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Diego Maradona : empreinte éternelle sur le football

les plus magnifiques buts de l’histoire

les plus magnifiques buts de l’histoire

Mort en 2020, Diego Maradona n’a jamais cessé de faire parler de lui, tant par ses performances extraordinaires sur les terrains que par son caractère hors normes. Véritable mythe de son vivant, il laisse derrière lui une trace profonde dans la culture populaire, la politique et bien sûr, le monde du football. Retour sur une carrière unique et sur l’influence durable du « Pibe de Oro ».

Une ascension fulgurante, de Buenos Aires à Naples

Né en 1960 dans le quartier pauvre de Villa Fiorito, en Argentine, Diego Maradona grandit dans un environnement modeste où le ballon rond devient très vite une échappatoire. Dès son plus jeune âge, ses qualités techniques hors normes sont repérées. Il fait ses débuts professionnels à 15 ans avec Argentinos Juniors avant de rejoindre Boca Juniors, le club de ses rêves, en 1981. Sa trajectoire fulgurante l’emmène ensuite en Europe, au FC Barcelone, où il brille malgré des blessures et des conflits internes.

Mais c’est en Italie, à Naples, que Maradona atteint son apogée. Recruté en 1984, il offre à un club jusque-là sans palmarès deux Scudetti (1987 et 1990), une Coupe d’Italie et une Coupe de l’UEFA. À Naples, il devient bien plus qu’un footballeur : un symbole de revanche sociale pour le sud italien. Son passage dans le club transforme à jamais l’histoire de la ville et du football italien. Maradona est adulé, vénéré, parfois porté sur le pavois pour des revendications sociales. On peint son visage sur les murs, on lui consacre des autels.

Le roi de la Coupe du monde 1986

Au niveau international, Maradona devient une légende planétaire lors de la Coupe du monde 1986 au Mexique. Capitaine de l’Albiceleste, il réalise un tournoi exceptionnel, ponctué de moments gravés à jamais dans la mémoire collective. En quart de finale contre l’Angleterre, il inscrit deux des buts les plus célèbres de l’histoire : d’abord la fameuse « Main de Dieu », puis le « but du siècle », un slalom fulgurant de 60 mètres éliminant cinq défenseurs.

Au-delà de la performance, ce match prend une dimension politique. Quatre ans après la guerre des Malouines entre l’Argentine et le Royaume-Uni, cette victoire a une résonance nationale très forte. Maradona, par son talent, offre au peuple argentin un sentiment de revanche et d’unité.

Il conclut la compétition en menant son pays à la victoire finale face à l’Allemagne de l’Ouest. En 1990, il emmène encore une fois l’Argentine jusqu’à la finale du Mondial, malgré des douleurs physiques et une équipe affaiblie. Le mythe est en marche.

L’héritage de Diego Maradona contrasté mais durable

La fin de carrière de Maradona est plus chaotique. En 1991, il quitte Naples sur fond de scandale pour usage de cocaïne, début d’une descente aux enfers marquée par les excès, les suspensions, les problèmes de santé et des apparitions médiatiques toujours plus controversées. Pourtant, malgré ses failles, Maradona reste une figure incontournable. Il entraîne brièvement la sélection argentine en 2010 et multiplie les projets, sans jamais retrouver la stabilité.

Mais son héritage dépasse largement les terrains. Sur le plan du jeu, son style – fait de dribbles courts, de créativité pure et de prise de risque permanente – a influencé des générations entières de footballeurs. Lionel Messi, autre prodige argentin, ne cache pas avoir grandi en le regardant jouer.

Maradona incarne aussi un certain idéal du football romantique, où l’instinct prime sur les calculs tactiques, où la passion et la transgression vont de pair. Il est aussi un symbole social et politique : défenseur des pauvres, critique du capitalisme, ami de Fidel Castro ou d’Hugo Chávez, il utilise sa notoriété pour défendre les exclus et dénoncer l’hypocrisie des puissants.

Jusqu’à sa mort en novembre 2020, le monde entier lui rend hommage. À Naples, son ancien stade est rebaptisé « Stadio Diego Armando Maradona ». À Buenos Aires, des milliers d’Argentins défilent devant sa dépouille. Des fresques, des chants, des maillots continuent de faire vivre sa mémoire.