L’Olympique Lyonnais a obtenu une place en Ligue Europa grâce à la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions. Mais cette qualification de Lyon pourrait encore dépendre d’un autre verdict, celui de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Une double actualité à fort enjeu pour le club rhodanien, entre joie sportive et incertitude financière.
Un ticket européen décroché grâce au PSG
C’est une heureuse nouvelle tombée à la suite d’un exploit parisien. En s’imposant face à l’Inter Milan lors de la finale de la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a non seulement décroché le titre européen, mais il a aussi débloqué une situation qui profite directement à l’Olympique Lyonnais. En terminant sixième de Ligue 1 et finaliste malheureux de la Coupe de France contre ce même PSG, l’OL se retrouvait dans une position d’attente. Grâce à la victoire des Parisiens à Munich, le ticket en Ligue Europa libéré par le PSG revient à Lyon. Un soulagement pour les dirigeants, le staff et les supporters du club, qui voient ainsi leur fin de saison récompensée malgré une défaite cruelle en Coupe.
Ce retournement favorable remet Lyon sur la scène européenne, deux ans après sa dernière apparition. Pour Pierre Sage, l’entraîneur qui a su redresser une équipe mal en point cet automne, c’est une reconnaissance méritée du travail accompli depuis son arrivée. Le vestiaire, lui aussi, a accueilli la nouvelle avec enthousiasme, bien conscient que cette participation à la C3 pourrait redonner de l’attractivité au projet lyonnais. Et alors que plusieurs joueurs majeurs (Lacazette, Caqueret, Tolisso…) sont courtisés, cette perspective européenne pourrait jouer un rôle clé dans les choix estivaux.
La DNCG, un juge toujours redouté
Mais la joie lyonnaise reste teintée d’inquiétude. En ligne de mire : la convocation très attendue de l’OL devant la DNCG, le gendarme financier du football français. Prévue dans les prochains jours, cette audition sera cruciale pour valider la participation effective du club aux compétitions européennes. En effet, les comptes de l’Olympique Lyonnais inquiètent depuis plusieurs mois. La gestion d’Eagle Football, la holding de John Textor, a déjà attiré l’attention de la commission de contrôle. Et malgré une amélioration sportive indéniable, le volet financier pourrait encore faire obstacle aux ambitions retrouvées.
Les autorités de la DNCG se pencheront sur l’endettement du club, ses projections de recettes et sa capacité à garantir une saison européenne sans accroc budgétaire. En cas d’alerte, des mesures pourraient être prises : encadrement de la masse salariale, interdiction de recruter, voire exclusion des compétitions européennes. Un scénario redouté par les fans, qui ont déjà connu trop d’instabilité ces dernières années. À Lyon, on affiche un optimisme prudent, espérant que les efforts réalisés, notamment la vente du groupe OL Reign aux États-Unis, pèseront positivement dans la balance.
Une saison paradoxale pour l’équipe de Lyon
Cette situation résume bien la saison contrastée de l’OL, marquée par un début d’exercice catastrophique, une remontée spectaculaire et un espoir européen finalement confirmé… sous réserve. L’ascension de l’équipe, passée de lanterne rouge à prétendante européenne, a enthousiasmé le public du Groupama Stadium et redonné un sens à un projet sportif en quête de cohérence. Mais la stabilité du club passe aussi par un assainissement de sa gouvernance et de ses finances, condition sine qua non pour bâtir un avenir plus serein.
À quelques semaines du mercato, la décision de la DNCG pourrait agir comme une lame de fond : en cas de feu vert, l’OL pourrait repartir avec ambition, fort d’un retour en Ligue Europa qui attire joueurs et sponsors. En revanche, un refus ou des restrictions sévères pourraient mettre à mal les plans estivaux, voire précipiter certains départs.
Dans cette attente, Lyon savoure ce qui reste une forme de renaissance sportive. Mais le club sait aussi que l’été sera long, et que les lendemains européens se préparent aussi dans les bureaux, et non uniquement sur le terrain.