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Équipe de France : Rayan Cherki pour le Final Four

Convoqué contre toute attente pour la phase finale de la Ligue des nations, Rayan Cherki rejoint les Bleus. Une décision assumée par Didier Deschamps, qui veut « maîtriser ses choix » à la veille d’un rendez-vous européen crucial.

Didier Deschamps a révélé la liste des 23 joueurs sélectionnés pour disputer le Final Four de la Ligue des nations 2025, avec une demi-finale explosive face à l’Espagne le 5 juin à Stuttgart. Si la majorité des cadres sont présents, la convocation du jeune Rayan Cherki fait figure de surprise. Un choix que le sélectionneur a justifié avec fermeté : « Parce que je l’ai décidé. »

Un choix assumé pour dynamiser l’attaque

Didier Deschamps n’est pas homme à faire des choix impulsifs. Pourtant, l’annonce de Rayan Cherki parmi les 23 Bleus appelés pour la Ligue des nations a suscité la surprise. Absent des sélections récentes, peu utilisé à Lyon en première partie de saison, et encore en quête de régularité, le milieu offensif de 20 ans semblait hors du radar des A. Mais Deschamps l’a convoqué. Interrogé en conférence de presse, il a été catégorique : « Parce que je l’ai décidé. C’est mon choix, et je l’assume. »

Une réponse aussi sèche qu’habituelle chez le sélectionneur, lorsqu’il sent que ses décisions sont contestées. En réalité, le profil de Cherki semble avoir séduit le staff des Bleus à un moment clé. Capable d’évoluer sur plusieurs postes offensifs, à la fois dribbleur et créatif, il peut offrir une alternative précieuse derrière les titulaires habituels. « Rayan a du talent. Il peut, sur une action, créer une différence. Et dans une compétition aussi serrée, cela peut compter », a nuancé Deschamps.

Cette décision survient alors que l’équipe de France se prépare à affronter l’Espagne en demi-finale de Ligue des nations, le 5 juin à Stuttgart. En cas de victoire, les Bleus affronteraient le vainqueur du duel entre l’Allemagne et le Portugal, en finale le 8 juin.

Une liste classique, avec quelques ajustements

Pour cette phase finale, Didier Deschamps a reconduit l’ossature de son groupe. Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Aurélien Tchouaméni, Mike Maignan ou encore Théo Hernandez sont bien là. Le retour de Kingsley Coman, remis de sa blessure, apporte aussi de la profondeur offensive. En défense, William Saliba et Dayot Upamecano devraient constituer la charnière centrale, en l’absence de Lucas Hernandez, toujours convalescent.

Seule véritable nouveauté donc : la présence de Cherki, préférée à des profils plus expérimentés comme Moussa Diaby ou Ousmane Dembélé, laissé au repos après une fin de saison éprouvante. Deschamps a également justifié l’absence de certains cadres comme Adrien Rabiot, en précisant qu’il s’agissait d’un choix de gestion physique : « Adrien a enchaîné beaucoup de matchs. Il a besoin de souffler. »

Autre absence remarquée : celle de Marcus Thuram, auteur d’une bonne saison avec l’Inter mais apparemment devancé dans la hiérarchie par Randal Kolo Muani et Olivier Giroud. Pour Deschamps, l’objectif est clair : aligner une équipe compétitive, mais aussi donner du temps de jeu à certains éléments susceptibles de figurer dans les plans pour l’Euro 2028.

Cherki, un pari à court terme ou une vision d’avenir ?

La question qui anime désormais les observateurs est simple : Cherki est-il appelé pour combler un vide, ou pour s’inscrire dans le futur des Bleus ? Formé à l’OL, très précoce, souvent comparé aux plus grands pour son aisance technique, le jeune Lyonnais n’a jamais réellement confirmé les attentes sur la durée. Son irrégularité et sa difficulté à s’imposer comme titulaire à Lyon ont ralenti sa progression. Mais chez les jeunes, il reste une référence.

En mars dernier, il avait brillé avec les Espoirs lors de la trêve internationale, ce qui n’avait pas échappé au staff de l’équipe première. « C’est un joueur qui a toujours été dans notre radar, confie Guy Stéphan, l’adjoint de Deschamps. On sait ce qu’il peut apporter. C’était le bon moment pour le tester. »

L’intéressé, lui, a réagi avec sobriété sur ses réseaux sociaux, remerciant le sélectionneur pour sa confiance. Il ne s’agit que d’une première convocation, mais le message est clair : l’équipe de France reste ouverte aux talents émergents, même ceux au parcours parfois chaotique.

Didier Deschamps, fidèle à sa méthode, ne s’est pas laissé dicter ce choix par les statistiques ou la pression médiatique. En choisissant Rayan Cherki pour cette phase finale de Ligue des nations, il envoie un signal : au-delà de la hiérarchie établie, la porte reste ouverte à l’audace. Mais dans un contexte aussi exigeant qu’un Final Four européen, ce pari devra être payant.