Dans un entretien récent, l’ancien milieu offensif argentin du Paris Saint-Germain, Javier Pastore, s’est confié sans détour sur l’impact de l’arrivée de Neymar dans la capitale française. S’il évoque un tournant majeur dans l’histoire du football, il prend également la défense de Nasser Al-Khelaïfi, souvent critiqué pour sa gestion du club depuis cette révolution estivale de 2017.
Le transfert qui a tout changé selon Javire Pastore
Le 3 août 2017, le monde du football basculait. En déboursant 222 millions d’euros pour racheter la clause libératoire de Neymar au FC Barcelone, le Paris Saint-Germain frappait un coup sans précédent sur le marché des transferts. Une opération d’une ampleur inédite, qui redéfinissait brutalement les règles du jeu économique et sportif. Pour Javier Pastore, présent au club depuis 2011 et témoin direct de ce tournant, l’impact a été immédiat, profond et durable.
Dans ses propos, relayés récemment par plusieurs médias, l’Argentin ne mâche pas ses mots : « Neymar a brisé le football. » Une formule choc, qu’il n’emploie pas tant pour critiquer l’homme ou le joueur, mais pour souligner la rupture structurelle qu’a provoquée cette transaction hors normes.
Une inflation incontrôlable
Le transfert de Neymar a ouvert une ère de dépenses folles, non seulement pour le PSG, mais pour l’ensemble du football européen. D’un seul coup, les montants des transferts ont explosé, les clauses libératoires ont été revues à la hausse, et les clubs disposant d’un fort soutien financier – souvent étatique – ont pris une longueur d’avance presque irréversible.
Pastore en parle avec lucidité : « Après Neymar, plus rien n’a été pareil. Chaque joueur coûtait 50 % plus cher, parfois sans justification sportive. » L’Argentin pointe ici l’effet domino qu’a provoqué le recrutement du Brésilien, rendant les marchés suivants de plus en plus déconnectés de la réalité sportive.
Pour beaucoup d’observateurs, cette inflation a creusé un fossé entre les clubs riches et les autres. Une dynamique que l’UEFA tente encore de contenir à travers les règles du fair-play financier, mais sans grand succès face aux stratégies contournant le système.
Al-Khelaïfi, un dirigeant incompris ?
Si certains ont reproché à Nasser Al-Khelaïfi d’avoir enclenché cette course à l’armement en validant l’opération Neymar, Pastore prend clairement sa défense. Selon lui, le président du PSG n’a fait que répondre aux attentes d’un club qui ambitionnait de passer dans une nouvelle dimension. « Il voulait faire entrer le PSG dans l’élite européenne. Il l’a fait, même si cela a eu un prix », affirme-t-il.
Pour Pastore, l’arrivée de Neymar a aussi permis au club d’accroître considérablement sa visibilité mondiale, de développer sa marque et d’attirer d’autres stars. La stratégie du Qatar, résumée à travers ce transfert symbolique, visait à accélérer la reconnaissance du PSG sur la scène internationale. De ce point de vue, le pari a été réussi, même si les résultats en Ligue des champions ont tardé à suivre.
Neymar, entre génie et regrets : Javier Pastore s’explique
Malgré cette dimension économique et institutionnelle, Javier Pastore n’oublie pas le joueur. Il reconnaît en Neymar un talent unique, capable de faire basculer n’importe quel match par sa créativité. Mais il regrette que le Brésilien n’ait jamais pu exprimer tout son potentiel à Paris. « Il aurait pu écrire l’histoire, mais il a été trop souvent freiné par les blessures, et peut-être par un contexte qui n’était pas idéal pour lui. »
L’histoire de Neymar au PSG est celle d’un rêve aux allures de promesse inachevée. Si certains y voient une erreur stratégique, Pastore y voit un choix cohérent, bien que risqué, qui a transformé le club et modifié les repères de tout un sport.
Javier Pastore, une parole qui pèse
Les mots de Pastore résonnent avec une sincérité rare. Loin des discours formatés, l’ancien numéro 27 du PSG livre une lecture personnelle, à la fois critique et nuancée, d’un moment clé de l’histoire récente du football. En qualifiant le transfert de Neymar de rupture historique, il ne condamne pas les ambitions du PSG, mais invite à réfléchir aux conséquences d’un tel bouleversement.
Car au-delà du cas Neymar, c’est bien la question de l’équilibre du football moderne qui est posée : entre spectacle, stratégie économique et passion du jeu, où placer la limite ? Une interrogation toujours d’actualité, huit ans après un été qui a tout changé.