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Feu vert lancé accordé aux finalistes pour la Nouvelle Zélande

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La tournée estivale du XV de France en Nouvelle-Zélande, qui débutera mi-juillet, s’annonce comme un moment charnière pour le groupe tricolore. Opposés à l’une des meilleures nations du monde dans son antre, les Bleus auront l’occasion de poser les bases d’un nouveau cycle après une Coupe du monde 2023 qui a laissé des regrets. Dans ce contexte, Fabien Galthié et son staff ont donné le feu vert à tous les meilleurs éléments disponibles… y compris ceux qui disputeront la finale du Top 14, prévue le 28 juin prochain.

Feu vert qui équivaut à une entorse au protocole habituel

Traditionnellement, les joueurs concernés par la finale du championnat de France ne participent pas à la tournée estivale, par souci de repos et de récupération. Le calendrier du rugby professionnel, très dense, pousse généralement le staff du XV de France à préserver ces cadres pour les épargner en vue de la saison suivante. Mais cette année, le contexte est différent.

« C’est une tournée majeure, face aux All Blacks, et nous voulons envoyer la meilleure équipe possible », a justifié Raphaël Ibañez, manager général des Bleus, en conférence de presse. Les deux tests contre la Nouvelle-Zélande, à Auckland et Wellington, s’annoncent de très haut niveau, et serviront à jauger le potentiel d’une équipe rajeunie mais ambitieuse. « Nous avons eu des échanges très constructifs avec les clubs et la LNR. Certains joueurs expriment l’envie de jouer cette tournée, malgré la finale. Nous ne les en empêcherons pas », a poursuivi Ibañez.

Des choix au cas par cas

La participation des finalistes ne sera toutefois pas automatique. Le staff tricolore entend gérer la situation au cas par cas, en fonction de l’état de forme des joueurs, de leur historique médical et de leur charge de travail sur la saison. « Il ne s’agit pas de faire courir des risques inconsidérés. Mais ceux qui sont en pleine possession de leurs moyens pourront postuler », insiste Fabien Galthié.

La Fédération française de rugby (FFR) a confirmé qu’une entente a été trouvée avec les clubs potentiellement concernés, et qu’un protocole spécifique d’évaluation physique sera mis en place dans les jours suivant la finale. Les internationaux concernés auront quelques jours de repos avant de rejoindre le groupe France pour le départ vers l’hémisphère Sud.

Cette souplesse nouvelle pourrait changer la donne dans la construction du groupe. Des joueurs comme Antoine Dupont (Toulouse), Grégory Alldritt (La Rochelle) ou encore Damian Penaud (Bordeaux-Bègles) pourraient participer à la tournée même si leur club va au bout de la saison domestique. Un luxe dont Galthié n’a pas souvent disposé, et qu’il espère mettre à profit pour consolider ses repères collectifs.

Une tournée pour lancer un nouveau cycle

Depuis la désillusion du Mondial 2023 et l’élimination en quart de finale face à l’Afrique du Sud, le XV de France cherche à se réinventer. La tournée d’été en Nouvelle-Zélande s’annonce comme le point de départ de ce renouveau. L’objectif est clair : bâtir une nouvelle ossature autour de certains cadres, tout en injectant du sang neuf dans toutes les lignes.

Le dernier Tournoi des Six Nations a laissé entrevoir une équipe en transition, parfois fébrile, mais avec de nouvelles individualités prometteuses. Des joueurs comme Léo Barré, Émilien Gailleton ou Baptiste Jauneau pourraient confirmer les espoirs placés en eux. Mais face aux Blacks, l’encadrement souhaite également s’appuyer sur l’expérience des plus capés. C’est là que la présence des finalistes du Top 14 prend tout son sens.

Un feu vert salué mais risqué

Si cette ouverture est saluée par les amateurs de rugby qui espèrent voir la meilleure équipe possible affronter les Néo-Zélandais, elle soulève aussi des interrogations. La fatigue accumulée sur une saison exigeante, avec des joueurs souvent utilisés sans relâche, peut peser lourd au moment d’affronter une nation aussi intense physiquement. Et en cas de blessure, les critiques ne manqueront pas.

« C’est un pari mesuré, mais un pari tout de même », admet un membre du staff sous couvert d’anonymat. « On veut montrer que la France reste ambitieuse, même en tournée. On ne va pas en Nouvelle-Zélande pour faire de la figuration. »

Les deux tests, programmés les 13 et 20 juillet, donneront un premier aperçu de ce que pourrait être le visage du XV de France dans les années à venir. Et la présence possible de ses stars du Top 14, même sur le fil, pourrait offrir à cette tournée un relief bien particulier.