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Djokovic vise les JO 2028 : « La seule chose qui me motive aujourd’hui »

Novak Djokovic à l'Accor Arena à Paris en novembre 2021.

À 37 ans, Novak Djokovic aurait pu tirer sa révérence en beauté. Mais c’est tout le contraire. Le champion serbe a surpris tout le monde en affirmant que son moteur actuel n’était plus un 25e titre du Grand Chelem… mais les Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Un ultime défi qu’il se prépare à relever, coûte que coûte, à 41 ans.

Los Angeles, ou rien

Dans un long entretien publié sur la chaîne YouTube du média croate (Ne)uspjeh prvaka, Novak Djokovic a envoyé un message limpide au monde du tennis : il est encore là, et il a un but précis. À la question de savoir ce qui l’anime encore après avoir quasiment tout gagné, sa réponse a été directe : « La seule chose à laquelle je pense en ce moment, la seule chose qui me motive, ce sont les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles, pour représenter mon pays. »

Un aveu surprenant, tant le Serbe semblait avoir concentré ses dernières années sur la quête du plus grand nombre de titres du Grand Chelem. Aujourd’hui co-détenteur du record avec 24 trophées majeurs, Djokovic laisse entendre que les JO ont désormais plus de valeur à ses yeux que les levées de l’Open d’Australie, de Roland-Garros, de Wimbledon ou de l’US Open : « Les Grands Chelems aussi, bien sûr, mais ils ne sont pas au niveau des Jeux olympiques selon moi. »

Un changement de cap après Roland-Garros

Sa sortie à Roland-Garros en juin dernier avait semé le doute. Battu en demi-finale par Jannik Sinner, Djokovic s’était longuement attardé sur le court, embrassant la terre battue, les yeux humides. Un geste lourd de sens, qui laissait présager une fin imminente. « C’était peut-être mon dernier match ici », avait-il même soufflé. Le monde du tennis s’était préparé à lui dire adieu.

Mais quelques semaines plus tard, le discours a changé du tout au tout. Djokovic ne tire pas un trait, bien au contraire : il se projette à quatre ans. Vers une dernière danse olympique, en Californie.

Un rêve en or né à Paris 2024

Si les JO ont pris une telle importance aux yeux du Serbe, c’est probablement parce qu’il a enfin décroché l’or olympique à Paris, en 2024. Dans une finale de légende face à Carlos Alcaraz sur la terre battue de Roland-Garros, Djokovic s’était imposé en deux tie-breaks serrés (7-6, 7-6), dans un combat mémorable. Cette médaille, longtemps manquée, était devenue l’accomplissement ultime de sa carrière.

Auparavant, son meilleur résultat restait le bronze décroché à Pékin en 2008. À Tokyo en 2021, il était reparti bredouille, frustré par une élimination précoce. Paris 2024 a changé la donne. Ce titre olympique semble avoir ravivé une flamme, celle de représenter la Serbie à travers un événement mondial unique.

Djokovic, dernier survivant du Big Three

Dans cet entretien fleuve avec Slaven Bilic, ancien footballeur et coach croate reconverti intervieweur, Djokovic a également évoqué l’impact des retraites de Federer et Nadal sur sa propre carrière. « Je suis vraiment différent depuis le départ de Rafa, je ne pensais pas que ça me ferait ça », confie-t-il avec une certaine gravité.

Djokovic est désormais le dernier du Big Three encore actif, et cette solitude semble lui conférer un statut particulier — celui du gardien d’une époque, d’un héritage. S’il reconnaît le talent immense de la nouvelle génération, à commencer par Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, il rappelle avec fermeté : « Ils sont très impressionnants, mais incomparables au Big Three. »

Une déclaration à la fois lucide et nostalgique, qui renforce l’idée qu’il veut transmettre quelque chose de son époque en prolongeant l’aventure jusqu’en 2028.

Un pari fou à 41 ans ?

Participer aux JO de Los Angeles à 41 ans ? Le pari est audacieux. Le corps de Djokovic, aussi affûté soit-il, ne pourra éternellement suivre. Mais le Serbe n’est pas un joueur comme les autres. Son hygiène de vie, sa discipline mentale et sa gestion des saisons ont toujours été au cœur de sa longévité exceptionnelle.

Peut-il rester compétitif encore quatre ans ? Rien ne garantit qu’il sera encore top 5 mondial à cet horizon, mais s’il reste dans le top 30, une participation est probable. Et si sa motivation reste intacte, tout devient possible. L’or à 41 ans ? Ce serait une fin digne d’un scénario hollywoodien, tout à fait dans l’esprit des Jeux de Los Angeles.

 

Alors qu’on le pensait à l’aube de sa retraite, Novak Djokovic nous rappelle qu’il est un champion à part, animé par des objectifs à long terme. Si le 25e Grand Chelem est encore dans son viseur, il est désormais clair que le rêve olympique de Los Angeles 2028 est son moteur principal.
À 41 ans, le Serbe compte bien encore une fois défier le temps, la logique et ses jeunes rivaux. Une chose est sûre : tant que Djokovic est sur le court, le tennis n’a pas dit son dernier mot.