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L’OL sous le feu de la FIFA : interdiction de recruter… pour 2000 euros ?

Alors qu’il termine sa saison en boulet de canon sur les terrains, l’Olympique lyonnais fait face à une déconvenue administrative étonnante : la FIFA l’a placé sur sa liste noire des clubs interdits de recrutement. En cause, une somme dérisoire, que le club assure pourtant avoir réglée. Retour sur un imbroglio qui en dit long sur les fragilités structurelles de l’OL version John Textor.

Une sanction spectaculaire pour une faute mineure

Lundi 27 mai, un nom surprenant a fait irruption dans la fameuse registration ban list de la FIFA, qui recense les clubs interdits d’enregistrer de nouveaux joueurs lors des périodes de mercato : l’Olympique lyonnais. Selon les règles de l’instance internationale, cette sanction signifie que le club rhodanien ne pourra pas recruter pendant trois mercatos consécutifs, soit jusqu’à l’été 2026, s’il ne régularise pas sa situation.

Mais l’affaire semble à peine croyable. Le motif ? Une indemnité de formation impayée, évaluée à environ 2 000 euros, due à un club formateur d’un joueur récemment transféré par l’OL. Un oubli que certains qualifieraient de broutille, mais qui a suffi à enclencher la machine administrative de la FIFA.

Une procédure automatique… mais rigide

En réalité, cette inscription sur la liste noire ne résulte pas d’un jugement volontaire de la FIFA, mais d’un mécanisme automatique. Lorsqu’un club ne règle pas une dette notifiée dans un certain délai, la FIFA déclenche une procédure qui peut mener à une interdiction d’enregistrement. Le cas de l’OL illustre les conséquences parfois disproportionnées d’un défaut de paiement, même lorsqu’il s’agit d’un montant symbolique.

Le club avait pourtant été alerté dès mars sur cette affaire. Mais entre la notification officielle, la période de paiement, les délais bancaires et les traitements administratifs, la sanction est tombée. L’OL, de son côté, assure que la dette est désormais réglée, et que l’inscription sur la ban list ne serait qu’une question de temps de latence.

Une communication rassurante… mais un mal déjà fait

Dans un communiqué transmis à plusieurs médias, le club a tenté de minimiser la portée de cette sanction, assurant qu’il s’agissait d’un simple retard administratif. « Nous avons mis en place de nouvelles procédures internes pour éviter que ce genre de problème ne se reproduise », a précisé un porte-parole du club, pointant du doigt des dysfonctionnements organisationnels corrigés depuis.

Mais cette affaire tombe au plus mauvais moment. Alors que la direction lyonnaise s’apprête à disputer une intersaison cruciale pour son avenir sportif et économique, la perspective d’une interdiction de recrutement — même temporaire — jette une ombre sur les ambitions du club, qui s’est relancé sportivement en deuxième partie de saison.

Un symptôme des difficultés structurelles du club

Ce qui pourrait n’être qu’un incident administratif révèle en réalité une fragilité plus profonde. Depuis la prise de pouvoir de l’homme d’affaires américain John Textor, l’OL navigue dans une zone de turbulences récurrentes : tensions internes, changements de direction, communications maladroites, déficit chronique… L’oubli d’une indemnité de formation peut sembler anecdotique, mais il symbolise une perte de rigueur dans un club autrefois réputé pour sa gestion millimétrée.

À ce titre, cette péripétie administrative ressemble à un signal d’alerte pour les dirigeants lyonnais. Dans un football toujours plus encadré, où les procédures FIFA sont scrutées à la loupe, le moindre manquement peut se transformer en sanction lourde. Et même si le club parvient à faire lever rapidement cette interdiction, le coup de projecteur médiatique est bien réel.

Une intersaison sous pression

Avec cette sanction potentielle qui plane, l’OL voit se compliquer une intersaison déjà tendue. La qualification européenne, qui reste encore en jeu à travers la finale de la Coupe de France, conditionnera une partie des investissements estivaux. Si l’interdiction de recrutement devait être maintenue pour la moindre des trois fenêtres, c’est toute la stratégie de renforcement qui serait remise en cause.

Le staff de Pierre Sage, prolongé récemment, comptait pourtant sur un mercato actif pour continuer la métamorphose de l’équipe. Sans nouveaux joueurs, l’OL devrait faire avec ses moyens internes… ou accélérer des ventes pour alléger la masse salariale et rassurer ses créanciers.

En attendant la levée officielle

Le club a bon espoir de disparaître rapidement de la ban list, une fois la régularisation confirmée. Mais le mal est fait : les médias étrangers s’en sont emparés, et l’image de l’OL s’en trouve écornée à nouveau. Une ironie cruelle pour un club qui semblait retrouver stabilité et ambition sur le terrain, mais reste encore fragile en coulisses.

Il ne reste désormais plus qu’à attendre la mise à jour de la FIFA pour savoir si l’OL pourra bel et bien recruter dès cet été. Une chose est sûre : cette affaire, aussi minime soit-elle en apparence, souligne l’importance d’une gouvernance sans faille dans un club qui aspire à redevenir un grand d’Europe.