Véritable franc-tireur du rugby français, Vincent Moscato n’a pas la langue dans sa poche. Invité à commenter les récentes lourdes défaites de clubs comme Vannes, Perpignan ou le Stade Français, l’ancien talonneur reconverti en animateur n’a pas mâché ses mots. Son verdict est sans appel : certaines équipes ont pris des « bouffes » et doivent sérieusement se remettre en question. Un regard tranchant, à la fois drôle et piquant, sur les déroutes du week-end.
Une formule choc dans la plus pure tradition Moscato
Sur les ondes de RMC, Vincent Moscato a résumé la situation d’un trait :
« Ce week-end, y’a eu la charrette : 40 points et des bouffes ! »
Une manière bien à lui de qualifier les défaites humiliantes subies par certains clubs de Top 14 et de Pro D2. La formule a fait mouche, comme souvent chez l’ancien international, passé maître dans l’art du commentaire rugueux mais jamais dénué de lucidité.
Derrière la vanne, c’est un constat brut : plusieurs équipes ont explosé en vol, à un moment crucial de la saison. Et pour Moscato, cela ne doit rien au hasard.
Vannes en déroute totale
Candidat affirmé à la montée en Top 14, le RC Vannes s’est effondré en demi-finale de Pro D2 face à Béziers. Une défaite 33-10 à domicile, vécue comme une trahison par les supporters bretons. Pour Moscato, « c’est ce genre de match où tu sens que t’as perdu dans la tête avant même le coup d’envoi. »
Le club, pourtant dominant en saison régulière, a payé cash son manque d’expérience dans les grands rendez-vous. Loin de remettre en cause le projet vannetais, Moscato pointe toutefois un déficit de leadership et de capacité à gérer la pression :
« Quand tu domines tout le monde pendant 9 mois et que tu t’écroules à la maison, t’as le droit de te poser des questions. »
L’USAP et le spectre de la relégation
Autre victime du week-end : l’USAP, corrigée 39-3 par Castres dans un match qui sentait le maintien à plein nez. Pour Moscato, la défaite est surtout symptomatique d’un mal plus profond : « l’USAP, c’est du cœur, mais ça fait deux ans qu’ils jouent avec le feu. À force, tu te brûles. »
Perpignan, qui jouera le barrage du maintien, devra cravacher pour ne pas retourner en Pro D2. Et là encore, l’ancien joueur de Bègles et du Stade Français pointe du doigt « une forme d’inconscience collective. » Quand on joue sa peau, on ne peut pas se présenter sur le terrain sans une envie de mordre.
Le Stade Français ridiculisé à Chaban
Mais la plus grosse gifle du week-end vient peut-être du Stade Français. En déplacement à Bordeaux-Bègles, le club parisien a encaissé un sévère 40-7, un score qui fait tache pour une équipe censée viser les demi-finales. Moscato, jamais tendre avec son ancien club, n’a pas mâché ses mots :
« C’est bien beau d’avoir des chemises roses et des recrues de prestige, mais à un moment, faut jouer au rugby ! »
Le Stade Français, longtemps dans le haut du tableau cette saison, semble s’effondrer au pire moment. Une constante ces dernières années, que Moscato juge « inquiétante pour un club qui a perdu son identité. »
La charrette, un classique de fin de saison
Chaque année, les dernières journées de championnat produisent leur lot de surprises, de déceptions et de gifles mémorables. Pour Moscato, « c’est la loi du sport : t’as des mecs cramés, des équipes qui explosent sous la pression, d’autres qui n’ont plus envie de se faire mal. » Et cela se voit dans les scores.
Mais si l’ancien rugbyman se plaît à caricaturer la situation, il n’en reste pas moins conscient de la dureté de ces moments pour les joueurs :
« Se prendre 40 pions, c’est pas juste une stat. C’est un été pourri qui t’attend, un club en crise, et des mecs qui doutent. »
Derrière les vannes, une alerte réelle par Vincent Moscato
Comme souvent avec Vincent Moscato, il faut savoir lire entre les lignes. Derrière les blagues et les formules crues, c’est un appel à la rigueur, à l’engagement et au respect du maillot qu’il adresse. Les « bouffes » du week-end ne sont pas qu’anecdotiques : elles révèlent des fragilités structurelles, des trous d’air psychologiques, et parfois un manque d’âme.
En rugby, la vérité sort du terrain. Et quand Moscato parle de charrette, ce n’est pas pour faire rire — c’est pour rappeler que dans ce sport, on n’échappe jamais à la sanction quand on n’est pas prêt à souffrir.