœur d’une compétition mondialisée où le spectacle tend parfois à prendre le pas sur l’émotion brute. À la FIFA d’entendre, ou non, cet avertissement venu d’un technicien respecté, écarté de la course… mais pas du débat.