Après les dérapages survenus lors de la tournée en Argentine en 2024, les Bleus s’apprêtent à s’envoler pour la Nouvelle-Zélande avec un mot d’ordre : discipline. Le staff du XV de France compte sur un cadre de vie strict, mis en place à l’automne dernier, et sur la responsabilité individuelle des joueurs pour éviter toute récidive.
Le XV de France en pleine tournée internationale
Un an après une tournée en Argentine marquée par plusieurs incidents extra-sportifs, le XV de France s’apprête à relever un tout autre défi en Nouvelle-Zélande. Les Bleus y disputeront trois tests face aux All Blacks les 5, 12 et 19 juillet prochains. Mais au-delà de l’enjeu sportif, le voyage est aussi un test de maturité pour le groupe France, dont l’encadrement a tiré les leçons des excès passés.
En réaction aux débordements survenus hors terrain en 2024, la Fédération française de rugby a instauré un nouveau cadre de vie pour ses sélections nationales. Ce plan, appliqué depuis l’automne dernier, repose sur une vingtaine de règles visant à garantir le professionnalisme et à protéger l’image du maillot tricolore. Le mot d’ordre : tolérance zéro sur les comportements inappropriés.
Une charte de conduite stricte
Concrètement, plusieurs mesures restrictives ont été mises en place. La consommation d’alcool dans les lieux de performance est désormais proscrite, tout comme les activités festives à base d’alcool. L’accès au groupe est également restreint aux seules personnes autorisées, afin de limiter les influences extérieures. Autrement dit, la vie de groupe est devenue plus encadrée, et les soirées débridées font désormais partie du passé.
Ce nouveau cadre s’applique non seulement au XV de France masculin, mais aussi aux treize autres équipes sous la houlette de la FFR. « C’est une règle commune à toutes les sélections », rappelle Florian Grill, président de la Fédération, qui se félicite des premiers résultats. « Le bilan est très positif. Le groupe vit bien, les joueurs sont pleinement investis, et on n’a plus eu d’incidents. »
La responsabilité individuelle en ligne de mire
Pour le président de la FFR, ce plan n’a pas pour but de brider les joueurs mais plutôt de leur rappeler qu’ils portent un symbole fort. « Quand on porte le coq, on représente quelque chose de plus grand que soi. C’est une responsabilité. On peut s’amuser, mais dans le respect de ce qu’on incarne. »
Le staff tricolore s’appuie donc sur la prise de conscience collective des joueurs, en particulier des leaders de groupe. Des réunions de sensibilisation ont été organisées avant le départ, et chacun sait ce qui est attendu de lui. Un manquement pourrait être lourd de conséquences, tant sur le plan disciplinaire qu’en termes d’image.
Une tournée très attendue
Sur le plan sportif, cette tournée en Nouvelle-Zélande marque une étape importante dans la reconstruction du XV de France après un Tournoi des Six Nations en demi-teinte. Face aux All Blacks, la France affrontera une équipe en pleine mutation, mais toujours redoutable sur ses terres.
Le staff de Fabien Galthié compte sur ces trois rendez-vous pour donner du temps de jeu à certains jeunes tout en consolidant des automatismes en vue des échéances à venir. Mais pas question de laisser le moindre élément extérieur perturber la préparation.
Une réputation du XV de France à redorer
L’année 2024 avait laissé des traces, ternissant l’image d’un groupe jusque-là perçu comme exemplaire. La FFR sait que la moindre incartade lors de cette tournée serait scrutée et commentée, en France comme à l’étranger. C’est pourquoi la ligne de conduite est claire : tout se joue sur le terrain, et rien ne doit venir parasiter la mission des Bleus.
Reste à voir si ce cadre rigoureux résistera à l’intensité du voyage, à la pression des matchs et aux tentations toujours possibles dans un pays passionné de rugby. Mais les signaux envoyés jusqu’ici laissent penser que le groupe a mûri.