Hospitalisé lundi dans un état grave après une blessure à l’arme blanche, Daniel Congré, coordinateur sportif de l’OL, est au cœur d’un récit confus. Alors que les autorités évoquent une tentative de suicide, un voisin de l’ancien footballeur conteste fermement cette version. Retour sur un drame aux contours flous.
Une soirée qui vire au drame
Lundi soir, à Pérols, dans l’Hérault, Daniel Congré a été retrouvé grièvement blessé à son domicile. Selon les informations relayées par plusieurs médias, notamment RMC Sport et actu.fr, l’ancien défenseur central aurait été victime d’une tentative de suicide. Les secours, appelés peu après 19 heures, ont découvert l’homme de 40 ans avec une plaie profonde près du cœur, causée, selon eux, par un couteau “volontairement planté dans le thorax”. Transporté en urgence au CHU de Montpellier, Congré était, dès mardi matin, conscient et en état stable, selon des sources médicales.
Le parquet de Montpellier a rapidement confirmé la piste d’un geste volontaire, évoquant une “tentative de suicide” dans un bref communiqué. La gravité de la blessure et les circonstances décrites dans la fiche d’intervention renforcent cette thèse. Pour autant, le mystère s’épaissit, et les zones d’ombre s’accumulent autour de cet épisode tragique.
Un témoignage troublant
Alors que la version officielle commence à s’installer dans les médias, un voisin de Daniel Congré, interrogé par L’Équipe, vient semer le doute. Ce dernier affirme avec insistance que les faits ne se sont pas déroulés comme on le dit. “Tout ce qui se dit est totalement faux”, lâche-t-il, avant de refuser de fournir davantage de détails. Il précise toutefois que Congré, sa femme et ses enfants étaient chez lui le soir de l’incident. “Ils étaient chez moi lundi soir. Tout le monde va très bien. Il a été hospitalisé, mais pas pour les raisons qui sont données”, ajoute-t-il.
Ce témoignage ouvre la porte à d’autres interprétations, et ravive les incertitudes sur la chronologie réelle des événements. S’agit-il d’un simple malentendu ? Ou le témoignage du voisin cache-t-il une réalité plus complexe que ce que laissent entendre les premiers éléments de l’enquête ?
Une figure discrète du football français
Daniel Congré n’est pas un inconnu dans le paysage du football français. Formé au Toulouse FC, il y a connu ses débuts professionnels avant de rejoindre Montpellier en 2012. Solide défenseur, il y passera neuf saisons, devenant l’un des visages familiers de la Ligue 1. Après une dernière pige à Dijon, il met fin à sa carrière à l’été 2023.
À l’automne, il est nommé coordinateur sportif de l’Olympique Lyonnais, club en pleine reconstruction sportive et administrative. Souriant, discret et apprécié dans les vestiaires, Congré semblait s’être reconverti avec sérénité, loin des projecteurs. Rien, jusqu’à ce jour de juin, ne laissait présager un tel dérapage dramatique.
Un silence qui alimente les spéculations sur le drame
L’OL, de son côté, s’est contenté de souhaiter un prompt rétablissement à son dirigeant, sans commenter les circonstances. Ni le club, ni les proches de Daniel Congré n’ont pris publiquement la parole. Ce silence, sans doute motivé par la prudence, contribue néanmoins à entretenir les spéculations.
La justice, elle, poursuit son enquête. Si la thèse du suicide reste la version officielle, elle devra être confirmée ou infirmée par des éléments médicaux, techniques. Il faudra attendre les témoignages directs, dont celui de l’intéressé, lorsqu’il sera apte à s’exprimer. Les enquêteurs devront également vérifier la cohérence entre les constats faits au domicile, le témoignage du voisin, et l’état psychologique de Congré dans les jours précédant l’incident.
Le poids du non-dit
En creux, cette affaire met en lumière la difficulté à comprendre et expliquer certains gestes, surtout lorsqu’ils surviennent dans des environnements que l’on croit paisibles. Que s’est-il réellement passé dans la maison de Pérols ? Pourquoi ce voisin remet-il si frontalement en cause les déclarations officielles ? Et surtout, que dira Daniel Congré lorsqu’il aura retrouvé la parole ?
Dans l’attente de réponses claires sur le drame, les spéculations ne manqueront pas de se multiplier. Cette affaire rappelle à quel point les apparences peuvent être trompeuses, et combien le traitement médiatique de faits sensibles, touchant à la santé mentale et à la vie privée, doit se faire avec rigueur et prudence.