Annoncée comme un possible fiasco en tribunes, la rencontre entre le PSG et l’Atlético de Madrid a finalement déjoué tous les pronostics. Dans la fournaise californienne, 80.619 spectateurs ont rempli le Rose Bowl, offrant à la FIFA un début de Coupe du monde des clubs bien plus prometteur qu’espéré. Retour sur un succès inattendu.
Un match à haut risque… pour les tribunes
La Coupe du monde des clubs 2025, première du nom dans son nouveau format élargi, se déroule aux États-Unis, un pays encore à conquérir en matière de passion footballistique. À peine deux jours après le coup d’envoi de la compétition, une question brûlait déjà toutes les lèvres : le public américain allait-il se déplacer en nombre ? À en croire les premières images du match entre le PSG et l’Atlético de Madrid dimanche, la réponse semblait être « non ». Les tribunes du Rose Bowl, célèbre enceinte de Pasadena, paraissaient bien dégarnies en début de rencontre.
Mais ce premier coup d’œil a rapidement été contredit par la suite des événements. Au fil du match, les travées se sont peu à peu remplies, jusqu’à frôler le plein. À la fin du match, remporté 4-0 par un Paris Saint-Germain en démonstration, la FIFA annonçait un chiffre officiel : 80.619 spectateurs. Une affluence impressionnante, qui dépasse largement les attentes initiales et fait presque oublier les nombreuses inquiétudes exprimées à l’approche du match.
Un contexte peu favorable, entre météo et désintérêt supposé
Les craintes des organisateurs n’étaient pas infondées. Il faut dire que le timing avait de quoi faire tiquer : un coup d’envoi donné à midi, en plein soleil californien, avec des températures étouffantes. De plus, la Coupe du monde des clubs, même sous un nouveau format XXL, continue de traîner sa réputation de tournoi secondaire. Ni vraiment une coupe intercontinentale, ni une compétition à forte valeur historique pour le grand public américain, elle pouvait sembler peu attractive pour une audience habituée à la NBA, la NFL ou la MLB.
Ajoutons à cela un contexte politique tendu. À Los Angeles comme dans d’autres grandes villes américaines, des manifestations, bien que limitées, ont récemment eu lieu pour protester contre la politique migratoire du président en place. Le climat général n’était donc pas le plus propice à un engouement populaire massif autour d’un événement sportif international.
Des tribunes pleines… grâce à des billets bradés ?
Derrière cette affluence record pour un match de clubs en territoire américain, se cache toutefois une stratégie bien pensée de la FIFA : casser les prix. Face à une billetterie encore très loin du compte quelques jours avant le coup d’envoi, l’instance a mis en place une politique tarifaire agressive, allant jusqu’à proposer des billets à -80 % du tarif initial. Une mesure d’urgence qui, visiblement, a porté ses fruits.
Le match d’ouverture de la compétition, entre l’Inter Miami de Lionel Messi et Al-Ahly au Hard Rock Stadium de Miami, avait déjà donné un signal positif. Là aussi, les prévisions pessimistes avaient été balayées : le stade de 65.000 places était quasiment plein. De quoi donner des ailes à la FIFA et rassurer Gianni Infantino, qui, quelques jours plus tôt, s’était voulu confiant en affirmant que les stades seraient remplis. Pari gagné, du moins pour l’instant.
Un enjeu majeur : préparer le terrain pour 2026
Au-delà de cette Coupe du monde des clubs, c’est surtout la Coupe du monde 2026 qui est en ligne de mire. Organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique, cette future grand-messe du football mondial représentera un véritable test de maturité pour le « soccer » nord-américain. Si les stades sonnent creux pour un événement de moindre envergure un an auparavant, c’est toute l’organisation qui pourrait être fragilisée.
Avec un Rose Bowl quasi plein pour un PSG–Atlético disputé en pleine journée et sous un soleil de plomb, les signaux sont donc au vert. Certes, il a fallu ruser avec les prix, et la présence de stars planétaires comme Mbappé a sans doute joué son rôle. Mais le résultat est là : les Américains semblent prêts à se laisser séduire.
Et maintenant, confirmer
La vraie réussite de ce début de Mondial des clubs ne doit pas masquer les défis à venir. Le tournoi s’étale sur plusieurs semaines, avec des affiches parfois moins prestigieuses que PSG–Atlético ou Inter Miami–Al-Ahly. L’engouement sera-t-il toujours au rendez-vous pour des rencontres entre clubs asiatiques ou africains, moins médiatisés sur le sol américain ?
Autre défi : maintenir la dynamique au fil des jours. Une politique tarifaire agressive peut attirer un public curieux pour un match ou deux, mais l’intérêt peut vite retomber si la qualité des matchs ou l’atmosphère dans les stades ne suit pas.
Un premier test transformé, mais la partie ne fait que commencer
La FIFA peut souffler : le risque du flop pour ce premier week-end de compétition a été écarté. Le PSG a assuré le spectacle sur le terrain, et les tribunes ont suivi, contre toute attente. Ce succès d’affluence inattendu à Los Angeles envoie un signal encourageant pour la suite du tournoi – et surtout pour la Coupe du monde 2026. Reste à transformer l’essai dans les jours qui viennent.