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Waldemar Kita charge la LFP

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Dans un entretien récent, Waldemar Kita, président du FC Nantes, n’a pas mâché ses mots à l’égard de la Ligue de football professionnel. La crise des droits TV, les difficultés économiques des clubs et la gouvernance de Vincent Labrune sont au cœur de ses critiques, alors que les Canaris s’apprêtent à vivre un été mouvementé sur et en dehors du terrain.

Waldemar Kita fait une sortie au vitriol contre la Ligue

C’est un Waldemar Kita sans filtre qui s’est exprimé cette semaine au sujet de la situation économique actuelle de la Ligue 1. Le propriétaire du FC Nantes, qui sort d’une saison encore une fois délicate sportivement, s’est attaqué frontalement à la gestion de la Ligue de football professionnel et plus particulièrement à son président, Vincent Labrune.

Selon Kita, les difficultés financières qui touchent de nombreux clubs français trouvent leur origine dans les errements de la LFP autour des droits de diffusion télévisée. « Il n’a géré qu’un club, ce n’est pas un industriel », a-t-il déclaré à propos de Labrune, en référence à son passage à la tête de l’Olympique de Marseille. Une critique sèche, assortie toutefois d’un constat partagé de responsabilités : « On a tous une part de responsabilité. Moi aussi, et c’est le Sénat qui m’a ouvert les yeux. »

La crise des droits TV, une plaie ouverte

Depuis l’échec retentissant du contrat avec Mediapro en 2020, les droits TV sont devenus un sujet sensible dans le football français. Faute d’un accord solide pour la période 2024-2029, la LFP est toujours à la recherche d’un diffuseur principal, et cette incertitude pèse lourd sur les finances des clubs.

Pour Waldemar Kita, cette gestion chaotique a précipité les difficultés budgétaires du FC Nantes, comme de nombreuses autres formations de l’élite. « Aujourd’hui, on ne sait même pas sur quelles bases on peut construire notre budget », aurait-il confié. Dans ce contexte d’instabilité, les Canaris vont devoir composer avec des ressources limitées sur le marché des transferts.

Un été de transition pour les Canaris

Sur le plan sportif, la saison 2024-2025 s’annonce comme un nouveau cycle pour le club nantais. Après le départ d’Antoine Kombouaré, c’est l’entraîneur portugais Luis Castro qui prendra place sur le banc. Une arrivée qui doit permettre au FC Nantes de retrouver une identité de jeu plus affirmée et, surtout, de s’éloigner enfin durablement de la zone rouge.

Mais les chantiers sont nombreux. Nicolas Pallois, figure du vestiaire, ne prolongera pas, tout comme Marcus Coco. Quant à Matthis Abline, prêté par Rennes, il pourrait être transféré définitivement en cas d’offre convaincante. Ces départs vont contraindre la cellule de recrutement à dénicher des solutions malignes, souvent à bas coût, voire via des prêts ou des joueurs libres.

Waldemar Kita entre lucidité et ressentiment

Connu pour ses prises de position tranchées, Waldemar Kita n’a jamais caché son exaspération vis-à-vis du système actuel du football français. Dans cet entretien, il a fait preuve d’une certaine lucidité en admettant ses propres erreurs, tout en pointant du doigt le manque de vision industrielle de certains dirigeants du football hexagonal.

« On n’est pas armés pour rivaliser avec les modèles anglais ou allemands. On a trop longtemps misé sur des rentrées télévisuelles sans se diversifier », estime-t-il. Pour lui, l’avenir du championnat passe par une refondation en profondeur, aussi bien dans la gouvernance que dans la stratégie économique.

Une Ligue 1 à reconstruire

Les déclarations de Kita s’inscrivent dans un climat général de tension autour de la Ligue 1. À l’approche de la nouvelle saison, les clubs naviguent à vue, faute de garanties sur les droits TV. La LFP, de son côté, peine à rassurer alors que les négociations avec les diffuseurs traînent.

Le cas du FC Nantes illustre la fragilité d’un championnat encore dépendant d’un modèle économique en crise. Les tensions entre dirigeants de clubs et responsables de la LFP pourraient continuer de s’amplifier si aucune solution claire n’émerge dans les prochaines semaines.