Après les débordements survenus lors de la qualification du PSG en finale de la Ligue des champions, François Bayrou promet un dispositif de sécurité renforcé pour empêcher tout désordre ce samedi, en marge du choc face à l’Inter Milan.
Le parfum d’une finale européenne plane sur Paris, mais l’enthousiasme des supporters parisiens est teinté d’inquiétude pour les autorités. Le samedi 1er juin, le PSG affrontera l’Inter Milan à l’Allianz Arena de Munich pour tenter de décrocher la première Ligue des champions de son histoire. Un événement sportif majeur qui, comme souvent, s’accompagne d’une ferveur populaire débordante. Et parfois incontrôlée. Lors de la qualification face à Arsenal le 7 mai dernier, les scènes de liesse ont viré au chaos sur les Champs-Élysées, avec des affrontements entre jeunes, des dégradations, et une mobilisation policière dépassée.
Pour éviter que la fête ne se transforme à nouveau en champ de bataille urbain, le gouvernement a décidé d’agir. Invité ce mardi sur RMC-BFMTV, le Premier ministre François Bayrou a annoncé un dispositif policier renforcé et a promis que les lieux emblématiques de la capitale, et en particulier le quartier des Champs-Élysées, seront « protégés ».
Des précédents qui inquiètent les autorités
Le 7 mai au soir, Paris avait basculé dans une forme d’euphorie incontrôlée. À la suite de la qualification des hommes de Luis Enrique pour la finale, plusieurs centaines de supporters s’étaient rués vers le haut de l’avenue des Champs-Élysées, drapeaux en main, fumigènes allumés, chants scandés jusque tard dans la nuit. Mais au milieu de la fête, des incidents ont éclaté.
Des vitrines brisées, des scooters incendiés, des voitures endommagées, et plusieurs heurts entre jeunes et forces de l’ordre ont été rapportés. Une partie de l’avenue Marceau, voisine des Champs, a été particulièrement touchée. Des commerçants ont tiré la sonnette d’alarme, certains évoquant des « scènes de pillage » et une « absence de contrôle ».
C’est en réponse à ces doléances qu’est intervenu François Bayrou. « L’avenue sera protégée », a-t-il déclaré, interrogé en direct par un commerçant inquiet. Le Premier ministre assure que les services de police et la préfecture de Paris sont pleinement mobilisés pour éviter un nouveau « insupportable désordre ».
Bayrou promet un encadrement strict
Face à une opinion publique lassée des scènes de violences post-sportives, le gouvernement veut rassurer. « Chaque fois qu’il y a ce genre de célébrations, vous avez des incidents de cet ordre », a reconnu François Bayrou, tout en promettant un encadrement « strict » de la soirée.
Le chef du gouvernement a évoqué un « risque réel », mais a affirmé que tout était mis en œuvre pour le contenir. « Cette exigence de sécuriser n’est pas sans risques, mais nous nous y préparons. » Les mots sont pesés, mais la détermination affichée. Il s’agit pour l’exécutif d’éviter que les Champs-Élysées — souvent théâtre des célébrations sportives — ne deviennent un symbole d’impuissance face aux violences urbaines.
Dispositif policier et zones de sécurité renforcées
Selon les premiers éléments communiqués par les autorités, un important dispositif policier sera déployé dès la fin de l’après-midi samedi. Les effectifs de la préfecture de police seront renforcés, avec des CRS mobilisés autour des grands axes parisiens. Des drones seront utilisés pour surveiller les attroupements et les mouvements de foule en temps réel.
Des barrières anti-émeute seront installées dans certaines zones sensibles, et les véhicules motorisés seront interdits d’accès à plusieurs points autour des Champs-Élysées dès 18h. Les transports en commun pourraient être modifiés à titre préventif, avec certaines sorties de métro fermées. Des arrêtés d’interdiction de vente d’alcool à emporter sont également à l’étude.
Une fête sous tension
L’ambiance qui entoure cette finale européenne est donc électrique. Le PSG, fort de sa performance contre Arsenal, rêve de décrocher enfin la Coupe aux grandes oreilles, dix ans après son premier grand projet qatari. Les supporters, eux, n’attendent que cela : communier.
Mais cette communion populaire est devenue, pour les forces de l’ordre, un potentiel cauchemar logistique. Le moindre dérapage, la moindre provocation ou rumeur sur les réseaux sociaux peut suffire à embraser la soirée. Le souvenir encore récent des débordements survenus lors des célébrations de la Coupe du monde 2018, puis des manifestations pour la réforme des retraites, incite les autorités à une prudence extrême.
Un test sécuritaire pour le gouvernement
À un mois des Jeux olympiques de Paris, cette soirée du 1er juin fait figure de test grandeur nature pour les services de sécurité. La capitale sera scrutée de près, tant par les Parisiens que par les observateurs internationaux. Le gouvernement joue ici sur deux tableaux : éviter les débordements tout en ne réprimant pas excessivement une ferveur sportive légitime.
Un équilibre difficile, mais nécessaire. Car si le PSG remporte la finale, il faudra bien offrir un espace à ses supporters pour célébrer. Toute la question est de savoir si la fête peut rester bon enfant… et ne pas sombrer dans l’excès.