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Wimbledon ferme la porte à Loïs Boisson : une décision qui fait débat

défi écologique

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Malgré son incroyable parcours à Roland-Garros, Loïs Boisson ne bénéficiera pas d’une invitation pour disputer le tableau principal de Wimbledon. Un revers inattendu qui suscite incompréhension et frustration, mais qui ne marque pas la fin des ambitions de la jeune tenniswoman française sur le gazon londonien.

De la terre battue aux étoiles : le printemps flamboyant de Loïs Boisson

Personne ne l’attendait à pareille fête. En quelques jours, Loïs Boisson est passée de l’ombre à la lumière, profitant de Roland-Garros 2025 pour inscrire son nom dans le paysage du tennis mondial. Issue des qualifications, la Française avait enflammé le public parisien par son jeu offensif, sa fraîcheur et sa combativité. Elle avait notamment éliminé deux têtes de série avant de céder en huitièmes de finale contre Aryna Sabalenka, non sans avoir résisté pendant trois sets intenses. Sa performance lui a valu un bond spectaculaire au classement WTA, passant de la 358e à la 67e place mondiale.

À seulement 21 ans, Boisson symbolise cette nouvelle génération de joueuses françaises qui osent, qui attaquent, qui ne craignent pas de bousculer l’ordre établi. En sortant de Roland-Garros, elle affichait une ambition légitime : jouer Wimbledon. Mais le classement arrêté au 19 mai – avant le début de son épopée parisienne – la prive d’un accès direct au prestigieux tournoi londonien.

Une wild card espérée… mais refusée

C’est donc avec espoir que la Niçoise a déposé une demande de wild card, l’une des huit invitations que le All England Club réserve aux joueuses n’entrant pas directement dans le tableau principal. Son agent, Jonathan Dasnières de Veigy, a confirmé que la démarche avait été faite dans les règles, accompagnée d’une lettre soulignant ses résultats récents et son potentiel.

Mais ce mercredi 18 juin, la réponse est tombée : Loïs Boisson ne bénéficiera pas d’invitation. Une décision difficile à digérer, tant pour la joueuse que pour le public français, qui voyait en elle une figure montante du tennis national. La Fédération française de tennis, sollicitée pour soutenir sa candidature, n’a visiblement pas été entendue.

Le comité d’organisation de Wimbledon, souvent réputé pour son conservatisme, a préféré attribuer ses wild cards à des joueuses britanniques ou à d’autres figures plus établies du circuit. Une logique parfois critiquée, qui privilégie les intérêts nationaux à la forme du moment.

Un passage obligé par les qualifications

Tout n’est cependant pas perdu pour la jeune Tricolore. Grâce à son nouveau classement, elle accèdera directement aux qualifications, qui débutent le 23 juin. Elle y figurera comme tête de série numéro 1, ce qui lui évitera, du moins sur le papier, les pièges les plus redoutables des premiers tours.

Les qualifications de Wimbledon sont réputées exigeantes, disputées sur gazon à Roehampton, loin du tumulte du All England Club. Trois matchs à gagner pour espérer rejoindre le tableau final – un parcours semé d’embûches, mais loin d’être inaccessible pour une joueuse qui vient de faire trembler le top 10 mondial.

Et qui sait ? Cette déception pourrait devenir une source de motivation supplémentaire. Loïs Boisson n’a rien à perdre, et son style de jeu, fondé sur l’agressivité et les prises de balle précoces, pourrait bien se révéler redoutable sur herbe.

Une décision qui interroge

La non-attribution de wild card à Boisson relance un débat récurrent sur la transparence des critères utilisés par Wimbledon. Faut-il privilégier les joueuses du pays hôte, comme c’est la tradition ? Récompenser les parcours récents, même s’ils interviennent après la date de clôture des classements ? Offrir une chance aux jeunes talents en pleine ascension ?

Dans le passé, d’autres tournois du Grand Chelem ont su faire preuve de souplesse. L’Open d’Australie ou l’US Open n’ont pas hésité à accorder des invitations à des joueuses en forme, indépendamment de leur nationalité. Wimbledon, en refusant cette ouverture, semble camper sur une posture plus conservatrice.

Le cas de Loïs Boisson, tout comme celui de d’autres joueuses prometteuses recalées, pourrait inciter à une réflexion plus large au sein des instances du tennis. Car le spectacle, l’émotion et l’élan populaire générés par de tels parcours méritent peut-être d’être mieux récompensés.

Un avenir prometteur, malgré le revers

Si la décision de Wimbledon est une douche froide, elle ne doit pas faire oublier l’essentiel : Loïs Boisson est désormais une joueuse qui compte. En quelques semaines, elle a changé de dimension, passant d’espoir discret à espoir affirmé. Son classement en témoigne, tout comme la reconnaissance croissante des observateurs du circuit.

Son été sera scruté de près : après Wimbledon, viendra la tournée américaine, puis l’US Open, où elle pourrait cette fois accéder directement au tableau principal. À condition de confirmer, bien sûr, mais l’élan est là.

Loïs Boisson n’a peut-être pas encore conquis Wimbledon, mais elle a conquis les cœurs. Et ce n’est sans doute que partie remise.