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Prudhomme défend Montmartre pour le Tour de France

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Le parcours de la dernière étape du Tour de France 2025 ne laisse personne indifférent. Trois montées de Montmartre sont au programme avant l’arrivée sur les Champs-Élysées. Certains coureurs comme Jonas Vingegaard ou Remco Evenepoel ont exprimé leurs réserves. Mais Christian Prudhomme assume pleinement ce choix, convaincu que le spectacle et l’émotion seront au rendez-vous le 27 juillet.

Un final inédit et critiqué par les leaders du peloton

C’est une petite révolution dans l’histoire récente du Tour de France. Alors que la dernière étape est souvent considérée comme une parade, conclue par un sprint massif sur les Champs-Élysées, le tracé 2025 bouleverse cette tradition. Les coureurs devront franchir à trois reprises la rue Lepic et ses pentes abruptes de Montmartre avant de revenir sur la plus belle avenue du monde.

Un changement qui n’a pas plu à tout le monde. Jonas Vingegaard, double vainqueur de la Grande Boucle, a confié ne pas être convaincu par cette modification. Même son de cloche chez Remco Evenepoel, pourtant sacré champion olympique sur ce même parcours lors des JO de Paris 2024. Les deux stars redoutent une étape trop nerveuse, avec un terrain propice aux chutes et aux tensions dans le peloton.

Face à ces critiques, Christian Prudhomme ne s’est pas défilé. Lors d’une conférence de presse donnée ce mercredi pour célébrer les 50 ans de l’arrivée sur les Champs, il a défendu ce choix en assumant son ambition : « Montmartre va encore davantage faire rayonner le Tour de France. Celui qui gagnera ne se plaindra pas. »

Prudhomme veut croire à un final de rêve

Au-delà des enjeux techniques, le directeur du Tour mise sur l’impact visuel et symbolique de cette arrivée. « Imaginez une attaque d’un favori dans la dernière montée vers Montmartre, à quelques kilomètres de l’arrivée ! », s’est-il enthousiasmé. « C’est un pari, mais c’est aussi l’essence du Tour de France. Cette étape, c’est plus qu’un sprint, c’est une émotion collective. Et je vous garantis que les coureurs seront fiers d’avoir terminé ici. »

Prudhomme rêve même d’un scénario rare : une victoire du maillot jaune sur les Champs. « Un seul coureur l’a fait : Bernard Hinault. C’était en 1979 et en 1982. Ce serait magnifique de revivre ça. » Il souligne aussi la diversité tactique rendue possible par le profil de l’étape. « Ce n’est pas un parcours qui exclut les sprinteurs. Regardez Mads Pedersen, qui vient de gagner trois étapes au Giro. Il peut très bien s’imposer à Paris malgré Montmartre. »

Le patron du Tour s’est également appuyé sur les paroles de Julian Alaphilippe, plus enthousiaste, et a rappelé que les grandes innovations ont souvent été accueillies avec méfiance. « Les chemins blancs autour de Troyes l’an dernier, les pavés, ou même les Pyrénées au siècle dernier… Tout cela a d’abord été critiqué, puis est devenu légendaire. C’est cette audace qui fait la grandeur du Tour. »

Montmartre, entre tradition et renouveau

Si cette dernière étape s’annonce mouvementée, elle s’inscrit aussi dans une volonté de renouveler le mythe du Tour tout en valorisant l’image de Paris. « Le Tour de France, ce n’est pas seulement une course cycliste », rappelle Prudhomme. « C’est aussi un événement populaire, culturel, patrimonial. La montée vers Montmartre, c’est la beauté de Paris, la ferveur des supporters, la passion des Français et du monde entier. »

Il l’assure : cette innovation n’est pas une rupture, mais une évolution. « On ne renonce pas aux Champs. On y revient plusieurs fois pendant l’étape, et c’est là que se jouera le sprint final. Mais en ajoutant Montmartre, on enrichit le récit. » Ce choix répond aussi à la volonté d’éviter un final trop figé, où le suspense est parfois absent jusqu’aux derniers mètres.

Le message est clair : Christian Prudhomme croit à son idée, même si elle divise. « On verra bien ce qu’ils diront une fois la ligne franchie. Je suis convaincu qu’ils seront fiers d’y être passés. Et celui qui gagnera, lui, ne regrettera rien. »