Édition après édition, le Giro d’Italia 2025 confirme sa place à part dans le calendrier cycliste international. Marqué cette année par une démonstration de force du favori et l’éclosion de nouveaux talents, le Tour d’Italie a offert un mélange unique de dramaturgie, de paysages somptueux et de luttes sportives acharnées. Retour sur une édition riche en enseignements.
Giro d’Italia 2025 : un sacre sans contestation
Il était annoncé comme le grand favori de cette 108e édition, et il n’a pas déçu. Le coureur slovène Tadej Pogačar, engagé pour la première fois sur les routes du Giro, a écrasé la concurrence. Impressionnant de régularité et dominateur dès les premières étapes de montagne, le double vainqueur du Tour de France a offert au public une leçon de maîtrise stratégique et physique. Ses attaques tranchantes dans les Dolomites, sa gestion impeccable des contre-la-montre et sa capacité à faire exploser ses adversaires dans les ascensions les plus raides ont marqué les esprits.
Mais plus qu’un simple exercice de domination, c’est aussi son panache qui a séduit. Contrairement à une approche défensive que certains champions privilégient, Pogačar a constamment animé la course, allant chercher les victoires d’étapes avec panache. Il s’est ainsi inscrit dans la tradition du Giro : celle des grands exploits solitaires et des gestes héroïques.
Des étapes dantesques au cœur de la péninsule
Le parcours du Giro 2025 n’a pas dérogé à la règle : montagneux, exigeant, imprévisible. Les organisateurs ont de nouveau misé sur des enchaînements d’étapes courtes mais explosives, où la gestion de l’effort est aussi importante que la tactique. L’arrivée au sommet du Monte Grappa, théâtre d’une bataille féroce entre les leaders, restera comme l’un des moments-clés de la course.
Le sud de l’Italie, souvent oublié des grandes courses, a aussi été à l’honneur avec des passages spectaculaires en Calabre et en Basilicate. Ces étapes ont permis de révéler les failles des moins bien préparés et d’offrir aux baroudeurs des opportunités de s’illustrer. L’enchaînement des cols, les conditions climatiques parfois extrêmes et l’engouement populaire ont rappelé pourquoi le Giro reste si unique dans l’univers du cyclisme.
Des jeunes en pleine ascension grâce au Giro d’Italia 2025
Au-delà de la victoire du Slovène, ce Giro 2025 a été l’occasion de découvrir ou de confirmer des visages destinés à briller dans les années à venir. L’un des noms qui revient sur toutes les lèvres est celui d’Antonio Tiberi. L’Italien de 23 ans, formé chez Lidl-Trek, a terminé à une étonnante quatrième place au classement général, s’offrant même une victoire d’étape sur un final escarpé en Toscane. Sa science de la course, son aisance en montagne et son sang-froid dans les moments clés font de lui une vraie promesse pour le cyclisme italien, en quête de relève depuis les années Nibali.
Autre révélation : Isaac Del Toro, le jeune Mexicain de l’équipe UAE Team Emirates, impressionnant par sa fraîcheur et sa capacité à tenir les meilleurs dans les cols. S’il n’a pas encore les armes pour jouer le général, sa combativité lui a valu de nombreux fans et le maillot blanc de meilleur jeune.
Les Français en quête de rebond
Côté français, le bilan reste contrasté. Romain Bardet, pour sa dernière saison professionnelle, espérait un baroud d’honneur. Malgré une forme solide en début de Giro, une défaillance dans la dernière semaine l’a relégué en dehors du top 10. Il aura néanmoins tenté, notamment dans les échappées des étapes alpines, et son panache a été salué.
Guillaume Martin, quant à lui, a montré des signes encourageants mais sans parvenir à peser véritablement sur la course. Le Français de Cofidis a encore une fois terminé aux portes du top 10, victime d’un manque d’explosivité sur les grands cols. Un constat qui souligne les difficultés du cyclisme français à produire un véritable prétendant aux grands tours.
Le Giro d’Italia 2025, toujours un laboratoire d’avenir
Plus que jamais, le Giro s’affirme comme un espace d’expression pour les jeunes coureurs et un terrain d’expérimentation pour les stratégies d’équipe. Là où le Tour de France reste souvent verrouillé par des formations ultra-structurées, le Giro laisse place aux prises de risques, aux attaques de loin, aux retournements de situation inattendus.
Il reste aussi une vitrine pour le cyclisme italien, à travers ses paysages, ses tifosi enflammés et sa culture de la course. La ferveur populaire, palpable dans les moindres villages traversés, rappelle que ce sport conserve une âme authentique ici plus qu’ailleurs.
Un rendez-vous avec l’Histoire
L’édition 2025 du Giro d’Italia a confirmé son statut de mythe vivant. Elle a vu un grand champion asseoir son hégémonie, des jeunes visages émerger avec éclat, et a continué de porter l’héritage d’une course profondément ancrée dans la culture populaire européenne. Alors que le cyclisme entre dans une nouvelle ère, marquée par l’internationalisation croissante et les avancées technologiques, le Giro conserve ce charme intemporel. Une promesse de spectacle, d’effort, de passion — et de transmission.