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Finale PSG-Inter : à Paris, l’État en alerte rouge pour encadrer une soirée à hauts risques

Alors que le PSG s’apprête à disputer la finale de la Ligue des champions contre l’Inter Milan le 31 mai, une réunion de crise s’est tenue à huis clos ce vendredi au ministère de l’Intérieur. En jeu : l’organisation d’une soirée qui s’annonce bouillante dans la capitale. Entre fan zone, sécurité au Parc des Princes et rêve de parade sur les Champs-Élysées, les autorités marchent sur un fil.

Un rendez-vous à haut risque pour les autorités françaises

La date du 31 mai est encerclée en rouge sur tous les agendas sécuritaires de la République. Pour cause : le Paris Saint-Germain jouera ce soir-là à Munich la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire. Une soirée potentiellement historique, qui pourrait embraser Paris en cas de victoire. Face à un tel enjeu, le ministère de l’Intérieur n’a pas attendu le dernier moment pour enclencher le plan de bataille.

Ce vendredi 23 mai, une réunion à huis clos s’est tenue à Beauvau, en présence du ministre Bruno Retailleau et du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Objectif : anticiper les risques et organiser au millimètre les dispositifs à mettre en place dans la capitale. Car au-delà de la passion, c’est la sécurité de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui est en jeu.

Fan zone ou pas fan zone ? Le débat qui divise

Premier dossier brûlant : l’éventuelle installation d’une fan zone en plein Paris. Depuis la qualification du PSG, la mairie de Paris a multiplié les appels du pied pour mettre en place un écran géant accessible au public. Mais cette perspective ne convainc pas tout le monde, notamment Laurent Nuñez, qui a exprimé sa réserve très clairement : « Je pense que les fan zones s’organisent dans des espaces fermés », a-t-il déclaré sur RMC.

Traduction : pas de rassemblement massif sur une place publique comme le Trocadéro ou la place de la Concorde. Le Parc des Princes semble être l’option privilégiée, avec ses 38.000 places et une capacité d’encadrement déjà rodée. La diffusion du match sur écrans géants dans l’enceinte du club est déjà actée, mais la question demeure pour tous les fans sans billet : où pourront-ils vivre ce moment collectif ?

La parade sur les Champs, entre rêve et casse-tête

Autre point névralgique évoqué dans la réunion : la possibilité d’organiser une parade en cas de victoire. Le PSG en rêve. Voir ses joueurs défiler sur les Champs-Élysées, trophée en main, Arc de Triomphe en toile de fond, relèverait de l’apothéose. Mais pour les autorités, c’est un cauchemar logistique.

La préfecture de Police, selon plusieurs sources proches du dossier, n’est pour l’heure pas favorable à un tel événement. Les raisons sont multiples : l’imprévisibilité de la foule en cas de victoire, les délais trop courts pour sécuriser les lieux dès le lendemain, et surtout les précédents peu rassurants. On se souvient des scènes de chaos après la victoire en Coupe du monde 2018 ou lors de certains matches du PSG en Ligue des champions ces dernières années.

Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été arrêtée, mais la tendance est à la prudence extrême. Même au sein du club parisien, certains cadres reconnaissent que « tout dépendra du scénario de la soirée et de l’ambiance dans les rues ».

Un contexte politique et sécuritaire sensible

Cette finale intervient dans un climat déjà tendu pour les forces de l’ordre. À moins de deux mois des Jeux olympiques de Paris, chaque événement majeur est scruté comme un test grandeur nature. Le ministère de l’Intérieur veut éviter toute bavure qui viendrait ternir son image ou fragiliser son dispositif à venir.

Les risques sont connus : débordements de supporters, afflux massif de public, troubles à l’ordre public, agressions, pillages… Et ce, que le PSG gagne ou perde. Une victoire entraînerait une euphorie difficile à canaliser, tandis qu’une défaite pourrait engendrer des frustrations explosives.

Les services de renseignement sont à pied d’œuvre, les unités mobiles sont en alerte, et un plan d’intervention rapide est déjà sur la table. Le préfet Nuñez, connu pour sa rigueur, entend éviter tout effet de surprise : « Ce qui s’est passé lors de la finale 2022 ne doit plus se reproduire », glisse un haut fonctionnaire, en référence aux débordements survenus au Stade de France.

Un rêve de sacre sous très haute surveillance

Pour les supporters du PSG, cette finale représente bien plus qu’un match : c’est l’aboutissement de plus d’une décennie d’attente, d’investissements colossaux et de frustrations sportives. Le rêve d’une première Ligue des champions alimente les espoirs depuis 2011. Mais cette année, plus que jamais, la réalité sécuritaire s’impose à l’euphorie collective.

À Paris, tout est donc suspendu aux décisions de l’État. Une soirée peut faire basculer une saison, mais aussi un climat politique. Le PSG joue gros. La République aussi.