La Women’s Tennis Association (WTA) a annoncé une évolution majeure dans sa politique d’accompagnement des joueuses. Désormais, celles qui interrompent leur carrière pour procéder à des traitements liés à la préservation de leur fertilité — comme la congélation d’ovocytes ou d’embryons — pourront bénéficier d’un classement protégé à leur retour à la compétition. Une avancée saluée pour l’égalité des chances et la reconnaissance des enjeux biologiques auxquels sont confrontées les sportives.
Un cadre plus juste pour les joueuses
Le monde du tennis féminin franchit une nouvelle étape dans la prise en compte de la réalité biologique des athlètes. La WTA a officialisé ce mercredi une extension du système de classement protégé, jusqu’ici réservé aux blessées ou aux femmes enceintes. Désormais, les joueuses qui décident d’interrompre temporairement leur carrière pour des raisons médicales liées à la fertilité seront également protégées.
Cette mesure concerne spécifiquement les joueuses qui s’engagent dans une procédure de congélation d’ovocytes ou d’embryons, ou toute autre démarche destinée à préserver leurs capacités reproductives. À condition d’être absentes pendant au moins dix semaines consécutives, elles pourront, à leur retour sur les courts, utiliser leur classement au moment de leur départ pour s’inscrire aux tournois.
Un pas en avant pour la liberté des femmes sportives
Cette décision constitue une reconnaissance formelle des contraintes uniques auxquelles sont confrontées les sportives de haut niveau. Dans une carrière où les années sont comptées et où chaque interruption peut coûter cher en termes de performances et de visibilité, les joueuses se retrouvaient souvent devant un dilemme difficile : prioriser leur carrière ou envisager leur avenir familial.
Avec cette nouvelle mesure, la WTA envoie un message clair. Les joueuses ne seront plus pénalisées pour avoir fait le choix de protéger leur fertilité, même si cela implique de s’éloigner temporairement du circuit. Cette annonce pourrait contribuer à libérer la parole autour de sujets longtemps considérés comme tabous dans le sport de haut niveau, comme la maternité différée ou les traitements médicaux reproductifs.
Des conditions d’éligibilité bien définies par la WTA
Le classement protégé sera accessible à toutes les joueuses classées entre la 1re et la 750e place, en simple comme en double. La procédure devra être médicalement justifiée et durer au minimum dix semaines sans disputer de compétition officielle. À leur retour, les joueuses pourront bénéficier du classement qu’elles avaient avant leur interruption pour s’inscrire à un nombre déterminé de tournois, comme c’est déjà le cas pour les blessures ou les grossesses.
Ce classement protégé n’équivaut pas à une tête de série, mais il permet aux athlètes de ne pas repartir de zéro et d’éviter les qualifications laborieuses, souvent synonymes de fatigue supplémentaire et de stress.
Une logique d’alignement avec la maternité
La WTA avait déjà marqué un tournant en 2019 en assouplissant ses règles pour les joueuses revenant de maternité. À l’époque, le cas de Serena Williams, revenue sur le circuit après avoir donné naissance à sa fille, avait mis en lumière les limites de l’ancien règlement. Depuis, les règles ont évolué pour offrir plus de souplesse à celles qui prennent du recul pour des raisons personnelles ou familiales.
L’élargissement du classement protégé aux démarches de préservation de la fertilité s’inscrit donc dans une même logique de cohérence. Il ne s’agit pas seulement de garantir une équité sportive, mais aussi de reconnaître que la biologie des femmes ne doit plus être un frein à l’ambition professionnelle dans le sport de haut niveau.
L’initiative de la WTA saluée par le milieu
La décision de la WTA a été globalement bien accueillie dans le monde du tennis. Plusieurs joueuses ont salué un geste fort qui contribue à moderniser la gouvernance du sport féminin. Certaines athlètes, qui ont préféré rester anonymes, ont confié avoir renoncé à des traitements ou à des consultations de préservation par peur de perdre leur rythme de compétition ou leur place dans le classement.
Cette mesure devrait inciter d’autres organisations sportives à suivre l’exemple. Car si le tennis féminin agit aujourd’hui, d’autres disciplines ne disposent toujours pas d’un cadre équivalent. L’initiative de la WTA pourrait donc faire école, dans un mouvement plus global pour adapter les structures sportives aux réalités physiques et sociales des athlètes féminines.