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Quelle équipe de France pour la tournée en Nouvelle-Zélande ?

Moscato

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Moins de quatre mois après le sacre dans le Tournoi des Six Nations 2025, quelle équipe de France retrouvera le chemin de la compétition internationale ? Avec une série de trois test-matchs contre les All Blacks, les 5, 12 et 19 juillet, de grands challenges sont attendus. Un défi de taille attend les Bleus, surtout en l’absence probable de plusieurs cadres ménagés ou indisponibles. Grâce à un accord inédit entre la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale (LNR), Galthié pourra compter sur un groupe de 42 joueurs, avec une tolérance de cinq éléments maximum par club finaliste du Top 14.

Une première ligne sous contraintes

C’est en première ligne que les choix s’annoncent les plus délicats. Jean-Baptiste Gros, peu utilisé cette saison à Toulon (moins de 1000 minutes), semble tenir la corde au poste de pilier gauche. Son profil frais et expérimenté plaît au staff tricolore. En concurrence avec lui, Reda Wardi, solide avec La Rochelle, pourrait profiter de la baisse de forme et du retour tardif de blessure de Cyril Baille, qui n’a plus retrouvé son statut de titulaire indiscutable à Toulouse.

À droite, Uini Atonio, épuisé par une saison sans répit, devrait rester au repos. Le Bayonnais Tevita Tatafu, bien que récemment blessé, devrait être rétabli à temps pour juillet. Son profil puissant est très apprécié pour contrer le défi physique néo-zélandais. L’option Demba Bamba (Racing 92), performant depuis son retour de blessure et déjà appelé lors de la tournée en Argentine, se présente également comme une alternative sérieuse.

Au talonnage, l’indisponibilité prolongée de Julien Marchand ouvre la porte à Pierre Bourgarit, qui revient en forme après plusieurs mois d’arrêt. Il pourrait être accompagné de Gaëtan Barlot (Castres) ou de Maxime Lamothe (Bordeaux-Bègles), deux joueurs constants cette saison. Marchand pourrait néanmoins être intégré si Toulouse se qualifie en finale du Top 14 et si la FFR utilise une des cinq dérogations accordées.

Une deuxième ligne remaniée

L’axe de la mêlée sera lui aussi largement renouvelé. Les titulaires habituels, Emmanuel Meafou et Thibaud Flament, ont enchaîné les rencontres cette saison (27 et 28 matchs), ce qui devrait les pousser au repos cet été. Dans ce contexte, la jeunesse sera mise à l’honneur avec Hugo Auradou (Pau) et Mickaël Guillard (Lyon), qui ont impressionné lors du dernier Tournoi. Le retour de Posolo Tuilagi avec Perpignan pourrait également offrir un impact physique rare à l’attelage français.

Une troisième ligne à reconstruire

L’absence probable de Grégory Alldritt et de Charles Ollivon, tous deux très utilisés cette saison et susceptibles d’être concernés par les phases finales, pousse le staff à envisager une troisième ligne renouvelée. Paul Boudehent, Léo Coly ou encore Alexandre Roumat pourraient être appelés pour encadrer cette ligne cruciale face aux All Blacks. Des profils jeunes, mais déjà testés à l’échelle internationale, seront privilégiés.

En l’absence de Dupont – engagé dans sa saison à VII – et de Jalibert, qui pourrait faire partie des clubs finalistes, la charnière devrait elle aussi être expérimentale. Baptiste Couilloud ou Nolann Le Garrec devraient prendre les commandes à la mêlée, avec Antoine Hastoy ou Léo Barré à l’ouverture. Les deux ont été intégrés progressivement dans les précédentes listes et pourraient profiter de cette tournée pour s’installer durablement.

Une ligne de trois-quarts mixte

Derrière, certains cadres devraient faire le voyage. Yoram Moefana ou Émilien Gailleton, en pleine ascension, auront probablement leur chance au centre, en l’absence de Jonathan Danty ou Gaël Fickou, tous deux très sollicités. Aux ailes, Louis Bielle-Biarrey pourrait de nouveau s’imposer, tout comme Damian Penaud si sa condition physique le permet. À l’arrière, Melvyn Jaminet, moins utilisé cette saison à Toulouse, pourrait retrouver du temps de jeu.

Quelle équipe de France pour la tournée ?

Pour Fabien Galthié, cette tournée néo-zélandaise ne sera pas seulement un défi logistique. Il s’agira d’un véritable test de profondeur de banc, à un an du prochain Tournoi et à deux ans de la Coupe du monde 2027. En affrontant à trois reprises les All Blacks, dans leur jardin, la France mettra à l’épreuve une génération montante, déjà prometteuse sur le papier.

Le sélectionneur des Bleus devra jongler entre prudence, vision à long terme et impératifs de résultats. Mais cette tournée, qui s’annonce difficile, pourrait aussi poser les jalons d’une nouvelle ère, faite d’audace et de renouvellement. Une question subsiste : quelle équipe de France pour la suite ?