Lors du tournoi WTA de Strasbourg, la joueuse américaine Danielle Collins a vivement reproché à un cadreur de filmer trop près d’elle et d’Emma Raducanu. Un échange tendu qui relance le débat sur les limites de l’exposition médiatique dans le sport féminin. Le huitième de finale entre Danielle Collins et Emma Raducanu a été marqué par un incident inhabituel en bord de court. Exaspérée par la proximité d’un caméraman, Collins a interrompu le changement de côté pour le recadrer, dénonçant une attitude « inappropriée ». Une scène qui n’a pas échappé au public ni à sa propre adversaire, et qui pose la question du respect de l’espace personnel des joueuses.
Un coup de sang lors d’un simple changement de côté
Mercredi à Strasbourg, alors qu’elle s’apprêtait à entamer le troisième set face à Emma Raducanu, Danielle Collins a stoppé net sa routine de match. L’Américaine, finaliste de l’Open d’Australie en 2022, s’est levée de sa chaise pour aller remplir sa bouteille d’eau, lorsqu’elle a remarqué la proximité d’un caméraman. Visiblement agacée, elle a interpellé ce dernier d’un ton ferme : « Tu n’as pas besoin d’être si près de moi. On est en train de changer de côté. Tu n’as pas besoin d’être sur Emma. C’est totalement inapproprié. »
La joueuse de 31 ans a ensuite tenu à présenter ses excuses à Raducanu, tout en maintenant sa position. Son intervention a eu un effet immédiat : le cadreur s’est éloigné, laissant davantage d’espace aux deux sportives pour reprendre leur match.
Quelques minutes plus tard, Collins s’imposait en trois sets (4-6, 6-1, 6-3) et validait son billet pour les quarts de finale, où elle affrontera Anna Kalinskaya. Mais cette altercation brève et inattendue a été largement commentée, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias.
Raducanu en soutien discret de sa rivale Collins
Emma Raducanu, de retour sur les courts après plusieurs mois perturbés par les blessures, a expliqué la situation en conférence de presse, confirmant les propos de Collins. « J’étais debout parce que je ne voulais pas m’asseoir à cause de mon dos », a précisé l’ex-numéro 1 britannique. « Danielle est venue remplir une bouteille et a dit que le caméraman était très proche, que cela semblait un peu inapproprié. C’est tout ce qu’elle a dit. »
Si Raducanu n’a pas directement critiqué l’attitude du cadreur, elle n’a pas non plus contredit son adversaire. Sa position debout au changement de côté l’a placée au cœur de la scène, et elle a reconnu que la remarque de Collins semblait justifiée. Les deux joueuses ont d’ailleurs échangé un sourire à la fin du match, signe d’une tension maîtrisée malgré le contexte.
Cet incident met en lumière un aspect souvent ignoré dans la couverture télévisée du tennis féminin : la frontière entre proximité médiatique et intrusion. Les joueurs et joueuses acceptent d’être filmés, mais il reste nécessaire de respecter un cadre clair, surtout dans des moments de récupération ou de vulnérabilité physique.
Une réaction saluée, un débat relancé
Depuis plusieurs années, de nombreuses voix dans le sport féminin alertent sur le besoin de protéger l’espace personnel des athlètes, surtout dans des disciplines aussi exposées que le tennis. L’intervention de Danielle Collins, directe mais mesurée, a été largement saluée sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes ont soutenu sa démarche.
Sur X (anciennement Twitter), des joueuses et commentateurs ont rappelé que les plans trop serrés, notamment lors des pauses ou des changements de côté, peuvent être perçus comme intrusifs. Collins, réputée pour son franc-parler, n’en est pas à sa première prise de position sur ce genre de sujets.
En dénonçant ce qu’elle considère comme un comportement inapproprié, elle pose une question plus large : jusqu’où doit aller la diffusion d’un match pour en améliorer l’expérience spectateur, sans pour autant empiéter sur l’intimité des joueuses ? Dans ce cas précis, son intervention a eu le mérite d’être claire, respectueuse et efficace.