Actualités Football Une

Achraf Hakimi, un latéral droit au Ballon d’or ?

Mercato Ligue 1

Mercato Ligue 1

Et si le Ballon d’or changeait enfin de camp ? Pas de celui d’un attaquant vedette, mais d’un défenseur, qui plus est latéral droit. C’est le vœu formulé par Kevin Diaz, consultant pour RMC Sport, qui ne tarit pas d’éloges sur la saison exceptionnelle d’Achraf Hakimi au Paris Saint-Germain. Pour lui, le Marocain a atteint un niveau rarement vu à son poste… au point de mériter la plus prestigieuse des distinctions individuelles.

Une saison statistiquement hors normes pour Achraf Hakimi

Dix buts, quatorze passes décisives : les chiffres d’Achraf Hakimi sur l’exercice 2024-2025 pourraient à eux seuls résumer la trajectoire flamboyante du latéral droit parisien. Mais ce serait réducteur. Car au-delà de ses statistiques brutes, le joueur de 26 ans a brillé par une activité constante, une intelligence de jeu affinée, et une capacité à dicter le tempo des matchs depuis une position que l’on disait encore secondaire il y a peu.

À Paris, Hakimi a trouvé sa pleine dimension. Libéré dans un couloir qu’il occupe avec une intensité physique et une justesse technique remarquables, il s’est imposé comme un élément central du système parisien. Plus qu’un simple soutien offensif, il est devenu un véritable initiateur de mouvements, combinant avec Dembélé, Vitinha ou Mbappé avec une fluidité rare.

Kevin Diaz : « Achraf Hakimi amène le poste à un niveau exceptionnel »

Face à cette montée en puissance, Kevin Diaz n’hésite pas à sortir des sentiers battus. À l’heure où les discussions sur le Ballon d’or s’enflamment autour de Lamine Yamal ou d’Ousmane Dembélé, le consultant de RMC Sport milite pour une reconnaissance de l’apport d’Achraf Hakimi :

« Ousmane Dembélé a bien sûr marqué beaucoup de buts, c’est un Français, et s’il était Ballon d’or, je ne serais pas choqué. Lamine Yamal ? Un phénomène, un génie, il a gagné l’Euro à 17 ans. Mais si je devais voter pour le numéro 1 et choisir un Parisien, ce serait Hakimi. Il amène le poste à un niveau exceptionnel. »

L’argument central de Diaz repose sur la régularité, la polyvalence et la constance internationale d’Hakimi. Avec 85 sélections en équipe nationale du Maroc, dont plusieurs performances clés lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, le défenseur parisien a brillé autant en club qu’en sélection. Un équilibre que peu de prétendants au Ballon d’or peuvent revendiquer.

La revanche des latéraux ?

Depuis l’instauration du Ballon d’or, les défenseurs sont les grands oubliés du palmarès, et les latéraux encore plus. Hormis Fabio Cannavaro en 2006, sacré après une Coupe du monde héroïque, très rares sont ceux qui ont pu s’approcher sérieusement du podium. Le cas Hakimi pourrait relancer un débat plus large : celui de la place accordée aux postes dits « de l’ombre », à une époque où les schémas de jeu modernes redéfinissent les rôles traditionnels.

Chez Hakimi, l’apport ne se limite pas à la défense ou aux centres. Il intervient dans la construction du jeu, la couverture défensive, la transition rapide et le pressing haut. Son profil hybride, à la croisée du piston et du meneur excentré, en fait une pièce rare dans le football contemporain.

Des concurrents de taille… mais pas indiscutables

Bien sûr, le trophée n’échappe pas à la règle du charisme offensif. Avec son titre européen en poche et ses fulgurances techniques, Lamine Yamal incarne déjà le futur du football. Dembélé, de son côté, semble enfin avoir trouvé sa régularité et sa maturité, au point de devenir un cadre du PSG et de l’équipe de France.

Mais Kevin Diaz insiste :

« Intrinsèquement, Yamal est peut-être le meilleur joueur du monde aujourd’hui, mais le Ballon d’or ne récompense pas uniquement le talent. Il s’agit aussi d’impact, de régularité et d’influence. Et sur ces critères-là, Hakimi est irréprochable. »

Une reconnaissance au-delà du PSG ?

Si le Ballon d’or devait un jour revenir à un latéral, Hakimi pourrait en être le candidat idéal. À 26 ans, il est au sommet de sa carrière, et incarne une génération africaine fière et ambitieuse. Finaliste de la CAN en 2024, demi-finaliste de la Coupe du monde 2022, il a porté haut les couleurs du Maroc dans les plus grandes compétitions, devenant un symbole d’excellence bien au-delà du continent.

Au PSG, il est devenu plus qu’un joueur clé : un leader silencieux, constant et exemplaire. Dans une équipe souvent critiquée pour son manque d’équilibre, il a représenté une rare zone de stabilité et de performance.

Achraf Hakimi, un choix audacieux, mais légitime

Le soutien affiché de Kevin Diaz à Achraf Hakimi dans la course au Ballon d’or peut surprendre, tant l’histoire du trophée a peu valorisé les défenseurs. Mais à l’heure de repenser les critères d’évaluation des performances, la candidature du Marocain mérite une attention sérieuse.

Dans un football où les postes évoluent, où l’influence ne se mesure plus seulement en buts, Hakimi incarne peut-être le Ballon d’or du futur : un joueur complet, constant, capable d’élever son équipe sans occuper le devant de la scène. Une étoile discrète, mais brillante.