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JO 2024 : la Cour des comptes évalue à près de 6 milliards d’euros le coût public des Jeux

Parade

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Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 affichent une première estimation des coûts publics qui dépasse largement les attentes. La Cour des comptes vient de dévoiler un bilan préliminaire, chiffrant la dépense totale à près de six milliards d’euros. Un montant colossal, porté notamment par les mesures de sécurité renforcées. Si le Comité d’organisation parle de « chiffrage disproportionné », cette estimation soulève déjà de nombreuses questions sur la gestion financière de cet événement hors norme.

La première estimation salée des JO 2024

Lundi 24 juin 2024, la Cour des comptes a publié une première évaluation des dépenses publiques liées aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Selon ce rapport, près de six milliards d’euros ont été mobilisés pour accueillir l’événement mondial, dont 2,77 milliards pour l’organisation elle-même et 3,19 milliards consacrés aux infrastructures.

Ce montant colossal comprend une large palette de dépenses publiques : primes aux forces de l’ordre, constructions du village olympique et du centre aquatique à Saint-Denis, ainsi que des travaux accélérés sur la ligne 14 du métro, afin d’assurer la mobilité lors des Jeux. La sécurité apparaît comme un poste de dépense majeur, avec 1,4 milliard d’euros dédiés à la protection des athlètes, des spectateurs et des sites.

La sécurité : un poste majeurdes JO 2024, mais à l’efficacité contestée

L’aspect sécuritaire des JO de Paris 2024 est au cœur de ce chiffrage. La Cour des comptes révèle que près de la moitié des dépenses d’organisation (1,4 milliard d’euros sur 2,77 milliards) ont été consacrées à ce volet. Cette enveloppe englobe le déploiement massif de forces de l’ordre, la surveillance, les dispositifs anti-terroristes, ainsi que les dispositifs de sécurité technologique.

Face à ce chiffre, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) a réagi vivement, dénonçant un « chiffrage disproportionné » qui ne tiendrait pas compte des subventions spécifiques ou des aides privées. Selon eux, cette estimation exagère les coûts réels imputables directement à l’événement, en intégrant notamment des dépenses prévues de longue date ou engagées par d’autres entités.

Cette divergence d’interprétation souligne la complexité de budgétisation d’un événement d’une telle ampleur, où les frontières entre dépenses publiques, privées et partenariats institutionnels sont parfois floues.

Infrastructures : un investissement sur le long terme

Au-delà de l’organisation pure, la Cour des comptes pointe aussi les dépenses liées aux infrastructures, évaluées à 3,19 milliards d’euros. Ces sommes comprennent la construction du village olympique, qui sera ensuite transformé en logements sociaux et étudiants, ainsi que la création du centre aquatique olympique à Saint-Denis.

De plus, une part significative a été injectée dans la modernisation des transports en commun, notamment sur la ligne 14 du métro parisien. Ces travaux, accélérés pour être terminés avant l’ouverture des Jeux, visent à assurer un accès fluide aux sites et améliorer la mobilité urbaine durablement.

Si ces investissements représentent un coût important, ils s’inscrivent aussi dans une logique d’héritage. En effet, plusieurs infrastructures bénéficieront à la population locale après l’événement, contribuant à la revitalisation de certains quartiers.

Un débat sur le poids réel des coûts publics des JO 2024

La publication de cette première estimation ouvre un débat crucial sur la gestion financière des Jeux Olympiques. D’un côté, la Cour des comptes livre un chiffrage global qui inclut une multiplicité de dépenses parfois indirectement liées aux JO. De l’autre, le Cojo et certains responsables politiques appellent à relativiser ces chiffres, arguant que les retombées économiques, touristiques et d’image pour la France compenseront largement ces coûts.

Par ailleurs, le contexte de hausse générale des coûts liés à la sécurité dans les grands événements internationaux, en raison des menaces terroristes et des exigences de protection, fait que les Jeux de Paris ne font pas exception à la règle. Cela pose néanmoins la question du juste équilibre entre sécurité optimale et maîtrise budgétaire.

Une facture à dix chiffres qui interroge l’avenir

L’estimation de la Cour des comptes, proche des six milliards d’euros, constitue une première étape pour mieux comprendre l’impact financier des JO 2024. Elle souligne l’ampleur des moyens publics mobilisés et invite à un examen rigoureux de leur utilisation.

Alors que les Jeux se déroulent cet été, le regard des citoyens, des médias et des acteurs politiques est désormais tourné vers la capacité des organisateurs à maîtriser les coûts et à assurer un héritage durable. Au-delà de la fête sportive, ce chantier financier immense pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont la France conçoit ses grands événements internationaux.