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Lebel : « Bordeaux-Bègles est la meilleure équipe d’Europe »

Mehdi Narjissi

Medhi Narjissi

Après l’élimination de Toulouse en demi-finale du Top 14 face à l’UBB (20-22), l’ailier Matthis Lebel n’a pas mâché ses mots au moment d’analyser la performance de son adversaire. Admiratif de la qualité de jeu bordelaise, le joueur du Stade Toulousain a même estimé que l’Union Bordeaux-Bègles était, à ses yeux, « la meilleure équipe d’Europe ». Un hommage appuyé, reflet d’un match au sommet et d’un niveau de jeu rare dans le rugby hexagonal.

Une défaite cruelle mais pas honteuse selon Lebel

Battus dans les toutes dernières minutes par l’UBB, les Toulousains ont vu leur rêve de doublé s’envoler. En tête pendant une grande partie de la rencontre, ils ont finalement cédé sur un essai de dernière minute de Damian Penaud, synonyme de qualification pour Bordeaux-Bègles.

Dans les couloirs du stade après le match, l’ailier international Matthis Lebel, encore marqué par l’intensité de la rencontre, a salué la performance de ses adversaires avec des mots forts : « L’UBB, c’est la meilleure équipe d’Europe. Ce qu’ils ont proposé ce soir, c’était impressionnant. »

Pour Toulouse, quintuple champion depuis 2011, cette défaite reste une désillusion, mais elle ne s’est jouée ni sur un manque d’engagement, ni sur un écart de niveau. C’est précisément ce que souligne Lebel, qui insiste sur le niveau d’excellence atteint par les Bordelais.

Un rugby total salué par l’adversaire

Ce qui a frappé les observateurs comme les joueurs toulousains, c’est la capacité de l’UBB à imposer son tempo et à varier les séquences de jeu. Dominateurs dans les rucks, créatifs dans les enchaînements, puissants sur les duels, les hommes de Yannick Bru ont livré une partition presque parfaite.

« Ils ont réussi à jouer juste pendant 80 minutes. Il n’y a pas eu de déchet, ils ont toujours trouvé la faille, toujours avancé », détaille Lebel. Un constat partagé par plusieurs cadres toulousains, qui ont souligné la maturité et la maîtrise tactique des Bordelais.

Cette performance majuscule vient confirmer une saison exceptionnelle de l’UBB, qui a déjà éliminé le Stade Français en barrage, puis fait tomber le champion d’Europe en demi-finale. Une montée en puissance qui légitime leur statut de favoris avant la finale.

L’UBB, nouveau visage du rugby français ? Lebel confirme la tendance.

Depuis plusieurs saisons, Bordeaux-Bègles progresse dans l’élite du rugby français. Longtemps vue comme une équipe séduisante mais inconstante, elle semble désormais avoir trouvé l’équilibre entre spectacle et efficacité. Sous l’impulsion de Yannick Bru et de leaders comme Maxime Lucu, Matthieu Jalibert ou Damian Penaud, l’UBB pratique un rugby ambitieux, moderne, mais aussi rigoureux.

Le compliment de Matthis Lebel, loin d’être anodin, témoigne d’un changement de regard sur ce club. Être qualifié de « meilleure équipe d’Europe » par un cadre du Stade Toulousain, multiple champion continental, en dit long sur le respect désormais accordé à Bordeaux-Bègles.

Et si le titre de champion d’Europe reste officiellement la propriété du Stade Toulousain cette saison, le jugement de Lebel reflète une vérité plus large : sur la dynamique, le jeu et la maîtrise collective, peu d’équipes rivalisent actuellement avec cette UBB.

Toulouse en fin de cycle ?

Cette demi-finale a aussi laissé entrevoir les limites d’un Toulouse pourtant champion d’Europe en titre. Usés physiquement par une saison chargée, privés de quelques éléments clés et mis sous pression par l’intensité bordelaise, les hommes d’Ugo Mola ont semblé accuser le coup dans les moments décisifs.

Matthis Lebel l’a reconnu : « On n’a pas su mettre le coup d’accélérateur au bon moment. Eux, ils l’ont fait. Ils étaient plus lucides, plus constants. » Un constat lucide, mais aussi une alerte pour le staff toulousain, qui devra sans doute réfléchir à la suite : renouveler certaines lignes, renforcer la rotation, et relancer la dynamique collective.

Une finale ouverte, mais un favori assumé

En qualifiant l’UBB de « meilleure équipe d’Europe », Matthis Lebel place clairement les Bordelais en position de favori pour la finale du Top 14. Une reconnaissance flatteuse, mais aussi une pression supplémentaire pour un club qui disputera sa première finale de championnat.

Face à eux se dressera un Stade Français revanchard, mais qui devra hausser son niveau pour espérer rivaliser. Car si l’UBB répète ce type de prestation, difficile d’imaginer une autre issue que son premier Bouclier de Brennus.

Et si Matthis Lebel a perdu une demi-finale, ses mots résonnent déjà comme un avertissement pour les années à venir : Bordeaux-Bègles n’est plus une promesse. C’est désormais une référence.